L'idée de confier son patrimoine en gestion privée peut sembler attirante pour ceux dont les actifs atteignent des montants assez élevés. Mais attention, elle n'est pas nécessairement faite pour tous. Pour certains, d'autres formules s'avéreront plus efficaces et moins coûteuses. Des experts nous expliquent l'a b c de la gestion privée.

QUESTION DE COMPLEXITÉ

En gestion privée, on s'occupe de tout.

On fournit toutes les ressources pour gérer autant vos actifs que vos passifs, pour faire votre planification financière et fiscale, pour transférer votre entreprise le jour venu, pour établir des fiducies familiales, pour gérer vos assurances, même pour gérer vos comptes bancaires, explique Sylvie Marois, première vice-présidente, BMO Gestion privée. Le critère pour déterminer si vous devez aller en gestion privée, c'est effectivement la complexité de votre situation et de vos besoins, ajoute Éric Bujold, président, Gestion Privée 1859, Banque Nationale. « Le besoin n'est pas seulement au chapitre de la gestion de l'actif, mais aussi de celle du passif », dit-il.

LE QUART-ARRIÈRE ET LE BUFFET

Les gens nantis ont des besoins plutôt pointus et souvent nombreux.

Sylvie Marois, première vice-présidente, BMO Gestion privée. Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

C'est pourquoi en gestion privée, on désigne un gestionnaire qui dirigera le jeu pour eux, tel un quart-arrière au football, qui les mènera vers les experts de la firme qui pourront répondre à leurs besoins spécifiques, explique Éric Bujold. On peut comparer la gestion privée à un buffet où tout est là, du paiement des factures à la préparation du testament, illustre Daniel Chartier, conseiller financier et gestionnaire de portefeuille chez Valeurs mobilières Desjardins. « La gestion privée s'adresse à celui qui recherche un service très personnalisé où un gestionnaire chevronné l'accompagnera sur une base continue et lui offrira une enveloppe de services complète », dit-il. Quant à la gestion du portefeuille, explique Sylvie Marois, elle se fait de façon discrétionnaire, c'est-à-dire que la stratégie de placement est établie en fonction du profil du client et que le choix des investissements est ensuite confié aux experts de la firme.

À DÉCONSEILLER DANS CERTAINS CAS

Dans l'esprit de bien des gens, la gestion privée est souvent associée uniquement à la gestion de portefeuille. Ce n'est pas vraiment le cas, la gestion privée étant une offre beaucoup plus large qui comporte des coûts en conséquence. Est-ce à dire que la gestion privée peut ne pas être pour vous, même si vous êtes très riche ? « Si le seul service qui vous intéresse est la gestion de votre portefeuille de placements, il existe des solutions plus sophistiquées », répond Éric Bujold. « Les firmes de courtiers en valeurs mobilières, dont la plupart sont la propriété des banques, offrent par l'entremise de leurs conseillers des solutions de gestion de portefeuille très personnalisées et indépendantes quant à la sélection des titres et des produits qui composeront les portefeuilles », ajoute Daniel Chartier.

Éric Bujold, président, Gestion Privée 1859, Banque Nationale. Photo Simon Giroux, La Presse