En mars dernier, le distributeur de jeux Îlo a annoncé une alliance avec Brault & Bouthillier, magasin de jouets éducatifs réputé. Pour sa propriétaire et présidente, France Régimbal, « c’était comme si c’était fait pour finir comme ça ».

C’est à la fin de mars qu’Îlo, anciennement Îlo 307, a officiellement intégré la grande famille de Brault & Bouthillier, qui compte déjà Lipaq, Louise Kool & Galt, Bridges Canada, Avron Canada et Demco. « Ce sont toutes des divisions, on se rapporte au groupe, mais chacune est autonome », affirme France Régimbal. « Je suis restée présidente d’Îlo, tout le monde est resté en place sauf une personne qui était là une journée par semaine », continue-t-elle.

La propriétaire et présidente d’Îlo a été sollicitée par beaucoup de grands noms au cours des dernières années, mais aucune offre n’a su la convaincre… jusqu’à ce qu’arrive celle de Brault & Bouthillier. « Je ne voulais pas partir et c’était très important pour moi de garder le nom Îlo », explique-t-elle.

Au-delà du nom et de la structure de l’entreprise, c’est aussi la relation avec cette institution montréalaise qui a su la convaincre. « On a beaucoup de jeux éducatifs, et déjà, Brault & Bouthillier, c’était un gros client à nous, il présentait bien nos lignes dans les écoles, les services de garde… Ça va nous permettre de voir encore plus nos produits dans les écoles, les bibliothèques, les présenter aux enseignants, etc. Pour ça, c’était vraiment une belle occasion », explique-t-elle.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

L’alliance avec Brault & Bouthillier, qui a été longuement mûrie, va permettre à Îlo de voir davantage ses produits dans les écoles et les bibliothèques.

La décision ne s’est pas prise du jour au lendemain. « J’ai pris beaucoup de temps pour y penser. J’en ai parlé avec mes enfants, c’était important », souligne la mère de quatre enfants. Cette décision mûrement réfléchie lui apporte également une certaine sécurité. « Il y a beaucoup de consolidation dans mon domaine en ce moment. On a vu, dans les dernières années, perdre des distributeurs parce qu’ils vendent leur entreprise à de gros joueurs, de gros groupes. Ça fait mal. »

Des décisions gagnantes

France Régimbal a du flair. En 2000, c’est elle qui a fait les démarches pour que l’entreprise devienne distributeur québécois du populaire jeu Cranium. « C’est le jeu qui nous a mis sur la mappe », raconte-t-elle.

Quelques années plus tard, c’est elle qui a ajouté Djeco au catalogue d’Îlo et fait les démarches pour les présenter au magazine Protégez-vous, qui leur a donné de bonnes cotes dans son édition annuelle du guide Jeux et jouets. « Ça nous a beaucoup aidés. À cette époque-là, le magazine Protégez-vous, c’était comme une bible. »

C’est aussi elle qui, en 2018, a foncé pour acheter les actions de son partenaire et ainsi devenir la seule propriétaire de l’entreprise. « Je ne suis pas du tout, du tout une fille de finances », raconte-t-elle. Elle a su bien s’entourer pour continuer à faire croître l’entreprise.

Les conseils de France Régimbal

« Il ne faut pas arrêter de croire à son projet. Quand on croit à son projet et qu’on est persévérante, on peut y arriver. Il faut bien s’entourer, aussi. Je n’ai pas fait ça toute seule, c’est clair, clair, clair. Il faut des personnes clés autour de nous. »