BizBiz Global, une techno montréalaise fondée en 2015, souhaite étendre son expertise à l’étranger en matière de « partage des ressources » afin d’aider les organisations et les entreprises à résoudre leurs problèmes criants de main-d’œuvre.

« Nous sommes déjà solidement implantés au Québec et dans le reste du Canada, précise le chef de la stratégie, Pierre Daigneault. Nous consacrons maintenant plus de 60 % de nos énergies à des projets de développement aux États-Unis et en Europe. »

Il ne cache pas que le créneau dans lequel évolue la petite entreprise fondée par Elliott Daigneault, 30 ans, est encore peu encombré, à l’heure actuelle.

« Nous pensons avoir une longueur d’avance, soumet-il. Nous sommes reconnus. Nous sommes en train de bâtir notre crédibilité hors des frontières du Québec. »

À preuve : une « grosse association sectorielle » américaine établie au Texas, qui représente 7000 organisations dans une cinquantaine d’États, est en voie de conclure une entente avec la techno montréalaise. Parallèlement, des discussions se poursuivent avec des clients potentiels, en Floride et dans le Nord-Est américain.

« Ce que nous proposons, souligne le chef de la stratégie, c’est une plateforme permettant l’échange de ressources, humaines et matérielles. »

Nous ne sommes pas une agence de placement, mais plutôt une plateforme de rencontre, de mise en relation entre entreprises.

Pierre Daigneault, chef de la stratégie chez BizBiz Global

Des conditions à respecter

Tout en précisant que l’entreprise montréalaise – qui compte 12 employés – n’a pas la prétention de régler tous les problèmes liés au manque de main-d’œuvre, le chef de la stratégie constate que les attentes des organisations patronales (les villes, les chambres de commerce, les associations sectorielles, notamment dans l’industrie de la construction) sont de plus en plus élevées.

« Au quotidien, on reçoit des appels [d’organismes et d’organisations] qui ont des préoccupations. On pense pouvoir leur fournir les outils [technologiques] qui correspondent à leurs besoins divers. »

Il constate en outre que les demandes d’intervention formulées à l’intention de l’équipe de programmeurs se multiplient depuis quelque temps. Fait à souligner, ces demandes proviennent de clients potentiels des quatre coins du monde.

Notre objectif, notre mission, dans le contexte actuel, c’est de faire collaborer les entreprises entre elles. Mais pour cela, il faut qu’elles soient mises en contact pour qu’elles puissent se parler, collaborer et, qui sait, fournir des employés, au besoin, pour remplir des mandats bien précis.

Pierre Daigneault, chef de la stratégie chez BizBiz Global

Il cite le cas d’une dirigeante d’entreprise qui voulait éviter de mettre au chômage trois soudeurs en raison d’une baisse de son carnet de commandes.

« C’était avant la COVID-19, dit-il. Elle nous avait fait part de ce problème, elle souhaitait trouver une entreprise prête à fournir du travail à ses soudeurs, le temps que ses activités reprennent. »

Parce qu’il est là, l’enjeu : selon sa perception du marché du travail, les entreprises, qu’elles soient québécoises ou étrangères, seraient désormais mieux disposées à se « prêter » des employés compétents pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre. Mais elles posent des conditions : pas question de se les faire « voler » par la concurrence, après coup.

« Nous avons tout prévu, assure Pierre Daigneault. Nous veillons à ce que les entreprises clientes respectent des conditions strictes. Il ne faut surtout pas qu’il y ait du maraudage. »

La discussion ne fait que commencer.