Rescapée grâce à Prime Video et à Séries Plus, la série Nuit blanche renaît de ses cendres avec un parfum sulfureux aux notes d’humour noir.

À la fin de la première saison de Nuit blanche, on apprenait que Loulou Hébert (France Castel) avait été tuée par Clémence (Lisette Guertin). Or, cette dernière prétendait que le coupable était Aidrian (Ron Lea), épris depuis toujours de Loulou. En se rendant chez Clémence, les enfants Hébert, Marlène (Marilyse Bourke), Charlotte (Valérie Blais) et Lucas (Jean-Philippe Perras), découvraient que l’éternelle rivale de leur mère s’était tiré une balle dans la tête. En voix hors champ, Loulou avançait que Clémence avait un ou des complices.

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Les comédiens Nico Racicot, Jean-Philippe Perras, Rose-Marie Perreault, Brigitte Lafleur, Jean-Nicolas Verreault, Kim Despatis et Marilyse Bourke

Lancée en septembre 2021 sur ICI Télé, Nuit blanche, série campée dans l’univers luxueux des parfums et cosmétiques racontée en deux époques, avait été annulée pour des raisons de cotes d’écoute (850 000 spectateurs, c’était quand même pas mal…), d’horaire et de budget. Ayant prévu décliner en trois saisons son « ppp » ou « polar pas de police », pour reprendre son expression, l’autrice Julie Hivon avait laissé plusieurs questions sans réponses au douzième et dernier épisode de la première saison.

Grâce à une entente entre Pixcom, Séries Plus et Prime Video, sans oublier une pétition signée par quelques dizaines de milliers de spectateurs fidèles, Nuit blanche revient à la vie.

À la demande de Prime Video, fière d’offrir au public québécois sa première fiction francophone, la série se déclinera cette fois en huit épisodes. « Il y a un payoff à la saison 2, une vraie fin », promet le producteur Charles Lafortune.

Dès les deux premiers épisodes, présentés à la presse mercredi matin, force est de constater que l’intrigue est plus resserrée, les dialogues, plus acérés et la réalisation, plus musclée. « Depuis la saison 1, je savais c’était quoi, mes punchs, les secrets de chacun », révèle Julie Hivon lors d’un point de presse tenu à la Cinémathèque québécoise. « En changeant de format, il fallait donc que j’y arrive plus vite. J’ai donc abandonné certaines choses parce que je devais épurer afin de garder des choses que je trouvais importantes. »

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L’autrice Julie Hivon et le réalisateur Julien Hurteau

Dans la deuxième saison réalisée par Julien Hurteau, qui a pris la relève de Sébastien Gagné, Marlène, flanquée de son mari Christophe (Jean-Moïse Martin), Charlotte (Brigitte Lafleur en remplacement de Valérie Blais) et Lucas constatent que Clémence ne s’est pas suicidée. Qui a donc tué Clémence ? Quels secrets emporte-t-elle dans la tombe ? Quel est le mobile du crime ? Entre les trois enfants de Loulou, la tension sera plus vive que jamais, et l’on se plaira à les voir s’enfoncer dans le crime, les mensonges et les trahisons à qui mieux mieux.

« Quand on m’a offert Nuit blanche, j’ai trouvé ça intimidant, affirme Julien Hurteau. J’ai été beaucoup rassuré par le fait qu’on avait gardé le directeur photo Simon Villeneuve, avec qui j’avais travaillé sur Alertes ; je savais donc qu’on serait en terrain connu. »

Le bond dans les années 1980 m’a permis aussi de me démarquer de la saison 1, qui se passait dans les années 1970. Dans les prochains épisodes, on va beaucoup dans les couleurs, on va complètement ailleurs que dans la saison précédente.

Julien Hurteau, réalisateur de la saison 2 de Nuit blanche

De toute évidence, Julie Hivon s’est plu à dévoiler petit à petit le passé sulfureux de Loulou (Rose-Marie Perrault), que l’on suit de 1981 à 1988, et sa relation tendue avec sa voisine Jacinthe (Kim Despatis), créatrice du parfum Nuit blanche. Incarné dans le passé par Thomas Boonen et dans le présent par Jean-Nicolas Verreault, le photographe Marco, fils de Jacinthe, prendra plus d’importance.

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Kim Despatis, Rose-Marie Perreault et Thomas Boonen dans Nuit blanche

On découvrira ainsi la relation qu’il a entretenue dans sa jeunesse avec Clémence (Élodie Grenier, méconnaissable sous l’impressionnant maquillage de Stéphane Tessier). De même, on le suivra, en compagnie de Loulou (France Castel) qu’il presse de questions, dans des séquences tournées en noir et blanc – n’en déplaise à un certain chroniqueur de La Presse !

« Je savais qu’il allait y avoir du noir et blanc dans Dune et je tournais l’été où Oppenheimer est sorti ; on ne pouvait donc pas me dire que ce n’était pas à la mode ni dans l’air du temps, raconte Julien Hurteau. Je trouvais ça le fun et comme on met en place plusieurs époques, il fallait les distancier. À la deuxième lecture du scénario, avec le directeur photo, on a constaté qu’il fallait y aller franc. Ça permettait aussi quelque chose de plus poétique et de plus classique pour France Castel. »

Sa mère étant morte dans de tragiques circonstances, Marco, à l’instar du suave Aidrian (Nico Racicot dans le passé), s’inscrira sur la longue liste des suspects de ce whodunit teinté d’un étonnant humour noir, où l’alcool coule à flots. Comme à la belle époque des soaps de soirée à la Dallas et Dynasty.

« Les personnages vivent une grande pression, surtout Marlène… L’alcool, c’est quelque chose que j’avais mis au texte et on a joué avec ça à la mise en scène. Pour moi, c’est un show ludique. Je me suis amusée avec les époques, à planter des choses qui allaient popper plus tard, à jouer avec les spectateurs », conclut Julie Hivon.

Les huit épisodes de la saison 2 de Nuit blanche sont offerts sur Prime video. Les 12 épisodes de la saison 1 sont offerts sur Prime Video et sur l’Extra d’ICI Tou.tv. La série sera diffusée sur Séries Plus dès le 28 août.