(Montréal) Son livre sur la tuerie de Polytechnique, Ce jour-là — Parce qu’elles étaient des femmes, la journaliste et auteure Josée Boileau l’a écrit pour qu’il y ait un repère, un outil pour tenter de mieux comprendre.

Tous admettent maintenant que le meurtre de 14 femmes, en cette journée du 6 décembre 1989, est un acte antiféministe, a-t-elle affirmé au cours du lancement de son ouvrage, vendredi à l’école Polytechnique de l’Université de Montréal.

« Au 30e, on accepte que ça fait partie de l’histoire du Québec », puisque la tragédie est relatée même dans des romans, des films qui ne portent pas spécifiquement là-dessus. La société québécoise a donc intégré cette tragédie dans son histoire, croit-elle.

Son livre ne porte donc pas seulement sur la tuerie en tant que telle. Son livre, elle l’a voulu comme un portrait de l’avancement des femmes dans la société québécoise.

« Je pense qu’il manquait un lieu pour aller les chercher les informations. On voit qu’à chaque année, il y a beaucoup de reportages qui existent, mais il n’y a pas de lieu qui les concentre ou qui donne les références — des documentaires, par exemple », a-t-elle expliqué.

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Ce jour-là : Parce qu’elles étaient des femmes, de Josée Boileau, aux Éditions La Presse

Néanmoins, les familles et les amis des 14 femmes tuées à Polytechnique ont une voix dans son bouquin, une voix pour parler de la sœur, de l’amie, de la jeune femme souriante, déterminée et pleine d’énergie que cette amie, cette sœur était.

Certains passages sont difficiles à lire, lorsqu’une femme, grièvement blessée, demande de l’aide, mais reçoit trois coups de couteau du tueur qui l’achève ainsi ou lorsqu’une autre tente de se sauver en suivant son amoureux, mais que le tueur la tue d’une seule balle.

Puis l’auteure relate le traitement médiatique de la tuerie, ce soir-là, et les jours qui ont suivi. Ensuite, elle tente d’expliquer la société de l’époque, le féminisme qui « retrouve sa vigueur », des luttes des femmes contre la pauvreté, pour l’égalité des droits, puis les différentes commémorations.

Puis elle nous parle intimement de chacune des victimes, qu’on finit par connaître comme si c’était une copine.

On ferme le bouquin, paru aux Éditions La Presse, avec un sentiment d’incrédulité qui demeure. Puis on relit le titre : Ce jour-là — parce qu’elles étaient des femmes.

> Lisez la critique du livre : https://www.lapresse.ca/arts/litterature/201912/04/01-5252429-ce-jour-la-parce-quelles-etaient-des-femmes-comprendre-poly-.php