Les planificateurs financiers le disent et le répètent: un plan financier peut faire réaliser des économies substantielles au client, qui sera mieux préparé pour sa retraite. Il est cependant important que le plan se déroule en plusieurs étapes, de la conception jusqu'au suivi.

L'établissement des objectifs et la cueillette d'information se font à la première rencontre avec le planificateur financier. Tout y passe: situation financière, revenus, situation matrimoniale, investissements, assurances, régime enregistré d'épargne-études, retraite...

À cette rencontre, le planificateur fait notamment remplir au client un questionnaire de profil d'investisseur, dans lequel il sera question, entre autres, de sa tolérance au risque, de ses objectifs d'investissement et de ses connaissances en termes de placement. L'objectif: permettre au client de mieux se connaître.

Notamment, le profil d'investisseur l'aidera à savoir le degré de risque qu'il est capable de tolérer. «À long terme, ce que l'histoire nous a enseigné, c'est qu'avoir pris un peu plus de risque, ç'a été plus rentable qu'être dans des placements garantis, qui sont plus sûrs», affirme la planificatrice financière Hélène Carrier, présidente d'Hélène Carrier Services financiers.

Un plan personnalisé

La deuxième étape consiste à bâtir un plan financier en fonction de l'information qui a été recueillie précédemment. Pour une situation plus complexe, pour les chefs d'entreprise par exemple, le planificateur aura parfois recours à plusieurs experts: avocat, fiscaliste et spécialiste en assurances hypothécaires et en valeurs immobilières.

Le planificateur livre ensuite le plan financier. «La démarche officielle, c'est que je fais des observations dans chacun des six aspects de la planification financière, soit la fiscalité, la succession, les placements, la retraite, l'assurance et la gestion des liquidités. Ensuite, je fais les recommandations», explique Maxime Lamoureux, planificateur financier au Groupe Investors, spécialisé dans les placements financiers.

L'importance du suivi

Finalement, la dernière étape - et non la moindre - est l'implantation des recommandations élaborées dans l'étape précédente de même que le suivi du plan avec le client afin de garder le cap sur les objectifs initiaux. Il s'agit là d'une étape qui est «souvent négligée par le client», fait remarquer M. Lamoureux.

Le plan financier doit être revu périodiquement ou chaque fois que survient un événement personnel important du client, comme un décès, un divorce ou un nouvel enfant. Le portefeuille de placements devra en outre être rééquilibré. «C'est ce qui prend le plus de place dans les rencontres de révision», précise M. Lamoureux.

Efforts supplémentaires

Une fois le plan terminé, les clients auront une meilleure idée des choix qui s'offrent à eux. «Souvent, pour le client, la retraite, c'est abstrait. Le plan met sur papier nos pensées, nos objectifs. C'est plus facile de se projeter dans le temps, finalement», estime Hélène Carrier.

Le plan financier peut également permettre au client de remettre en question certaines idées préconçues. «Souvent, les gens qui ont un fonds de pension n'ont pas le réflexe de mettre de l'argent de côté et pensent que les 70% [du revenu à la retraite] sont suffisants. Avec le plan, on démontre qu'un montant d'épargne mensuelle dans un CELI ou un REER peut venir combler un manque de revenu», affirme Pierre Breton, planificateur financier à la Caisse Desjardins de Lévis.

Ultimement, le plan financier «va peut-être encourager le client à faire l'effort supplémentaire pour maximiser ses REER. Donc, au lieu de mettre 10 000$ par année, il met 15 000$, par exemple, ce qui finit par faire une différence», croit Hélène Carrier.