Offrir un milieu de travail inclusif est devenu une priorité des entreprises depuis que la pénurie de main-d’œuvre frappe. Mais au-delà de la volonté, elles doivent avoir des outils fiables pour les aider à s’améliorer. C’est exactement ce qu’offre Élance grâce à l’intelligence artificielle. La jeune pousse démarrée l’an dernier, qui réalise déjà des ventes, lancera cet hiver sa première ronde de financement.

« Grâce à des indicateurs clés que nous avons développés, par exemple le sentiment d’appartenance des employés, leur satisfaction et leur motivation à recommander à des proches de venir travailler pour leur employeur, notre plateforme permet aux entreprises de mesurer leur performance en matière de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) », explique Dahlia Jiwan, cofondatrice d’Élance, qui a été l’une des révélations 2022 de Startup Montréal.

Cette collecte de données, qui sont anonymisées, permet à Élance de réaliser un diagnostic pour ses clients qui comprend notamment leurs points forts, ceux à améliorer et où ils se situent par rapport à leurs concurrents.

La jeune pousse offre aussi de la formation personnalisée. « Nous tenons compte des identités des personnes sondées dans l’organisation pour faire des recommandations », ajoute Tina Pranjic, l’autre cofondatrice de l’entreprise qui a fait le Parcours Rémi-Marcoux et l’accélérateur Banque Nationale HEC Montréal en 2021.

Fondée l’an dernier, Élance, qui s’adresse aux entreprises de plus de 500 employés, continue maintenant à faire évoluer sa technologie. « Notre équipe du côté technique, qui est très forte, utilise entre autres l’intelligence artificielle », ajoute Tina.

Du soutien et des biais

C’est en travaillant comme consultantes en DEI que les deux entrepreneures se sont rencontrées et ont eu envie de joindre leurs forces pour créer des outils pour s’attaquer aux défis de l’inclusion. « Nous voyions toujours un décalage entre ce que les dirigeants voulaient et ce qu’il se passait vraiment sur le terrain », raconte Dahlia.

Les deux femmes dans la fin de la vingtaine, immigrantes de deuxième génération et queers, sont aussi bien conscientes que leurs expériences sur le marché du travail sont teintées par leur identité. Maintenant dans le monde de l’entrepreneuriat, elles doivent aussi vivre avec des biais.

Nous sommes très bien entourées par différentes ressources qui nous aident énormément, mais il reste clair que les femmes doivent travailler plus fort pour réussir et c’est encore plus vrai lorsqu’on est racisées. Toutefois, nous sommes résilientes et nous croyons que la force de notre produit témoigne par lui-même de nos compétences.

Dahlia Jiwan, cofondatrice d’Élance

S’attaquer au marché américain

Et les deux entrepreneures voient loin. Déjà, Élance compte six employés, en plus des deux cofondatrices, et offre ses services en anglais et en français à travers le Canada. « Aux États-Unis, le marché de la DEI est déjà rendu à 10 milliards et il continue de croître, indique Tina. Cela nous donne une bonne idée de ce qui s’en vient au Canada, où le boom commence. »

Les femmes d’affaires continuent donc leurs efforts pour faire leur place au Canada, mais elles ont aussi l’intention de s’attaquer au marché américain. Pour y arriver, elles souhaitent offrir leurs services en espagnol.

« C’est un grand marché où nous pensons que notre produit pourra se tailler une place, indique Dahlia. Élance a la particularité de permettre aux organisations de poser des gestes qui ont un réel impact qu’elles peuvent mesurer et de comparer ensuite leur performance avec leurs pairs. »