Au Québec, les jeunes sont deux fois plus susceptibles de vouloir devenir entrepreneurs que le reste de la population. Mais où peuvent-ils apprendre comment faire ? Incubateurs, ateliers, accompagnement, microprogrammes… les universités Laval et de Montréal, qui tiennent toutes les deux des centres consacrés à l’entrepreneuriat, mettent la main à la pâte pour former la relève.

Entrepreneuriat ULaval, entité distincte de l’Université Laval, mais qui demeure liée à l’établissement, joue un rôle important à cet égard dans la ville de Québec. Sa vocation est double : valoriser les découvertes et recherches scientifiques pour en faire des entreprises ou des technologies au marché, puis agir à titre d’incubateur universitaire.

« Notre mission est de sensibiliser l’ensemble de la communauté universitaire, de l’éveiller et de repérer les personnes qui désirent entreprendre », explique Simon Chouinard, directeur général d’Entrepreneuriat ULaval.

L’organisme, qui recrute ses étudiants par des séances d’information tenues tous les 10 jours, offre deux programmes répondant chacun à une question permettant de démarrer adéquatement une entreprise : est-ce que j’ai une occasion d’affaires avec mon idée ? Et est-ce que je peux bâtir un modèle d’affaires durable ?

Le piège dans lequel tombent beaucoup de jeunes entrepreneurs, c’est d’avoir mal évalué le besoin ou le problème réellement vécu par de vraies personnes. C’est l’une des causes d’échec des start-up, la méconnaissance du marché.

Simon Chouinard, directeur général d’Entrepreneuriat ULaval

Le premier cheminement, qui vise la validation de l’occasion d’affaires, accueille de 130 à 140 étudiants par année en cohortes formées pour six semaines chacune. Le second, auquel on peut accéder après avoir remis les livrables prédéfinis, vise à valider le modèle d’affaires grâce à une formation plus longue : de 10 à 12 semaines, ce qui attire de 30 à 50 étudiants annuellement.

« À la fin, tous les participants sont invités à participer au programme d’incubation. On les convoque à un jury et on juge ceux qui sont à la bonne place », explique Simon Chouinard.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Simon Chouinard, directeur général d’Entrepreneuriat ULaval

« On évalue leur idée et leurs connaissances du marché, les besoins du marché. On évalue le potentiel commercial, la maturité technologique, s’ils ont la volonté de consacrer du temps et de l’énergie à leur entreprise. Puis on procède à la signature et à l’élaboration d’une feuille de route. »

Plusieurs outils

En collaboration avec d’autres incubateurs régionaux, celui de l’Université Laval amène ultimement les entreprises incubées à générer un revenu autonome. L’organisme chapeaute également des bourses et collabore au profil entrepreneurial de l’université, qui accorde jusqu’à 12 crédits pour des cours liés à ce domaine dans presque tous ses baccalauréats.

L’Université de Montréal travaille également en ce sens. « Pour nous, il y a trois volets : sensibilisation, formation et soutien », lance Marie-Claude Lemire, directrice principale du Centre d’innovation de l’UdeM et de Millénium Québecor.

La construction du Centre d’innovation étant prévue pour les prochaines années, Millénium Québecor se charge depuis son ouverture en septembre 2022 de « cultiver l’entrepreneuriat pour toute la communauté universitaire… pas juste les étudiants, mais aussi les professeurs ou les chercheurs ». Ces deux établissements remplacent le désuet Centre d’entrepreneuriat de l’UdeM, qui n’existe plus désormais.

L’indice entrepreneurial du Québec mentionne que la volonté d’entreprendre au Québec est de 15 %. Chez les 18-25 ans, cette proportion grimpe à 30 %. Il y a vraiment un appétit chez les jeunes, soit maintenant ou un peu plus tard, d’entreprendre.

Marie-Claude Lemire, directrice principale du Centre d’innovation de l’UdeM et de Millénium Québecor

Actuellement, deux programmes sont aussi ouverts et fréquentés à Montréal. Datapreneur est un parcours de 16 semaines qui se concentre sur l’intelligence artificielle, tandis qu’Innovinc comporte une série de trois concours pour accompagner les aspirants entrepreneurs à obtenir un certain niveau de maturité en affaires.

« Nous sommes également en train de développer un microprogramme, une formation en ligne, des cours crédités et non crédités. Dans le volet sensibilisation, nous avons beaucoup d’ateliers, des conférences, tout ce qui peut allumer l’intérêt pour l’entrepreneuriat », ajoute Mme Lemire.

Le volet formation de l’UdeM, sur les planches, devrait être opérationnel pour l’automne 2025.

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