L’Université Laval a beau avoir été fondée en 1663, les enjeux de l’heure sont bien ancrés dans son offre de cours. Par exemple, le plus que centenaire programme de baccalauréat en agronomie traite d’agriculture bio, de changements climatiques et d’autres enjeux actuels. Entretien avec Yvan Chouinard, professeur à la faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) et nouveau directeur du programme de baccalauréat en agronomie.

De nouvelles réalités comme les changements climatiques, la sécurité alimentaire et les nouvelles cultures font-elles toutes l’objet de cours spécifiques ?

Je répondrais oui pour tous ces domaines. En plus des formations en productions végétales et animales, je citerais comme exemples des cours comme « Comportement et bien-être animal » et « Bioclimatologie ». Et oui, il y a bien un cours qui s’appelle « Culture du cannabis ».

Le rôle de l’agronome a-t-il changé au fil des ans ? Qu’est-ce qui a le plus évolué dans la profession et, par conséquent, dans votre programme de baccalauréat ?

Le rôle fondamental de l’agronome consiste en l’application, la communication, la vulgarisation, l’enseignement ou le développement des principes, des lois et des procédés de l’agriculture. Comme dans tous les domaines, avec l’acquisition des connaissances, l’agronome plus généraliste d’autrefois a fait place à un professionnel spécialisé dans les grands champs d’exercice que sont les sols, les plantes et les animaux. Les producteurs agricoles sont aussi très bien formés. Ils sont donc au fait des nouvelles avancées en recherche et développement dans le secteur. Je dirais alors que le travail de l’agronome a évolué (et évolue encore). Il est passé d’une fonction de conseiller transmettant des connaissances à un rôle d’accompagnateur des producteurs dans la gestion de leur entreprise.

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Yvan Chouinard, professeur à la faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation et nouveau directeur du programme de baccalauréat en agronomie

Quels sont les cours les plus récents dans le programme du bac en agronomie ?

Il y a les stages en entreprise agricole en début de parcours qui permettent aux étudiants de mieux comprendre la réalité agricole. L’ajout d’un stage professionnel en fin de parcours, couplé à un cours portant sur la pratique professionnelle, permet aux étudiants de développer leur « savoir-être ». Cela les prépare à jouer leur rôle d’accompagnateur auprès des producteurs. Je citerais finalement des cours de productions végétales et animales durables qui viennent compléter cette vision globale de l’agriculture que nous désirons transmettre.

Le biologique occupe-t-il plus de place qu’avant dans le programme ?

L’offre de formation en agriculture biologique est en place depuis plus de 20 ans dans le programme d’agronomie. Les étudiants ont entre autres accès à un bloc de quatre cours. On y retrouve des cours en production biologique des cultures en champ et en productions animales biologiques. Ce domaine de formation a été développé en réponse à un besoin des agronomes travaillant auprès des producteurs agricoles en régie biologique.

Y a-t-il un ou plusieurs cours axés sur les technologies (géolocalisation, utilisation de drones, etc.) ?

Ces thématiques sont déjà couvertes en partie dans les cours actuels. Nous travaillons présentement à un grand chantier d’actualisation du programme d’agronomie. Parmi les changements importants à venir dans les prochains mois et les prochaines années, on compte l’ajout d’une concentration en agriculture numérique de plusieurs crédits.