Être une star, mais ne jamais se faire reconnaître. Voilà qui peut parfois être frustrant.

C'est pourtant le lot quotidien des habitants et des entreprises de la région de Victoriaville. La quasi-majorité des villes et des municipalités de cette MRC du Centre-du-Québec ont donc uni leurs forces pour faire sauter les appellations «Arthabaska» et «Bois-Francs». Aujourd'hui, ils privilégient le vocable «Victoriaville et sa région».

Il faut dire que Victoriaville et sa grande région sont des exemples de réussite. Les activités économiques y sont très diversifiées. Alors qu'ailleurs au Québec, et surtout à Montréal, le secteur manufacturier perd des plumes, ici, il se porte très bien merci et représente encore 33% des emplois.

L'an passé, à Victoriaville seulement, les investissements privés de cette capitale régionale de 44 000 habitants ont dépassé les 100 millions, fracassant du coup un record de tous les temps.

Ajoutez à cela un taux de chômage avoisinant les 6% pour l'ensemble de la MRC, de même qu'une volonté entrepreneuriale parmi les plus élevées au Québec et vous avez un modèle qui ferait pâlir d'envie n'importe quelle région de la Belle Province.

«Pourtant, quand une entreprise de chez nous dit qu'elle vient de Chesterville, de Maddington ou de Warwick, les gens ne savent pas où ça se trouve. Et c'est pire quand on leur parle de la MRC d'Arthabaska. Mais dès qu'on leur dit Victoriaville, ça change tout», expliquent Frédérick Michaud et Lionel Fréchette, respectivement DG et préfet de la MRC d'Arthabaska.

Initiative

Le plan a donc commencé à germer dans la tête des décideurs il y a deux ans. Les gens de la MRC ont réussi, sans trop de difficultés, à convaincre 22 des 23 municipalités du bien-fondé de leur idée de départ. Un exploit! Plusieurs entreprises ont même pris l'initiative d'ajouter la nouvelle appellation «Victoriaville et sa région» sur leur correspondance.

Par ailleurs, on privilégie le système D. C'est ainsi, entre autres exemples, que des semi-remorques, appartenant à des entreprises de la région et sillonnant l'Amérique du Nord, seront identifiés aux couleurs du site web en devenir «un avenir prospère» (unavenirprospere.com).

L'une des principales raisons derrière cette initiative: attirer de jeunes familles et donc, de la main d'oeuvre. Car, qui dit faible taux de chômage, dit habituellement pénurie de travailleurs. «On s'est débrouillé à ce jour, mais on sent qu'on va manquer de monde avant longtemps», souligne Frédérick Michaud, de la MRC.

La MRC d'Arthabaska, ou maintenant, Victoriaville et sa région, c'est 23 municipalités totalisant 70 000 habitants sur près de 2000 km carrés.

On y trouve quelque 433 entreprises manufacturières qui donnent du travail à 13 000 personnes, soit 33% des emplois. L'agriculture, la foresterie et la pêche font travailler 25% de la population, tandis que le commerce de détail et la grande famille des services professionnels et publics représentent respectivement 13% et 10% de la main-d'oeuvre, selon la MRC.

De la peinture aux canneberges

La région est reconnue pour son avant-gardisme en matière d'environnement. Elle se présente d'ailleurs comme le berceau du développement durable. Des entreprises comme Cascades à Kingsey Falls, qui disposent d'un important centre de R&D; Peintures Laurentides, qui commercialise des produits à base de peintures recyclées, de même que le centre de tri de Gaudreau Environnement, en sont de très bons exemples.

Pays de l'agroalimentaire, la région accueille de grandes entreprises comme Parmalat et Saputo, mais aussi plusieurs petites fromageries qui cumulent les prix. L'un des plus important festival des fromages fins du Québec s'y déroule chaque année.

Victoriaville et sa région, c'est aussi le pays de la canneberge. Après l'État américain du Maine, c'est ici, de concert avec les autres MRC du Centre-du-Québec, qu'il se produit le plus de ce petit fruit rouge à l'échelle nord-américaine.

L'arrière-pays de Victoriaville est caractérisé par les majestueuses Appalaches. Ce massif montagneux offre des paysages et des coups d'oeil spectaculaires. Pas étonnant que Chesterville porte le surnom de «petite Suisse». La MRC aimerait bien pouvoir accueillir davantage de retraités et de jeunes familles dans ce décor de carte postale.

Victoriaville et sa région n'a pas fini de faire parler d'elle.

MUNICAIPALITÉS MRC D'ARTHABASKA

- Chesterville

- Daveluyville

- Kingsey Falls

- Ham-Nord

- Maddington

- Notre-Dame-de-Ham

- Saint-Albert

- Sainte-Anne-du-Sault

- Sainte-Clothilde-de-Horton

- Sainte-Élizabeth-de-Warwick,

- Sainte-Hélène-de-Chester

- Saint-Louis-de-Blanford

- Saint-Norbert-d'Arthabaska

- Sainte-Rémi-de-Tingwick

- Saint-Samuel

- Saint-Valère

- Tingwick

- Saint-Christophe-d'Arthabaska

- Sainte-Séraphine

- Saint-Rosaire

- Saint-Martyrs-Canadiens

- Victoriaville

- Warwick

TABLEAU VICTORIAVILLE ET SA RÉGION

Superficie: 1885 km2

Population: 69 547

Taux de chômage: Entre 6% et 7%

Entreprises manufacturières: 433

Revenu d'emploi moyen (25-64 ans): 37 949$

Revenu disponible par habitant: 24 842$

Valeur totale des permis de bâtir: 94 millions

Données: 2010 à 2012

Sources: Emploi-Québec, Institut de la Statistique du Québec, MRC d'Arthabaska