S’il se passe quelque chose d’étrange dans votre quartier, qui allez-vous appeler ? Les chasseurs de fantômes !

La formidable série The Crown de Netflix déchire actuellement ses loyaux fans, qui ne digèrent pas que Diana Spencer (Elizabeth Debicki) et son amoureux Dodi Al-Fayed (Khalid Abdalla), morts dans un horrible accident d’auto à l’été 1997, apparaissent dans le quatrième épisode sous forme de spectres – ou d’apparitions ? – pour consoler et guider leurs proches.

Oui, c’est très étrange et bizarre. Surtout pour The Crown, une brillante production si à cheval sur le réalisme historique, les dates exactes et les microdétails. Mais ces courtes scènes fantomatiques – il n’y en a que trois – n’entachent toutefois pas la réputation étincelante de la série, dont les quatre premiers épisodes de la sixième saison revisitent les dernières semaines de Lady Di avant qu’elle ne périsse, avec Dodi, dans le tunnel du pont de l’Alma, à Paris, pourchassée par des paparazzi voraces et violents.

La guerre des images entre Diana Spencer et son ex-mari, le prince Charles (Dominic West, trop beau pour ce rôle), occupe une costaude partie des intrigues de The Crown 6, offerte en français et en anglais sur Netflix. Ça se regarde d’une traite et, comme les évènements ne remontent qu’à 1997, la trame sonore regorge de bijoux « d’époque » comme Tubthumping de Chumbawamba, Paranoid Android de Radiohead et Da Funk de Daft Punk, sans oublier la ballade When You Tell Me That You Love Me de Julio Iglesias.

Le deuxième épisode, centré sur deux photographes de presse diamétralement opposés, illustre parfaitement le fossé culturel qui sépare les vies de Diana et de Charles, divorcés depuis un an.

Diana écoule son été à Saint-Tropez sur un gigantesque yacht qui appartient à Mohamed Al-Fayed (Salim Daw), dit Mou-Mou, un milliardaire égyptien propriétaire de l’hôtel Ritz à Paris et de l’ultrachic magasin Harrods de Londres, qui fait passer le Holt Renfrew pour un Tigre géant.

Au château de Balmoral, en Écosse, Charles porte des vêtements bruns et ne vit pas sa « best life », dirait une créatrice de contenu sur Instagram.

Libérée, délivrée du carcan monarchique, la blonde Diana nage dans le bling-bling, le champagne et les couleurs vitaminées, tandis que le terreux Charles n’arrive même pas à convaincre sa propre mère, la reine Élisabeth II (Imelda Staunton), d’assister au 50e anniversaire de sa douce Camilla Parker-Bowles (Olivia Williams).

PHOTO KEITH BERNSTEIN, FOURNIE PAR NETFLIX

Dominic West (au centre) joue le rôle du prince Charles. Rufus Kampa incarne le prince William et Fflyn Edwards, le prince Harry.

De retour sur la Méditerranée, où elle pose en maillot de bain léopard pour les photographes des tabloïds, Diana ignore que le ratoureux Mohamed orchestre un plan royal pour que son fils Dodi, pourtant fiancé à la mannequin américaine Kelly Fisher, la séduise et l’épouse. Le patriarche Mohamed rêve de cette union depuis des lunes. Ça et que la reine d’Angleterre lui accorde enfin sa citoyenneté britannique.

The Crown montre aussi l’immense affection que Diana porte aux princes William et Harry, qui forment sa tribu, elle qui a été éjectée de la famille Windsor.

Maintenant, Dodi Al-Fayed, qui ne connaissait Diana que depuis quelques semaines, éprouvait-il de véritables sentiments amoureux pour la princesse des cœurs ou lui a-t-il acheté une énorme bague uniquement pour plaire à son père ? The Crown ne l’affirme pas explicitement.

Dans le troisième épisode, les scénaristes ont inséré une scène où Dodi demande la main de Diana au Ritz, quelques heures avant leur fin tragique, ce qui n’a jamais été confirmé.

PHOTO DANIEL ESCALE, FOURNIE PAR NETFLIX

Dodi (Khalid Abdalla) et Diana (Elizabeth Debicki) dans The Crown

Le quatrième épisode dépeint le choc ressenti par les Britanniques (et le monde entier) à la mort de Lady Di, survenue en pleine nuit. Le peuple pleure sa princesse et inonde de fleurs le palais de Buckingham.

Fidèle à son caractère psychorigide, la reine Élisabeth II refuse de rentrer à Londres pour s’adresser à ses sujets endeuillés. La colère des citoyens gronde et les médias accusent la reine de manquer, une fois de plus, d’empathie envers Diana, adorée de tous.

En fait, c’est le prince Philip (Jonathan Pryce) qui insiste pour que la Couronne respecte le protocole et n’affiche aucune forme d’empathie ou de compassion. Quel personnage borné et lourd.

The Crown ne navigue plus dans la subtilité depuis quelques années déjà. Les épisodes enflent et se départent de leur lustre prestigieux pour enfiler des tenues plus scintillantes. Bref, comme la monarchie elle-même, The Crown s’est « pipolisée ».

Les six derniers épisodes de The Crown sortiront le 14 décembre et couvriront la période comprise entre 1997 et 2005, ce qui nous évitera de subir le mélodrame inintéressant de Harry et Meghan, les pauvres pestiférés de Kensington.

Un ex-commandant au Panamá !

PHOTO FOURNIE PAR AETIOS

Gildor Roy

Il me manquait un nom pour compléter la liste des dix campeurs qui ont dormi dans la luxuriante jungle du Panamá dans la deuxième saison de Sortez-moi d’ici ! à TVA : celui de Gildor Roy, ex-commandant Chiasson de District 31 et ancien locataire de La tour à TVA.

Gildor Roy, qui n’a pas répondu à mes demandes d’entrevue, a donc affronté les serpents gluants et autres insectes répugnants aux côtés de l’humoriste Rosalie Vaillancourt, du planchiste Sébastien Toutant, de l’animateur Dave Morissette, de l’humoriste Alex Perron, de la chroniqueuse Sophie Durocher, de l’humoriste Philippe Laprise, de l’animatrice Patricia Paquin, de la comédienne Audrey Roger et de l’ex-animatrice Clodine Desrochers.

Cette distribution est beaucoup plus forte et connue que celle de l’an passé. On se souviendra que la présentatrice Colette Provencher avait confondu le chef Jean Michel Leblond, champion de la première saison de Chefs de bois sur la chaîne Zeste, avec un technicien de l’émission. Ce type de bourde ne se répétera pas cet hiver, quand les épisodes de Sortez-moi d’ici ! éclabousseront nos dimanches télévisuels.