Des tours de bureaux plus lumineuses. Des commerces avec un design plus éclaté. Des bâtiments industriels qui retrouvent une nouvelle vocation. Pour réussir dans l'immobilier commercial, il faut savoir trouver le bon «contenant», c'est-à-dire le bon espace pour la clientèle ciblée.

«Les temps changent et l'immobilier commercial ne fait pas exception, analyse Andrew Maravita, directeur chez Colliers International. Et si ça change aussi vite, c'est parce que les jeunes veulent travailler dans un environnement qui leur ressemble. Ils ne veulent plus aller au travail dans des locaux anonymes. Ils se sentent à l'aise dans des espaces ouverts.»

Il y a 15 ans, le bureau moyen couvrait une superficie de 255 pi2. En 2013, on travaillait dans des bureaux de 172 pi2, en moyenne. En 2018, selon une analyse de Colliers International, l'espace de travail ne sera plus que de 145 pi2. «Mais on va voir de plus en plus d'espaces de 100 pi2 et moins. La tendance est là», précise Andrew Maravita.

Cela vaut pour les nouvelles constructions, mais c'est aussi vrai pour les bâtiments industriels qui sont rénovés à grands frais dans le but de trouver une nouvelle vocation, soumet Andrée De Serres, de la Chaire Ivanhoé Cambridge d'immobilier. «Il faut transformer les bâtiments existants en ayant à l'esprit que ce sont de nouvelles clientèles, plus jeunes, qui vont y travailler et y vivre. Nous en sommes là. On voit des quartiers intelligents prendre forme dans un nouvel environnement commercial.»

Et les centres commerciaux qui ont façonné le développement de la banlieue durant les années 70, 80 et 90? «Les consommateurs veulent davantage de concepts commerciaux du genre life style, dit Andrew Maravita. Le modèle du DIX30, à Brossard, a réussi à s'imposer, et il y en aura d'autres, probablement sur la couronne nord. Les centres commerciaux traditionnels sont en perte de vitesse.»

Alexandre Sieber, de la firme CBRE, envisage pour sa part «un bel avenir» pour la rue Sainte-Catherine. «Il y a un vide, c'est certain. Il faut attirer des propriétaires, des acheteurs de condos, pour redonner de la vitalité à cette artère. Mais ça va venir. C'est une question de temps.»