Pour mettre de l’avant la diversité artistique et culturelle autochtone à Montréal, Kwena Bellemare-Boivin et son mari, Owen Mayo, livreront une danse traditionnelle au festival Présence autochtone cet été. Il s’agit d’un des nombreux évènements qui figurent au programme du rendez-vous annuel, qui présentera sa 33édition le mois prochain.

Kwena et Owen ont très hâte de présenter leur numéro, préparé en collaboration avec leur fille Nehirah. Pour eux, c’est un moyen de véhiculer leur patrimoine culturel dans la société. « Durant l’année, on se promène dans des écoles, dans des évènements et dans d’autres festivals pour faire parler de notre culture, confie Kwena. On voit que les gens veulent en apprendre davantage, et on espère qu’ils seront au rendez-vous en grand nombre. »

Présence autochtone, qui se tiendra du 8 au 17 août à Montréal, sur la place des Festivals, au cœur du Quartier des spectacles, rassemblera une gamme d’artistes. Comme chaque année, un tipi géant sera dressé au cœur du site, pour illustrer l’aspect « vibrant » de l’endroit durant cette période.

Le directeur artistique de l’évènement, André Dudemaine, souhaite en faire un lieu de création, de rencontres et de découvertes pour créer un rapport entre les artistes et le public.

Durant l’été, on fait revivre l’espace du centre-ville de Montréal comme une rencontre entre les Premières Nations. […] On parle souvent de réconciliation, et je pense que c’est important que Montréal se réconcilie avec elle-même, avec ses origines les plus anciennes.

André Dudemaine, directeur artistique

En plus de performances de danse, une soixantaine de films qui racontent le parcours et l’histoire des peuples autochtones seront présentés au Cinéma du Musée. Plusieurs de ces films seront présentés en primeur, dont cinq de l’auteur Witi Ihimaera, sélectionné comme invité d’honneur. Twice Colonized, de l’artiste Aaju Peters, ouvrira la série de projections.

Une « reprise » de Montréal

Avec le festival Présence autochtone, André Dudemaine voit aussi une occasion de souligner la « reprise » de Montréal par les peuples des Premières Nations. Il souhaite que, collectivement, la métropole se rappelle que les Autochtones occupaient l’île bien avant qu’arrivent les Européens. Leur présence ne doit jamais être oubliée. D’où le nom du festival.

Pour Kwena Bellemare-Boivin, le festival envoie un message très positif au public. La présence des peuples des Premières Nations perdure dans le temps, assure-t-elle. « Notre message, c’est de faire savoir aux gens qu’on est toujours là depuis des années. Avec les pensionnats, on a essayé de nous enlever ces cultures-là, et de voir qu’on peut continuer de pratiquer ces danses-là et ces chants-là, c’est ce qu’on souhaite. »