Il existe près de 11 000 fondations au pays, selon Fondations Philanthropies Canada. En 2018, elles ont versé quelque 7 milliards de dollars à divers organismes caritatifs. Pour y arriver, ça prend l’implication du public, mais aussi de mécènes. Éric Bujold, premier vice-président à la direction, cochef Entreprises et Gestion privée Banque Nationale, investit aussi dans ce qu’il appelle « la spirale positive ». Portrait d’un philanthrope qui préfère les gens aux chiffres.

En dehors de ses activités professionnelles, cet actuaire originaire de la Gaspésie est membre du conseil d’administration de la Fondation du Musée d’art contemporain et président du CA de la Fondation Jeunes en tête. Au cours des 25 dernières années, Éric Bujold s’est impliqué auprès de dizaines de fondations œuvrant dans des milieux variés.

Depuis 15 ans, il agit à titre de président du conseil d'administration de la Fondation Jeunes en tête. L’organisme a pour mission de prévenir la détresse psychologique des jeunes de 11 à 18 ans au Québec. En autres, il offre gratuitement des ateliers de sensibilisation et des trousses en ligne destinés aux jeunes, aux parents et aux enseignants. La vocation de Jeunes en tête résonnait particulièrement pour le père de famille parce qu’à ses yeux, « l’adolescence est une période difficile où les jeunes vivent de l’anxiété et de la détresse psychologique. Ils sont notre avenir et il est important de les aider ».

S’entourer de philanthropes dévoués au réseau professionnel bien développé est indispensable pour les fondations. En mettant leur expertise professionnelle et leur poids politique au service des œuvres qui leur sont chères, les mécènes assurent la pérennité de ces organismes tout en leur permettant de faire une réelle différence pour les gens qui en ont besoin.

Le budget de fonctionnement de Jeunes en tête, par exemple, repose uniquement sur les dons privés. Toutefois, pour Éric Bujold, les bénéfices sont tout aussi grands pour les bénévoles que pour les organismes. Il avoue que pour lui, aucun succès d’affaires ne procure un sentiment d’accomplissement égal à celui qu’entraîne l’implication sociale.

Il n’y a rien de plus valorisant que de s’impliquer dans la société. Lorsque je vois le pétillement dans les yeux des jeunes, j’ai l’impression de faire une réelle différence et je me rappelle pourquoi je m’implique.

Éric Bujold

La philanthropie donne parfois l’impression d’être réservée aux professionnels qui ont des moyens financiers importants et plusieurs années de carrière derrière eux. Cependant, de nombreuses fondations comptent sur des réseaux de jeunes philanthropes chevronnés qui apportent dynamisme et diversité à la cause. Les fondations du musée McCord et du Musée des beaux-arts, par exemple, comptent respectivement sur l’appui du comité Jeune McCord philanthrope et du Cercle des jeunes philanthropes.

Aux jeunes professionnels qui auraient envie de donner de leur temps et de leur savoir, Éric Bujold donne plusieurs conseils. Il souligne d’entrée de jeu qu’il faut s’impliquer pour les bonnes raisons, choisir un organisme qui nous fait du bien et qui rejoint nos valeurs. Il souligne que plusieurs fondations proposent des activités d’initiation à la philanthropie destinées aux jeunes professionnels, dont le collectif Let’s Bond, et qu’elles sont une bonne façon de se familiariser avec la mission de l’organisme.

Quelle que soit la cause choisie, Éric Bujold fait valoir que l’implication philanthropique agit finalement comme une main invisible, assurant l’équilibre au sein de la spirale positive : « Plus on s’implique dans la société, plus elle s’améliore. Et plus elle s’améliore, plus elle nous permet d’être heureux, de nous réaliser et de nous impliquer davantage. Au bout du compte, c’est nous, les gagnants. »