Tamy Emma Pepin, productrice de contenu, 31 ans. Elle a étudié en Cultural Studies à McGill et en Broadcast Journalism en Angleterre. Elle a flirté avec la pub, le journalisme et la chronique. Jamais tout à fait à sa place, elle a décidé de faire les choses à sa façon. Elle a créé les émissions Tamy@UK et #TamyUSA met appris à vivre avec l'instabilité.

Cinq qualités essentielles

Des éléments de personnalité sont particulièrement importants pour être un travailleur autonome à succès. Certains sont des talents naturels, d'autres doivent trouver des solutions pour pallier leurs faiblesses, soutient Julie Carignan, associée principale chez SPB Psychologie organisationnelle. Voici cinq caractéristiques et conseils.

Sens de l'organisation

Le travailleur autonome n'est généralement pas entouré d'une équipe. Il doit tout faire, tout remettre à temps sans oublier de rendez-vous. C'est la catastrophe ? Trouvez-vous un adjoint, un partenaire, un agent ou un coach.

Bonne tolérance aux risques

À moins que votre expertise soit très recherchée, la majorité des travailleurs autonomes doivent vivre avec le risque de perdre un client, de n'avoir rien à l'agenda ou de se retrouver avec une très grande charge de travail. Difficile ? Tentez d'apprendre à mieux gérer votre stress.

Énergie et agilité

Il est fort possible que vous deviez faire des heures de fou à un moment donné. Devoir vous « virer sur un 10 cennes ». Vous pouvez toujours dire non, mais il y aura assurément un impact sur vos affaires. Si vous optez pour les sprints, assurez-vous de recharger vos batteries pour éviter de vous brûler.

Audace et proactivité

Sans service de ventes et marketing, il faut faire croître son réseau. En s'assurant une bonne présence en ligne et en rencontrant des gens. Il faut avoir l'audace de cogner à des portes.

Vigilance

De nombreux travailleurs autonomes talentueux échouent par naïveté. Il faut se mettre le nez dans les chiffres, surveiller ses affaires plutôt que de faire aveuglément confiance.

PHOTO Martin Chamberland, archives LA PRESSE

Julie Carignan, psychologue chez SPB Psychologie organisationnelle, a aussi été impliquée auprès de Femmessor Montérégie, un organisme de soutien à l'entrepreneuriat féminin.

Gérer le stress en cinq étapes

Selon Sonia Lupien, directrice du Centre d'études sur le stress humain de l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal, le stress est un mammouth. On peut le combattre, ou le fuir. Elle explique comment.

1. Pourquoi est-ce si stressant d'être travailleur autonome ?

Il y a quatre grands agents stressants : le manque de contrôle, l'imprévisibilité, la nouveauté et la menace à l'ego. Comme travailleur autonome, vous faites surement face à ces éléments causant le stress sur une base régulière, avec un faible contrôle sur les demandes de vos clients, l'imprévisibilité des entrées d'argent et l'arrivée de nouveaux clients.

2. Quel agent stressant vous affecte le plus ?

Avant de combattre ou de fuir votre pire élément stressant, vous devez établir ce qu'il est. Sonia Lupien conseille d'inscrire les situations qui font monter votre niveau de stress en cochant leur origine. « Vous allez voir après une semaine ou deux que c'est souvent le même stresseur qui revient », dit-elle.

3. Fuir

Selon Sonia Lupien, l'agent stressant qui persiste est l'imprévisibilité. « Si j'ai une demande de subvention à faire pour le 15 septembre, je m'assure qu'elle soit prête pour le 1er au cas où la photocopieuse brise. Je ne procrastine pas, c'est trop souffrant pour moi. »

4. Combattre

Parfois, il faut combattre le mammouth. Le travailleur autonome a moins de chances d'évacuer son stress spontanément, par exemple en riant avec un collègue à la machine à café. « Le stress mobilise énormément d'énergie à l'intérieur et il faut la faire sortir, explique la chercheuse. Il y a toutes sortes de moyens, l'important, c'est d'arrêter de ruminer ses pensées. Il n'y a pas une solution universelle au stress. Il faut trouver la sienne. »

5. La grande erreur

Faire sauter la promenade de santé le midi lors d'une journée particulièrement très stressante parce qu'on est trop débordé. « C'est le contraire qu'il faut faire, affirme Sonia Lupien. Il faut s'obliger à sortir de sa bulle lors d'un grand stress. Ça ne fait pas perdre du temps, mais en gagner. Trop stressé, on n'arrive plus à rien. »

photo fournie par l’Université de Montréal

Sonia Lupien, professeure au département de psychiatrie de l’Université de Montréal