L’objectif : être plus près de ses clients et aussi de ses sources d’approvisionnement. Pour y arriver, le recycleur de plastique Lavergne a trois projets d’usines à l’étranger qui devraient être opérationnelles d’ici la fin de 2024. Un défi de taille sur le plan du financement.

L’économie a beau ralentir, la demande de plastique recyclé augmente, du moins chez certains acheteurs.

« Chez quelques-uns de nos clients, il y a un ralentissement, mais d’autre part, on a de nouveaux clients qui veulent travailler avec nous et des clients actuels qui nous pressent de nous établir près d’eux », explique Jean-Luc Lavergne, PDG de Lavergne.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Jean-Luc Lavergne

Par conséquent, l’entreprise d’Anjou projette de nouvelles usines hors du pays à moyen terme. La première sera dans l’Ouest américain. Le recycleur, qui transforme annuellement 125 millions de kilos de plastique, prévoit que la construction de sa nouvelle usine commencera au début de 2024. Les travaux devraient durer de cinq à six mois.

La deuxième usine sera au Brésil. Plutôt que de bâtir une usine là-bas, toutefois, Lavergne vise à en acquérir une. Le PDG estime que l’usine sera en activité également au cours de l’an prochain.

Quant à la troisième usine, elle sera située au Mexique, où un des clients de l’entreprise veut que celle-ci s’en rapproche afin de réduire les coûts de transport.

À la demande de Dyson

Lavergne travaille avec de grandes entreprises acheteuses de plastique comme Sonos, Keurig, HP, Lexmark et Nespresso. L’une d’entre elles, Dyson, fabricant d’aspirateurs et d’électroménagers, exploite une usine au Mexique, où elle fabrique des produits neufs à partir de vieux produits.

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Le recycleur Lavergne récupère le vieux plastique pour le recycler.

« Nous, on reprend ces vieilles matières-là, le vieux plastique, pour le recycler, explique Jean-Luc Lavergne. Et actuellement, on a beaucoup de pression pour aller s’établir là-bas parce que ça réduira les coûts de transport, c’est davantage viable si on est sur place. »

Lavergne veut agir vite et souhaite entreprendre la construction à la fin de 2024. Le PDG note toutefois que le projet pourrait aller plus vite que prévu étant donné que Dyson a signifié à l’entreprise son désir en ce sens. « S’ils nous offrent quelques sous, on pourra peut-être aller plus vite. »

Car les visées de l’entreprise sont coûteuses.

Ce sont de gros projets qu’on a dans le collimateur et ça demande un important travail sur le plan de la stratégie de financement. Une usine peut coûter jusqu’à 20 millions. Et on en prévoit trois.

Jean-Luc Lavergne, PDG de Lavergne

Ces trois nouvelles usines s’ajouteront aux quatre usines qu’exploite présentement le recycleur : une à Montréal, une en Belgique, une en Haïti et une au Viêtnam. Avec un chiffre d’affaires de 60 à 80 millions, dont 90 % proviennent de l’extérieur du pays, le recycleur a donc l’habitude des marchés étrangers.

L’entreprise de 250 employés espère ainsi, avec ses nouvelles usines, être plus compétitive dans un environnement d’affaires qui change rapidement.

« La tendance est de plus en plus à ce que chaque pays garde ses déchets chez lui, dit le PDG. À moyen terme, on a donc avantage à nous rapprocher de nos clients, et de nos sources d’approvisionnement, pour exporter nos usines plutôt que le produit final. »