Les retraités ont beaucoup de temps pour s'amuser, ce qui signifie souvent de sortir le portefeuille. Comment garder le contrôle sur ses dépenses tout en demeurant actif? Voici les trucs de trois retraités qui profitent du bon temps, prudemment.

UN NOUVEL ENVOL

La retraite a coupé les ailes de Jean-Luc Jault.

Pilote d'avion, il louait jusqu'à tout récemment un hangar pour y remiser son appareil.

« Mais ça impliquait des dépenses majeures, dit-il. Quand on a un emploi, on peut le faire, mais à la retraite, ça commence à devenir dispendieux. »

Il a donc vendu son avion et remis les clés du hangar. En mars 2015, il était donc officiellement à la retraite.

Il s'adapte. Devenir sédentaire ne faisait pas partie de ses plans.

« Le virus de l'aviation, on ne le perd jamais. Peut-être que j'aurai un autre avion, que je piloterai de nouveau. Pour l'instant, j'ai canalisé mes énergies dans le domaine des chemins de fer. »

Jean-Luc Jault est aujourd'hui bénévole au Musée ferroviaire canadien, à Saint-Constant.

Il vit avec des revenus équivalant à 80 % du salaire qu'il avait quand il travaillait.

Son truc est donc le suivant : éviter les dettes et réorganiser ses activités.

« La retraite, c'est une autre phase. On passe à autre chose. Beaucoup de gens se demandent comment ils vont s'adapter, qu'est-ce qui va se passer, mais si on l'a bien planifiée, ça devrait bien aller. »

ÉVITER DE GASPILLER POUR ÉCONOMISER

À 60 ans, Marcel Coulombe était épuisé par le travail. C'était il y a quatre ans.

« Durant les deux années suivantes, j'ai dormi beaucoup. Il a fallu que je récupère », dit-il.

Peu d'activités, donc.

Mais il a finalement repris de l'énergie et a conservé une discipline financière, sans toutefois couper dans le muscle.

« Pour les vêtements, les ordinateurs ou les électroménagers, j'achète des marques reconnues pour m'assurer que ce soit un produit de qualité qui va durer des années », dit Marcel Coulombe.

Il magasine aussi régulièrement, quoiqu'il achète rarement.

Le but ?

Connaître le prix moyen de différents produits pour pouvoir identifier les bonnes aubaines lorsqu'il aura besoin d'acheter.

« Et avant de dépenser, je me demande si je pourrais combler mon besoin autrement. »

Par ailleurs, quand il a vraiment besoin d'un produit, il achète celui qui correspond à ses besoins.

Aujourd'hui, ses trucs lui permettent de vivre confortablement à Sherbrooke.

Sa femme et lui voyagent et flânent dans les musées.

« J'ai plus de temps pour cuisiner. Pour chercher des aubaines, aussi. »

BÉNÉVOLAT, BALADES ET BUDGET

Autrefois infirmière, Monique Loubry est à la retraite depuis janvier 2013.

À 67 ans, elle est toujours en forme.

« L'été, il ne faut pas me chercher à la maison, dit-elle. Je marche et je me balade à vélo ! »

Le bénévolat occupe aussi beaucoup de son temps, car elle aide les gens à faible revenu à faire leurs déclarations d'impôt, en plus d'être réceptionniste dans un centre de bénévolat de Sorel.

« À la retraite, on est occupé ! J'ai toujours mon agenda », raconte Monique Loubry.

Pour gérer ses dépenses, pas de secret, elle utilise le bon vieux budget.

Au début de l'année, elle prévoit les dépenses récurrentes, comme les assurances, pour les 12 mois suivants. Elle refait ensuite son budget deux fois par mois.

« Je m'assure donc que tout fonctionne comme prévu, ou sinon, de savoir au moins pourquoi je suis dans le négatif », explique Monique Loubry.

Elle admet que son truc n'a rien de magique. Mais ça lui donne une bonne idée de sa situation financière. Ça permet de savoir si la barque flotte ou si elle coule.

« Un budget, c'est plutôt astreignant. Les chiffres sont toujours les mêmes, mais ça me réconforte, ça me sécurise. »

Photo Frederic Cote, Spectre Media

Marcel Coulombe tient un budget et évite les dépenses superflues. Il y a deux ans, il visité la France, la Belgique et l’Italie. Pour limiter les coûts, il a toutefois privilégié l’autobus plutôt que de louer une voiture.

spectre Media : Frederic Cote

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Le truc pour bien transiter vers la retraite, c’est de savoir s’adapter, estime Jean-Luc Jault. Il a donc vendu son avion et il a transformé sa passion pour la mécanique en devenant bénévole au Musée ferroviaire canadien, à Saint-Constant.