Les Canadiens victimes de fraudes liées au marketing de masse ont perdu plus de 48 millions en 2011, soit près de dix millions de plus que l'année précédente, selon le Centre antifraude du Canada. En tout, 11 900 Canadiens en ont été victimes. Au Québec, les pertes s'élèvent à près de 10 millions de dollars.

Si les sollicitations frauduleuses par téléphone et par télécopieur sont celles qui génèrent le plus de plaintes, ce sont celles par courriel, par internet et messagerie texte qui ont fait le plus de victimes et engendré les plus grandes pertes monétaires, soit 51 % d'entre elles

Les stratagèmes utilisés par les escrocs sont très diversifiés. Ceux qui sont dénoncés le plus souvent (32 %) touchent la promotion et la sollicitation fausse ou trompeuse traitant de services divers (services financiers, télécommunications, assurances, garanties prolongées, etc.).

Commerce en ligne

Ensuite, les arnaques entourant l'achat et la vente de biens représentent 17 % des fraudes en signalées. En 2010, environ 3 millions de Québécois ont effectué des achats en ligne, selon l'étude NETendances du CEFRIO. Les fraudeurs ont pris bonne note de cet engouement et les arnaques se multiplient.

En 2010, les consommateurs canadiens floués auraient perdu plus de 5 millions dans des achats ou des ventes en lignes frauduleux, selon le Centre antifraude du Canada.

Les fraudeurs ciblent davantage certains biens : véhicules, billets de spectacle et d'événements sportifs, matériel électronique, animaux et biens locatifs. Souvent, la livraison n'a jamais lieu ou le consommateur reçoit un produit de valeur inférieure, ou différent, de ce qu'il a commandé.

L'Office de protection du consommateur rappelle que si un commerçant ne donne aucune nouvelle après avoir été avisé et que l'achat a été payé par carte de crédit, il peut être possible d'obtenir une rétrofacturation de la part de l'émetteur de la carte.

Les vendeurs qui annoncent sur l'internet sont aussi victimes de fraudes. Le stratagème le plus souvent utilisé est l'envoi, par «l'acheteur», d'un faux chèque de valeur supérieure au prix de l'article. L'escroc demande alors aux vendeurs de lui renvoyer la différence par une entreprise de transfert de fonds.

Des sites agissent

Face à ce phénomène, plusieurs sites de ventes en ligne et de petites annonces ont mis en place des mécanismes pour limiter la fraude. C'est notamment le cas du site québécois LesPAC.com qui fait un suivi constant des annonces en plus d'avoir mis en place des filtres technologiques.

Cela n'empêche toutefois pas certains escrocs plus rusés de se faufiler entre les mailles du filet. Les membres du site sont donc invités à les dénoncer et à faire preuve de prudence. « Tous les outils et l'apport de la communauté font en sorte que nous sommes presque en mesure d'enrayer cette situation », assure Suzanne Moquin, présidente de l'entreprise.

Pour se protéger

Le Centre antifraude du Canada rappelle que certains indices devraient éveiller la méfiance des consommateurs, comme des articles offerts à des prix ridiculement bas, des acheteurs ou locataires situés à l'étranger, des demandes de virement de fonds à une entreprise d'expédition ou par le biais d'une entreprise de transfert de fonds.

Les personnes victimes de fraudes devraient communiquer le plus rapidement possible avec leur service de police local.

« S'il s'agit d'une fraude réalisée à partir d'un site de petites annonces, il faut aussi le signaler aux administrateurs. Ils ont tous des départements qui s'occupent de cette problématique. Si elle a été effectuée avec votre carte de crédit, il faut communiquer avec son institution financière », indique Paul Proulx, gestionnaire principal au Centre antifraude du Canada.