Pour la première fois en près de 14 ans, Kobo lance une liseuse couleur, la Libra Colour, avec une autonomie nettement améliorée. On ne confondra pas son processeur avec celui d’un iPad, mais l’évolution est notable.

On aime

Coup sur coup arrivent sur le marché ce 30 avril deux liseuses de Rakuten Kobo, le fabricant torontois acheté par un groupe japonais en 2012, offrant un écran couleur. C’est la plus grande, la Libra Colour à l’écran de 7″″, que nous avons pu tester pendant deux semaines. La Clara Colour, avec écran de 6’’, est la version meilleur marché à 179,99 $.

La Libra, donc, utilise une technologie E Ink, rebaptisée ici Kaleido, qui lui assure une consommation d’électricité de loin inférieure aux écrans AMOLED et Retina des tablettes et téléphones. Essentiellement, au lieu de rafraîchir l’image de 60 à 120 fois par seconde, la technologie à « encre électronique » reconfigure les deux millions de pixels de la liseuse une seule fois, à chaque page, et les maintient dans cette position. Seul le rétroéclairage sollicite ensuite la pile.

Si ce petit tour de passe-passe technologique permettait auparavant aux liseuses d’afficher une autonomie de près de deux mois, force est de constater que les produits Kobo que nous avons testés depuis huit ans dépassaient rarement les deux semaines. C’est un constat irritant dont nous ont fait part bien des lecteurs.

Eh bien, première bonne nouvelle : en deux semaines et une vingtaine d’heures de lecture, la pile de notre Libra Colour est encore à 68 % de charge. On atteint donc mathématiquement, avec la luminosité minimale orangée que nous préférons, près de six semaines d’autonomie, ce qui est plus que respectable.

Parlons maintenant de la couleur. D’abord, elle ne change absolument rien à 90 % de l’expérience de lecture dans notre cas, la plupart des livres ne demandant que du noir et blanc pour être appréciés. Il s’agit d’une petite touche supplémentaire, plutôt agréable sans être essentielle, ajoutée à la couverture et au menu d’accueil où s’affichent des propositions de livres.

Précisons que la résolution offerte en couleur est inférieure, de 150  ppp plutôt que 300 ppp en noir et blanc. Les couleurs sont délavées et les nuances, minimales.

Il y a un autre intérêt à la couleur : la Libra Colour est compatible avec le stylet Kobo 2 (89,99 $), qui permet d’annoter les livres et de remplir des pages de notes avec un logiciel intégré. Ici, effectivement, l’ajout de la couleur devient plus intéressant pour ceux qui sont des amateurs de ces stylets, ce qui n’est pas tellement notre cas.

La Libra Colour est équipée d’un « double processeur à 2,0 GHz » qui fait un travail honnête, sans plus. Les liseuses sont des appareils plutôt lents qui ne sont pas conçus pour la navigation agile, et celle-ci respecte la tradition. Le stockage de 32 Go permet d’y ajouter un nombre effarant se calculant en dizaines de milliers de livres électroniques, mais ce n’est pas le but premier de cette générosité. Cette liseuse peut en effet faire jouer les quelque 100 000 livres audio de la bibliothèque Kobo, sur des écouteurs connectés en Bluetooth. L’expérience est satisfaisante, la liseuse répond bien aux commandes, mais nous préférons de loin utiliser notre téléphone pour cet usage.

Kobo mousse toujours évidemment sa bibliothèque de 6 millions de livres, dont 1,5 million accessibles avec un abonnement à partir de 9,99 $ et quelques centaines de milliers-le nombre exact n’est pas connu-en français.

On note du côté logiciel qu’on peut maintenant ouvrir des livres numériques en les déposant dans son dossier infonuagique Dropbox ou Google Drive. Il s’agit d’un ajout intéressant quand on ne veut pas se compliquer la vie à télécharger un livre à partir de son ordinateur.

La Libra Colour peut être accompagnée d’un étui-achat très recommandé malgré son coût de 44,99 $ – qui a la tâche de protéger la liseuse et, surtout, de la mettre automatiquement en mode veille quand on le ferme. Un bon point : après la conception bizarre de certains étuis précédents, qu’il fallait retirer pour accéder au bouton d’alimentation, celui de la Libra Colour a enfin une ouverture au bon endroit.

Ah oui, les deux boutons mécaniques, qui sont maintenant toujours présents dans les nouveaux modèles de liseuses, sont appréciés et offrent une alternative plus stable pour naviguer que l’écran tactile.

On aime moins

À 249,99 $, la Libra Colour ne peut être qualifiée d’abordable.

La sensibilité de l’écran tactile laisse à désirer. Il faut souvent s’y reprendre à deux fois, attendre la réaction de la liseuse ou se rabattre sur les boutons mécaniques.

On achète ?

Parce qu’elles ne sont pas totalement dépendantes d’un écosystème comme les liseuses d’Amazon, nous préférons depuis longtemps les Kobo. Les deux marques sont pratiquement les seules actives sur le marché nord-américain. Et la Livra Colour est une belle amélioration par rapport au dernier modèle de Kobo, la Sage. Il ne s’agit pas d’une évolution si spectaculaire qui mérite qu’on abandonne son modèle précédent encore fonctionnel, mais clairement d’un bon achat si vous faites partie de la secte des mordus de ces petits appareils technologiques qui ne servent fondamentalement qu’à une chose, mais qu’elles font bien : la lecture.

Rectificatif
Dans une version précédente, nous évoquions les problèmes à transférer des livres empruntés à une bibliothèque publique dans une liseuse. La situation a été corrigée, indique-t-on à Bibliothèque et archives nationales.

Kobo Libra Colour

  • Fabricant : Rakuten Kobo
  • Prix : 249,99 $ (stylet et étui non fournis)
  • En vente à partir du 30 avril

Note : 8,5 sur 10

Visitez la page officielle de la Kobo Libra Colour