Le photojournalisme n’est pas en pause en temps de COVID-19, bien au contraire. L’équipe de photographes de La Presse parcourt les rues de Montréal, et bien au-delà, depuis le début de la crise pour documenter les effets les plus tragiques de la pandémie, mais aussi les plus beaux.
LA PRESSE
Nos photographes font leur travail tout en respectant les consignes de la Santé publique, ce qui impose des contraintes jamais vues.
Depuis deux mois et demi, ils ont trouvé de nouvelles façons de faire ingénieuses afin de poursuivre leur mission : montrer ce qui se passe (vraiment) sur le terrain, une mission essentielle en cette période de confinement. Voici des images qui en témoignent.
Dehors, le monde !
Vous l’avez certainement remarqué, la plupart des portraits publiés depuis deux mois ont été faits à l’extérieur.
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Des images fortes
Voici des images qui ont particulièrement marqué nos photographes.
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Nous devons garder en tête que notre travail est essentiel pour bien informer la population, mais que cela est relatif comparé aux travailleurs de la santé. Pour trouver la bonne image, l’image du jour, nous devons aller au plus loin de nos limites personnelles, sans nous mettre en danger nous-mêmes et notre famille confinée à la maison.
Patrick Sanfaçon
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Gagner la confiance des gens sans poignée de main, sans proximité, à deux mètres de distance est une nouvelle réalité pour nous. Il faut garder son calme, à chacune des rencontres, puisque je le sens bien, tout un chacun est à fleur de peau par le confinement et la peur d’attraper le virus.
François Roy
Notre principal défi consiste à pouvoir être fonctionnel dans un environnement de travail qui ne l’est pas vraiment. Mais aussi d’arriver à faire d’aussi bonnes photos qu’en temps normal, ce qui est presque impossible, car on ne peut pas approcher les sujets que l’on photographie ni les mettre dans le contexte où ils se trouvent habituellement.
Martin Chamberland
La journée la plus significative pour moi depuis le début de la pandémie a été le 12 avril, dimanche de Pâques. Dépêché au Centre d’hébergement Yvon-Brunet à Ville-Émard, j’aperçois sept ou huit personnes. Ce sont les enfants de trois des résidants du CHSLD, venus voir leurs parents à travers les fenêtres de l’établissement. Visiblement rongés par l’inquiétude et la peine, ils se sont néanmoins pliés avec grâce aux demandes d’entrevue et à la prise de photos des médias. Ce jour-là, j’ai fait la rencontre, avec beaucoup d’émotion, des vrais visages de la tragédie des CHSLD qui continue de toucher des milliers de familles québécoises.
Robert Skinner
Ce que je trouve de loin le plus difficile, c’est de revivre la même journée constamment. De retourner soir après soir devant les mêmes CHSLD ou les mêmes hôpitaux, là où la crise est la plus meurtrière, et de me rendre compte que plus les journées passent, plus il y a des chambres vides.