La réalité virtuelle n’a jamais été aussi impressionnante et facile d’utilisation qu’avec le PS VR2. Mais dix ans après les prototypes, on est encore parfois dans la technologie expérimentale. À consommer avec modération, surtout à ce prix.

Disponible à partir du 22 février prochain, le tout nouveau PS VR2 représente un énorme pas en avant technologique par rapport à la première génération sortie en 2016 pour la PS4. Nous avons pu l’essayer depuis le début de la semaine.

Premier constat : l’image livrée quand on plonge dans cet univers virtuel est plus claire que jamais, les détails bien définis et les couleurs vibrantes. Elle n’est pas parfaite, un certain flou demeure tout de même perceptible. Mais il s’agit d’une des expériences les plus abouties de ce point de vue que nous ayons jamais eues, à l’exception du casque Meta Quest Pro trois fois plus coûteux que nous avons testé dans les bureaux montréalais de Facebook début février.

Les spécifications techniques du PS VR2 sont maintenant de haut calibre, avec deux écrans OLED 4K donnant une résolution de 2000 pixels par 2040 par œil, un champ de vision de 110 degrés, un taux de rafraîchissement de 120 Hz et quatre caméras pour le suivi des mouvements.

Lire les yeux

Ce suivi est plutôt rapide et efficace, mais impose une contrainte : la pièce doit être bien éclairée. Sinon, les mouvements et les gestes dans les jeux deviennent imprécis.

Et on offre une nouveauté ahurissante : deux capteurs infrarouges dans le casque pour le suivi des yeux. Il suffit de tourner les yeux vers un choix de menu pour le voir s’activer. Parfois utile, cette fonction est toutefois tellement difficile à maîtriser qu’on choisira parfois de la désactiver.

Comme c’est la principale marque de commerce des consoles, l’installation et l’utilisation du PS VR2 est relativement facile par rapport aux casques connectés à un ordinateur. On branche un câble USB-C dans la PS5 - pas de sans-fil ici, malheureusement - et on fait de même la première fois pour coupler les deux manettes Sense. Celles-ci n’ont plus besoin de câble par la suite et comportent une pile rechargeable qui donne environ 5 h de jeu. Ce qui est beaucoup en réalité virtuelle, mais oblige tout de même à les garder bien chargées puisque les piles ne sont pas amovibles.

Le casque lui-même est de bonne facture, plutôt confortable avec un bandeau ajustable qui serre la tête. On doit, à l’installation, ajouter une paire d’écouteurs filaires plutôt bien conçus : montés sur un cadre arrondi de plastique, ils s’intègrent au casque en laissant dépasser une dizaine de centimètres de câble. On ne les emmêle pas trop à chaque installation.

Embarras du choix

Avant d’embarquer dans les premières expériences, il faut délimiter l’aire de jeu. Le casque se transforme alors en appareil de réalité augmentée, où on voit l’espace autour sur lequel se plaquent des lignes bleues. On doit choisir la position de jeu, assis ou debout avec mouvements. La première est plus reposante, mais comporte beaucoup de limites, comme nous nous en sommes aperçus.

C’est le moment de passer à l’action. Nous avons eu l’embarras du choix : nous avons reçu 13 codes de téléchargement de jeux d’une dizaine de studios différents. Manifestement, Sony a un écosystème de développeurs impatients de se lancer dans la réalité virtuelle. Impossible en deux jours d’en faire le tour, notre capacité à tester de la réalité virtuelle a des limites. Nous nous sommes concentrés sur les introductions de deux productions les plus importantes, Horizon Call of the Mountain et Star Wars : Tales from the Galaxy’s Edge Enhanced Edition, de Sony Interactive Entertainement et Disney Interactive Studios. Nous reviendrons sur les autres expériences la semaine prochaine.

