(Ottawa) L’ancien premier ministre Jean Chrétien estime que Jean Lapointe a grandement marqué le Québec, non seulement en raison de son impressionnante carrière artistique, mais aussi grâce au soutien qu’il a apporté aux personnes qui souffrent d’une dépendance à l’alcool.

C’est d’ailleurs pour toutes ces raisons qu’il a décidé de le nommer au Sénat en juin 2001.

« C’est une personne que j’ai connue quand j’étais jeune. Je pense que c’est un des premiers spectacles que je suis allé voir à l’époque où on allait dans les clubs écouter les chansonniers. J’ai suivi sa carrière dans le monde du spectacle. Il était dévoué à la cause des gens qui avaient des problèmes de dépendance. Je l’admirais beaucoup », a raconté au bout du fil l’ancien premier ministre.

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Jean Chrétien

M. Chrétien a précisé qu’il a eu quelques conversations avec M. Lapointe au sujet de ses problèmes de dépendance. « Il me racontait qu’il trouvait cela très difficile », a-t-il dit.

Il a souligné que la prestation de Jean Lapointe dans la série télévisée portant sur l’ancien premier ministre du Québec Maurice Duplessis était tout à fait magistrale. « Il avait le même timbre de voix ! Tu aurais pu penser que c’était Duplessis lui-même au petit écran. Il était un très bon acteur. Il avait un bon sens de l’humour. Il était capable de nous faire rire et pleurer aussi », a-t-il rappelé.

M. Chrétien a expliqué qu’il souhaitait donner une voix aux artistes au Sénat en y nommant M. Lapointe, entre autres personnalités du monde culturel. « J’ai fait ce qu’aucun autre premier ministre n’a fait dans le passé. Le premier sénateur que j’ai nommé, c’était Jean-Louis Roux. C’était un grand homme de théâtre. Ensuite, j’ai nommé Viola Léger, celle qui incarnait la Sagouine. Et j’ai nommé Jean Lapointe. C’était inusité. Ce n’étaient pas des gens qui étaient invités souvent à devenir sénateurs. »

« Jean Lapointe avait le courage de ses opinions. Dans le milieu artistique, être fédéraliste n’était pas une très bonne carte d’entrée. Il a payé un certain prix à cause de cela. Et il n’a pas été le seul, d’ailleurs », a aussi affirmé M. Chrétien.