Si vous avez magasiné dans une petite boutique cette année, vous avez alors peut-être déjà payé avec Lightspeed sans le savoir. Derrière le comptoir, l'application infonuagique conçue à Montréal continue de charmer commerçants et restaurateurs avec ses fonctionnalités de point de vente.

«Nous essayons de libérer les marchands des défis techniques pour qu'ils puissent passer plus de temps avec le client», dit Dax Dasilva, fondateur de Lightspeed.

Le système permet aux consommateurs de payer au moyen d'une caisse enregistreuse électronique affichée sur un iPad ou dans le navigateur d'un ordinateur de bureau. Une fois que le marchand a créé ses produits dans l'application, il peut suivre son inventaire, créer des alertes pour l'informer d'un approvisionnement faible et analyser ses ventes. Il peut aussi gérer son commerce en ligne.

Les restaurateurs, eux, peuvent se servir de l'appli pour prendre les commandes et gérer les tables. Le système respecte aussi les exigences en matière de module d'enregistrement des ventes (MEV).

L'entreprise offre ses services principalement aux commerçants et aux restaurateurs de petite taille. Les magasins servis par Lightspeed réalisent des ventes annuelles moyennes de 600000$.

Comme le système fonctionne dans le nuage sous la forme de logiciel en tant que service, ou [italique]software as a service (SaaS), il est relativement simple à mettre en place. Un avantage pour les PME.

«Pas besoin d'installer de serveurs», précise Dax Dasilva.

Une entreprise qui vend une centaine de produits, ou un peu plus, peut configurer le système en quelques heures.

«Certains marchands désirent toutefois installer plus de matériel, comme des imprimantes, des terminaux de paiement et des écrans d'affichage de prix pour la caisse enregistreuse. D'autres veulent intégrer leur programme de fidélisation», explique Dax Dasilva.

L'installation complète peut alors prendre quelques jours de plus.

Les solutions d'affaires offertes par Lightspeed semblent appréciées des commerçants, parce que les affaires de l'entreprise basée dans le Vieux-Montréal vont bon train.

«Le chiffre d'affaires a crû de 120% l'an dernier», indique Dax Dasilva, qui refuse toutefois de dévoiler ses revenus annuels.

L'entreprise offre trois forfaits à des prix différents.

Pour 76$ par mois, les clients ont accès à une caisse enregistreuse qui peut être utilisée par cinq employés. Pour 128$, le nombre d'utilisateurs et de caisses double. Si les entreprises achètent le plus gros forfait, à 222$, vingt employés peuvent utiliser quatre caisses.

«Nos outils permettent aux entreprises indépendantes d'être plus efficaces et d'avoir une approche plus scientifique à leur gestion d'inventaire, estime Dax Dasilva. Elles peuvent alors continuer de faire des affaires, même en face de compétiteurs des grandes chaînes, comme Amazon.»

De l'installation à l'inventaire

Au quotidien, comment Lightspeed s'intègre-t-il dans le processus d'affaires d'un détaillant?

Tout commence par la mise en place du système. «Ç'a pris une journée et demie à tout configurer avec le soutien de techniciens spécialisés dans l'installation des systèmes de Lightspeed», précise Ryan Bloom, fondateur d'Urban Bonfire.

L'entreprise de la rue Saint-Patrick, dans le quartier Saint-Henri, à Montréal, vend principalement des équipements de cuisine en plein air, comme des BBQ.

Une fois l'installation terminée, il faut créer des fiches, dans l'application, pour chaque produit. Celles-ci contiennent des photos ainsi que les renseignements sur l'article, comme le prix, le numéro de série, le modèle et le fournisseur.

«Je ne suis pas très doué avec la technologie, dit Ryan Bloom. Mais j'ai réussi à entrer moi-même ces informations.»

Une fois que tous les produits sont créés, le détaillant peut ensuite recenser son inventaire et le saisir dans Lightspeed. Au fil des ventes, l'application fera le décompte des produits restants.

«Je peux également programmer l'appli pour émettre un bon de commande chaque fois que je vends un article particulier ou créer une alerte pour m'avertir, par exemple, qu'il me reste 20 sacs de charbon ou moins», explique Ryan Bloom.

Urban Bonfire utilise par ailleurs le module de commerce électronique de Lightspeed pour ses ventes en ligne depuis le 1er août.

«C'est comme gérer un deuxième magasin, raconte Ryan Bloom. Si nous avions choisi une autre application, il aurait fallu gérer deux systèmes en parallèle, ce qui aurait signifié par exemple de faire le suivi de deux inventaires plutôt qu'un.»

Une fois l'année terminée, les fonctionnalités d'analyse deviennent alors très utiles pour préparer les bons de commande pour l'année à venir.

«Je peux savoir que j'ai vendu 68 BBQ en rouge et 75 en noir, ou que j'ai écoulé 40% de ma marchandise durant le mois de mai. Ça permet de minimiser le risque relié à l'inventaire.»

Photo fournie par Lightspeed.

Chiffres

30: Nombre de pays où Lightspeed est utilisé

25 000: Nombre de clients

10 milliards: Ventes annuelles traitées par les utilisateurs de Lightspeed

69% des marchands possèdent un emplacement.

21% des marchands possèdent deux ou trois emplacements.

10% des marchands possèdent quatre emplacements ou plus.

50% : parts de marché estimées de Lightspeed dans les points de vente pour les magasins de vélo en Amérique du Nord.