Sans doute le plus ambitieux des jeux vidéo basés sur l’univers de Harry Potter, Hogwarts Legacy : l’Héritage de Poudlard est d’une générosité sans égale, tant du point de vue visuel que des mécaniques de jeu. Mais profusion n’est pas synonyme d’inspiration.

Fraîchement débarqué sur les tablettes, Hogwarts Legacy : l’Héritage de Poudlard, développé par Avalanche Software et édité par WB Games, héritera sûrement du titre du jeu le plus attendu de l’année. C’est que l’univers de Harry Potter développé par J. K. Rowling a beau avoir séduit des millions de jeunes et moins jeunes, la trentaine de jeux produits depuis 2001 n’ont guère été marquants.

Le studio Avalanche Software, racheté par WB Games en 2017, a d’abord pris la décision audacieuse de faire table rase et d’exclure Harry Potter du jeu. Nous sommes ici en 1890, près d’un siècle avant la période des livres écrits par J. K. Rowling.

La révolte de Ranrok

On entre dans la peau d’un garçon ou d’une fille qui entre tardivement à Poudlard, en cinquième année. Le joueur lui choisit un nom, une apparence et doit le guider pour rattraper son retard. Notre joueur a un talent rare : il détecte la magie ancienne.

La plus grande menace qui pèse sur le monde des sorciers est le méchant gobelin Ranrok, à la tête d’une révolution pour faire payer aux sorciers humains des siècles d’injustice.

Le graphisme est magnifique, de l’intérieur du château de Poudlard aux villages environnants en passant par la Forêt interdite et les cavernes cachées où on se frotte à des chevaliers ressuscités, des trolls et des araignées. Le premier défi est de maîtriser toute la magie d’un étudiant de cinquième année. Les premières heures sont fastidieuses, alors que des devoirs ou des missions nous permettent d’augmenter le nombre de sorts maîtrisés et l’utilisation de potions. On se retrouve rapidement à avoir tellement de sorts à notre disposition que les quatre boutons de la manette ne suffisent plus. Il y en a beaucoup, beaucoup, et on s’y perd rapidement entre tous ces Accio, Lumos, Expelliarmus, Evanesco et Incendio qui ont chacun leur utilité.

Pris au jeu

Les dialogues, plutôt convenus, avec notre personnage principal très respectueux au point d’en paraître fade, ne nous aident pas à être motivé. Tout cela sent la retranscription un peu trop littérale de l’univers de Harry Potter, avec lequel on n’a pas osé prendre trop de libertés.

Mais voilà, on se félicite après cinq ou six heures de s’être accroché. Au détour de missions dans des décors magnifiques dignes des plus grandes sagas fantastiques, après des missions secondaires parfois surprenantes et des découvertes troublantes sur le monde des sorciers, on ne voit plus le temps passer. Les mécaniques de combat sont difficiles et demandent de l’astuce pour combiner correctement les sorts lancés, tout en évitant les tirs ennemis et en se protégeant avec une bulle d’énergie bleue. Et presque en tout temps, une traînée de magie ou des points sur la carte nous guident vers le prochain objectif.

CAPTURE D’ÉCRAN

On tombe à intervalles réguliers sur des énigmes qui vous obligent à être imaginatif, un Lumos pour attirer des papillons, un Repulso pour faire tourner un mécanisme, un Accio pour attirer des passerelles. Et si on ne joue pas au quidditch, on peut survoler plusieurs zones en balai, un vrai délice. Oui, les missions secondaires sont trop nombreuses et certaines prennent un temps fou à être complétées. On ne peut entrer dans toutes les pièces ou compléter certaines missions avant d’avoir acquis les compétences nécessaires, ce qui complique souvent la tâche.

On a manifestement affaire ici à un AAA de haut calibre, dans lequel les développeurs ont multiplié les trouvailles pour les mécaniques de jeu. L’inspiration pour le scénario est moins emballante, et la disparition des personnages si attachants de la saga de Harry Potter est dure à combler. Mais il y a sans aucun doute quelques bonnes dizaines d’heures de plaisir à aller récolter dans L’Héritage de Poudlard.

Rectificatif
Dans une version précédente, nous présentions des pièces d’équipement trouvées par le personnage « qui lui donnent un air complètement fou ». Nous avons découvert par la suite qu’il était possible de désactiver cette fonction.

Hogwarts Legacy : l’Héritage de Poudlard

  • Développeur : Avalanche Software
  • Éditeur : WB Games
  • Sortie : 10 février 2023
  • Prix : 89,99 $ (version de base PS5)

Note : 7 sur 10

Solo, pour PS4, PS5, Xbox Series, Xbox One, Nintendo Switch, PC

Essayé sur une PS5 avec une copie fournie par WB Games

Consultez la page officielle du jeu