Si les joueurs des Alouettes de Montréal sont effrayés à l’idée d’affronter les Tiger-Cats de Hamilton, samedi, ils cachent très bien leur jeu.

Vingt-quatre heures avant de disputer leur premier match des éliminatoires, certains membres de l’équipe montréalaise ont rencontré les médias. Et le mot « confiance » a été employé à maintes reprises.

La confiance de battre l’adversaire, la confiance d’arriver préparés, mais surtout la confiance d’avoir fait le nécessaire, depuis le camp d’entraînement à Trois-Rivières, pour se présenter unis devant l’adversité.

« Notre plan était de nous rapprocher le plus possible, et ce, le plus rapidement possible. On voulait bâtir une culture, avec de la camaraderie et cette idée qu’il faut jouer pour plus que soi-même », a rappelé l’entraîneur-chef Jason Maas.

« On ne veut pas de joueurs égoïstes », a-t-il ajouté.

Mais ce groupe est parvenu à rendre cette campagne spéciale.

Si dans la tête de Vivaldi les quatre saisons évoluent chacune à son propre rythme, les Alouettes ont été capables de naviguer, non sans mal, à travers les tourmentes du calendrier.

Il y a eu les quatre victoires de suite en milieu de saison. Suivies de quatre défaites consécutives. Et de la qualification de l’équipe en éliminatoires grâce à une fiche de 11 victoires et 7 défaites.

La dernière portion de la saison s’amorce. Et c’est un peu comme si ce groupe arrivait à destination après avoir parcouru le chemin de Compostelle.

« Il n’y a plus de statistiques qui tiennent en séries. […] C’est un match sans lendemain. On a traversé plusieurs tempêtes cette saison et on n’a jamais montré quelqu’un du doigt. À chaque match, on pense qu’on peut gagner », a souligné le quart Cody Fajardo.

Cette manière d’aborder chaque rencontre doit rester intacte. Même si les Alouettes ont battu les Tiger-Cats dans leurs trois duels cette saison. « À la fin de notre entraînement hier, on se serait crus à la première semaine du camp d’entraînement, où tout le monde se bat pour un poste, mais on est à la semaine 19 », a observé Maas.

Une équipe sur son erre d’aller

Les joueurs des Alouettes ont laissé entendre toute l’année que leur groupe était unique. Un groupe résolu à faire honneur à son logo, à sa ville et à sa province, a tenu à rappeler l’entraîneur-chef. Dans les faits, les Alouettes auront l’occasion de le prouver samedi, devant les leurs.

En début de saison, cette équipe était remplie de promesses. Nouveau propriétaire, nouveau président, nouvel entraîneur, nouveau quart-arrière, faut-il le rappeler.

Avec un peu de recul, Fajardo est ravi d’avoir répondu aux attentes, car un véritable changement s’est opéré, croit-il.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Le quart-arrière Cody Fajardo

C’est dur de s’unir rapidement, mais on l’a fait.

Le quart-arrière Cody Fajardo

Le joueur de ligne offensive Kristian Matte perçoit également quelque chose de spécial chez cette cohorte. De mémoire, les Alouettes n’ont pas joué avec autant d’assurance depuis 2019. Et selon le vétéran de 14 saisons, les Alouettes n’ont pas encore joué tout à fait à la hauteur de leur potentiel.

« On sait qu’on n’a jamais joué 60 minutes de football les trois phases du jeu en même temps encore cette saison. Donc on est dangereux, et on a hâte de le montrer. »

Y croire jusqu’au bout

Marc-Antoine Dequoy a été fumant cette saison. Assis à côté de Tyrice Beverette, le Québécois s’est permis de remettre les choses en contexte.

Avoir battu Hamilton trois fois cette saison leur donne un avantage certain. En revanche, « on pourrait tenir ça pour acquis », a insisté le demi défensif.

« Le pire adversaire qu’on pourrait avoir, c’est nous-mêmes », a-t-il précisé.

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Marc-Antoine Dequoy (24) avec un joueur du Rouge et Noir d’Ottawa

Mais dans le dernier match de la saison régulière, la semaine dernière, alors que les jeux étaient faits et que cette joute n’avait aucune signification, les Alouettes ont quand même vaincu leurs prochains adversaires.

Et même si cette rencontre ne passera pas à l’histoire du football canadien pour un tas de raisons, Dequoy pense pouvoir aller puiser dans ce match pour se convaincre de la supériorité de son équipe.

« Voir l’attitude des gars pendant cette semaine-là, je pense que ça va nous donner énormément de confiance. C’est la même chose pour Hamilton. Ils vont trouver la façon d’aller chercher leur confiance quelque part, mais de notre côté, on n’a pas besoin d’aller creuser trop profondément. Notre énergie dans le vestiaire est là. »

Si la plus grande fierté de Fajardo repose sur la manière dont l’équipe s’est « regroupée » malgré les intempéries, il serait encore plus heureux de voir que cet effort aura servi à propulser l’équipe plus loin en éliminatoires.

Le sort de cette équipe se décidera samedi. Même si le temps des récoltes s’est déjà achevé partout au Québec, pour « l’équipe de la province », « c’est maintenant qu’il faut récolter ce qu’on a semé », jure Maas.