Lorsqu’on pense à une construction, que ce soit un pont ou un bâtiment, l’aluminium a plusieurs avantages. À commencer par le fait qu’il n’a pas besoin d’entretien pour 75 ans. En raison de cette durabilité, AluQuébec, la grappe de l’aluminium, multiplie les efforts pour convaincre différents acteurs dans la province de prendre le virage de l’aluminium. Et tranquillement, elle voit les comportements changer.

« Alors qu’on parle de plus en plus d’achat durable, on commence à voir des appels d’offres qui mentionnent que l’ouvrage doit être en aluminium, et comme il est généralement un peu plus cher à l’achat que l’acier, c’est important que ce soit inscrit en raison de la règle du plus bas soumissionnaire », indique François Racine, président-directeur général d’AluQuébec.

Lorsqu’on regarde l’ensemble du coût d’utilisation de l’ouvrage, toutefois, l’aluminium est plus abordable parce qu’il n’a pas besoin d’entretien. « Pour éviter qu’il ne rouille, l’acier demande pour sa part beaucoup d’entretien, notamment de la peinture qui a un gros impact sur l’environnement », ajoute-t-il.

Le Québec a d’ailleurs été un pionnier dans le domaine de l’aluminium. Le pont d’Arvida, à Saguenay, inauguré en 1950, a été le premier pont dans le monde construit entièrement en métal blanc. Il mesure 150 mètres de long et il a été reconnu comme un site historique de génie civil en 2008 par la Société canadienne de génie civil.

Aujourd’hui, les regards sont tournés vers la Norvège qui fait beaucoup de travaux de recherche et développement pour montrer que l’aluminium est intéressant pour les projets d’infrastructure.

François Racine, président-directeur général d’AluQuébec

« Par exemple, on y étudie actuellement la construction d’un pont suspendu de plus d’un kilomètre, ce qui serait une grande avancée par rapport à ce qui a été construit jusqu’à maintenant », poursuit François Racine.

Des enveloppes murales extérieures en aluminium

L’aluminium est aussi beaucoup utilisé maintenant pour l’enveloppe murale extérieure de bâtiments institutionnels, commerciaux et multirésidentiels. L’entreprise Panfab, à Blainville, offre même certains produits en aluminium au même prix que celui de l’acier.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Benoit Comeau, représentant technique chez Panfab

« L’aluminium permet d’avoir un meilleur produit en matière de durabilité, il ne nécessite pas d’entretien et pour certains panneaux architecturaux sur mesure que nous fabriquons, le prix est environ le même pour l’acier que pour l’aluminium, alors il faut arrêter de penser que le coût, c’est un frein », explique Benoit Comeau, représentant technique chez Panfab, qui compte une trentaine d’employés.

Et les clients répondent présents. « Depuis cinq ans, nous avons réalisé 107 projets scolaires avec des panneaux d’aluminium et 41 projets hospitaliers, en plus de dizaines de projets pour des centres commerciaux et des centaines d’immeubles multirésidentiels », précise Benoit Comeau.

L’aluminium du Québec plus vert

Choisir l’aluminium du Québec, en plus d’être un achat local, est aussi un choix beaucoup plus vert que de s’approvisionner à l’étranger.

L’empreinte carbone de l’aluminium dépend principalement de la source d’énergie utilisée pour le produire et le Québec, en raison de son hydroélectricité, produit un aluminium avec une empreinte carbone beaucoup plus faible qu’ailleurs.

François Racine, président-directeur général d’AluQuébec

Il reste maintenant à améliorer la traçabilité de l’aluminium pour guider les entreprises dans leur approvisionnement. AluQuébec y travaille, de même que sur l’enjeu du recyclage.

« L’aluminium est recyclable à l’infini, affirme François Racine. De plus, fabriquer de l’aluminium recyclé demande seulement 5 % de l’énergie nécessaire pour fabriquer de l’aluminium primaire. Il faut développer toute la chaîne de valeur, de la collecte dans les usines aux revendeurs, à ceux qui font la refonte. »

Rio Tinto a d’ailleurs annoncé à la fin d’août un investissement de 35 millions de dollars pour construire un centre de recyclage de l’aluminium à Arvida. Pas moins de 30 000 tonnes d’aluminium pourront ainsi être traitées dès le printemps 2024.

En savoir plus
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    C’est le nombre de tonnes de GES émis par la production d’une tonne d’aluminium produit avec de l’énergie renouvelable, comme l’hydroélectricité du Québec. Si on utilise de l’énergie non renouvelable, comme le charbon, c’est plutôt entre 16 et 18 tonnes de GES qui sont émis par tonne d’aluminium produit.
    Source : AluQuébec