Alpinisme et tir à l’arc

Horizon commence très fort, alors qu’on est prisonnier d’une pirogue menée par deux personnages menaçants qui nous regardent dans les yeux, sur une rivière d’un réalisme troublant. Les machines infernales aux formes d’oiseaux, d’antilopes et de dinosaures défilent autour de nous et finissent par avoir raison de notre embarcation.

IMAGE FOURNIE PAR SIE

En bougeant les manettes, on doit nager puis, avec les combinaisons de touches appropriées, grimper des falaises et des lianes pour atteindre le haut d’une montagne. L’exercice est fascinant et exigeant, les deux Sense comportant une gâchette à pression variable. Pour marcher, on doit également secouer les manettes de haut en bas pour simuler les gestes normaux du bras.

On peut désactiver cette méthode pour revenir à la navigation au joystick, mais le résultat n’a pas été heureux dans notre cas. Nous avons eu mal à la tête après deux minutes.

Là où nous avons eu droit à un plaisir sans partage, c’est après la trouvaille de notre premier arc. On le range et on le récupère dans son dos en levant l’arc au-dessus de l’épaule gauche, et on sort une flèche en faisant de même au-dessus de l’épaule droite. On tire ensuite d’une façon très réaliste, en tirant la corde de l’arc et en visant. Une dizaine de tirs suffisent à maîtriser la technique.

Visitez la page officielle de Horizon Call of the Mountain

Immersif, mais capricieux

Star Wars : Tales from the Galaxy’s Edge en version réalité virtuelle commence également très bien : on se réveille dans un de ces gros cargos un peu crasseux typiques de cet univers. On peut même voir l’espace et les planètes environnantes à travers des fenêtres mal lavées. En baissant un peu la tête, vous avez en bandoulière sur la poitrine un étui qui contient votre inventaire et, plus bas, une ceinture pour vos armes et votre outil tout usage.

IMAGE FOURNIE PAR SIE

Premier bogue : l’ajustement pour voir ces attaches est difficile, on voit à peine la ceinture et l’étui est bizarrement placé. En position assise, la manipulation est impossible. Debout, elle est problématique.

On se balade ensuite dans le cargo, tendant la main pour appuyer sur le bouton rouge ouvrant des portes, ramassant des crédits placés dans notre étui, dévissant un panneau dont le levier a explosé. La première mission consiste à scanner trois conteneurs dans lesquels des droïdes ont été placés. Après avoir tourné en rond pendant deux heures et nous être butés à un panneau électrique manifestement défectueux dont nous ne voyions pas la méthode de réparation, nous avons laissé tomber. Plus d’heures seront nécessaires pour honnêtement évaluer ce jeu.

Consultez la page de Star Wars : Tales from the Galaxy’s Edge

Nous avons ainsi pu, dans un délai tout de même court, toucher au meilleur et au moins séduisant de ce qu’offre la réalité virtuelle. Le PS VR2 est manifestement un des meilleurs casques sur le marché et les expériences déjà offertes permettent des moments de pur émerveillement, une immersion parfois totale, sonore et visuelle, dans des mondes imaginaires.

Mais pour un jeu vidéo, la maîtrise des commandes est très loin d’atteindre celle qu’on peut avoir sur un écran classique, même si on s’améliore rapidement et que les réflexes liés à la RV deviennent plus naturels. Certaines fonctions sont ingénieuses, mais manifestement encore expérimentales. Vous ne passerez pas de nombreuses heures consécutives à faire défiler des missions et des tableaux, la réalité virtuelle demande plus de modération.

Bref, on n’a pas ici la plateforme qui va remplacer le jeu vidéo comme on le connaît. On a des possibilités d’expériences nouvelles, parfois ahurissantes, qui viennent s’ajouter au plaisir du jeu. Si on est prêt à y mettre le prix, tout de même assez lourd.

PlayStation VR2

Fabricant : Sony

Prix : 749,99 $

Note : 8,5 sur 10

Consultez la page officielle sur PlayStation.com