Dans le secteur Chabanel, son immense atelier lui permet de créer de grandes œuvres. Celles qui étaient au mur ou sur des chevalets quand nous l’avons rencontré se retrouvent maintenant chez Hugues Charbonneau.

L’une d’elles, inspirée de Judith tenant la tête d’Holopherne, d’Antonio Lippi (1606-1665), représente sa fille portant une épée.

C’est l’épée qu’un Congolais a volée au roi Baudoin alors qu’il défilait dans Kinshasa avant la cérémonie de déclaration de l’indépendance, le 29 juin 1960. Symboliquement, on arrachait notre indépendance. Ma fille est Judith. Elle décapite tout ce que le Congo a enduré, tout ce qui a été pillé. Et son visage, c’est le caoutchouc, première exploitation belge au Congo.

Moridja Kitenge Banza

Ses œuvres évoquent aussi l’occupant belge qui coupait les mains de ceux qui ne fournissaient pas assez de caoutchouc. « Ça fait longtemps que je voulais travailler sur ça. En parler à ma fille de 4 ans. Car à l’école, on ne lui apprend pas l’histoire du Congo. D’ailleurs, j’aimerais qu’elle expose un jour tous mes Christ pantocrator. Pour voir l’évolution des peintures et la diversité des masques. Et constater la diversité de ce qui a été pillé au Congo et ailleurs en Afrique. »

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