Au cours de la dernière année seulement, une centaine de personnes se sont jointes à la Jeune Chambre de commerce des femmes du Québec (JCCFQ). Alors que l’organisation fête ses quatre ans en novembre, La Presse a fait un bilan avec sa présidente, Marie-Hélène Durivage-Maher.

Pourquoi la JCCFQ a-t-elle été fondée ?

En 2018, cinq amies (Claire Tousignant, Marie-Ève Bourret, Rebecca Gelly-Cyr, An Tran et Caroline Dejnandji) ont constaté qu’il y avait peu de chambres de commerce qui se penchaient sur les enjeux des femmes en affaires. Aussi, elles ne se sentaient pas interpellées par les 5 à 7 un peu huppés durant lesquels chaque personne se vante de ce qu’elle a fait de plus que l’autre. Elles préféraient quelque chose de plus humain.

Quels sont vos enjeux ?

Outre le syndrome de l’imposteur qui pousse plusieurs femmes à ne pas vouloir prendre trop de place et à ne pas croire en leurs idées, il faut travailler fort pour être vues et reconnues. Surtout en ce qui concerne la diversité culturelle et sexuelle. C’est très important de traiter de ces enjeux.

Qui sont vos membres ?

Elles ont de 18 à 40 ans, mais l’âge moyen de nos 400 membres est de 31 ans. Elles sont pour la plupart à l’étape entre un métier stable et le début d’une entreprise ou d’un travail de consultante. Ou encore à la tête d’une entreprise avec le désir de partager. Quelque 89 % des membres sont des femmes issues de l’industrie des médias et du divertissement. On essaie de rejoindre d’autres milieux, comme les finances, le monde médical ou les technologies de l’information, mon propre domaine. Quand j’arrive en congrès, je suis souvent la seule madame dans le boys club. Pourtant, il y a des femmes exceptionnelles qui travaillent dans cette industrie et qui sont des gestionnaires haut gradées.

À quel point est-ce un défi de recruter ?

La pandémie nous a permis d’attirer beaucoup de monde grâce au virtuel, mais il nous reste de grands pas à faire. On veut rejoindre davantage les femmes dans les régions du Québec. Et se tourner vers les universités pour atteindre des femmes qui font germer une idée et qui pourraient être inspirées par des membres de notre communauté, y trouver une mentore ou une partenaire d’affaires.

Quelles sont vos activités ?

Nous avons le projet « DG en devenir », soit des cohortes d’une dizaine de femmes qu’on appuie avec des pionnières dans leur milieu pour leur enseigner quoi développer pour être au sommet de leur art. On organise des formations où des femmes viennent parler de leur vécu ou sur des enjeux, afin de gérer des discussions et des collaborations. Notre but est de créer une communauté. On fait aussi des déjeuners virtuels ou en personne pour amener nos membres à présenter ce qu’elles font. Ça fait partie de notre mission de les mettre en lumière. Nous avons également créé un bottin de conférencières pour offrir aux entreprises des candidates de choix, pour qu’elles aient une voix dans l’industrie.