Une récession semble se dessiner à l’horizon, mais la Fondation IUCPQ ne compte pas rester les bras croisés. Armée d’un plan stratégique mis à jour, elle a plusieurs projets sur la table en vue de poursuivre sa mission de soutenir l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec. Quatre questions à Josée Giguère, directrice générale de la fondation.

On ne peut passer à côté, quel impact a eu la pandémie sur vos activités ?

Comme tout le monde, on a dû annuler nos évènements de collecte de fonds en personne quand la pandémie a frappé. Mais nous sommes restés agiles et nous avons réussi à nous revirer de bord assez rapidement.

L’an dernier, nous avons par exemple tenu notre soirée-bénéfice annuelle en ligne, plutôt qu’en personne, avec beaucoup de succès. Alexandre Barrette faisait l’animation, on a fait livrer des repas à domicile aux participants, et la classe politique était bien présente : on a eu droit à des discours du premier ministre et de Geneviève Guilbault, notamment. Cela a permis d’assurer une continuité, de sorte que cette année, nous avons refait l’évènement et les gens sont revenus en grand nombre. Nous avons recueilli plus de 600 000 $.

Quant à notre Cyclo-Défi, on a changé la formule : on a demandé aux gens d’aller rouler à la même date, mais individuellement plutôt qu’en peloton. Au bout du compte, on a ramassé 167 000 $ au lieu de 200 000 $, alors c’est un beau succès dans le contexte.

Est-ce que la pandémie a aussi engendré des changements dans la façon de donner ?

Oui, entre 2019 et 2021, le nombre de dons en ligne a augmenté de 35 % alors que les sommes amassées en ligne, elles, ont crû de 44 %. Sans la pandémie, nos donateurs, des gens âgés de 45 ans et plus pour la plupart, auraient été plus réfractaires à faire le virage électronique. Ça nous évite beaucoup de paperasse.

On note aussi que les individus font plus de dons qu’auparavant, et des dons plus importants. C’est nouveau. On voyait ça ailleurs au Canada et aux États-Unis, mais au Québec, un peu moins. Là, ça change avec la population qui vieillit et les transferts de patrimoine qui accompagnent ce phénomène. On a d’ailleurs reçu un don record de 3 millions l’an dernier.

Les experts anticipent une récession dans les mois qui viennent. Comment vous y préparez-vous ?

C’est inquiétant pour la collecte de dons, mais on veut rester agiles. On a donc récemment refait notre plan stratégique et on compte focaliser sur ce qu’on peut et ce qu’on doit faire. Avec la pandémie, tout le monde avait peur, mais finalement, les donateurs ont été au rendez-vous.

Est-ce que ce sera plus difficile cette fois-ci ? On n’a pas de boule de cristal, mais on est prêts à se réinventer si la situation le requiert.

Quel est votre plan pour l’année à venir ?

Notre défi principal sera de réussir notre campagne majeure, dont l’objectif est de récolter 45 millions d’ici 2024.

Mais déjà, nous avons six projets de lancés pour une valeur de 20 millions. On parle par exemple de l’achat d’un robot en endoscopie respiratoire, ou encore de la construction d’une quatrième salle en électrophysiologie pour accommoder les volumes de soins croissants dans ce domaine-là.

Jusqu’à présent, notre campagne se déroule donc bien. La récession reste un enjeu, mais on est prêts à penser différemment, rapidement, si jamais on doit s’adapter à une nouvelle situation.