Les prochaines années seront marquées par des changements en profondeur au sein de l’industrie de l’aluminium, très fortement concentrée au Québec. D’où l’importance de faire les bons « alliages » pour faire face aux nombreux défis dans un marché mondial hautement concurrentiel. Quatre chiffres pour comprendre.

2,8 millions de tonnes métriques

PHOTO FOURNIE PAR FORD

L’aluminium « made in Québec » est acheté massivement par les constructeurs d’automobiles aux États-Unis. À titre d’exemple, le Ford F-150 est fait en partie avec de l’aluminium du Québec.

Il s’agit de la production annuelle d’aluminium dans les huit usines québécoises, qui sont implantées principalement au Saguenay–Lac-Saint-Jean, sur la Côte-Nord et dans le Centre-du-Québec (Bécancour). Si on ajoute la contribution de la seule usine installée en Colombie-Britannique, la production totale atteint alors 3,2 millions de tonnes métriques. Le marché le plus important demeure celui de l’automobile, et il affiche une croissance soutenue, année après année. L’aluminium « made in Québec » est acheté massivement par les constructeurs d’automobiles aux États-Unis. À titre d’exemple, le Ford F-150 est fait en partie avec de l’aluminium du Québec. Le secteur de l’aérospatiale est également un acheteur d’aluminium (et de lithium) provenant des alumineries québécoises.

8,3 milliards de dollars

PHOTO STEPHEN MORTON, ARCHIVES BLOOMBERG

Vue d’une usine d’aluminium d’Alcoa

C’est la valeur des exportations d’aluminium primaire. À vrai dire, 90 % de ce qui est produit est exporté par bateau, par train et par camion. La quasi-totalité des expéditions est destinée aux clients américains, gros consommateurs (6 millions de tonnes métriques par année). Fait à souligner, les États-Unis ne produisent que 1 million de tonnes métriques pour combler leurs besoins annuels, ce qui les oblige à acheter de pays producteurs à l’étranger. Voilà ce qui explique pourquoi le Québec parvient à expédier chaque année chez nos voisins du Sud pas moins de 2,4 millions de tonnes métriques. Les alumineries québécoises doivent rivaliser avec des concurrents du Moyen-Orient, de la Russie et même de la Chine.

8300 emplois

Les alumineries sont réputées pour offrir des emplois bien rémunérés. Au Québec, l’industrie procure du travail à 7700 personnes ; ailleurs au pays, sa contribution au chapitre de la main-d’œuvre se limite à 600 emplois, étant donné qu’on n’y retrouve qu’une seule aluminerie (à Kitimat, en Colombie-Britannique). Au cours de la prochaine décennie, les emplois dits « traditionnels » sont toutefois appelés à se transformer avec la robotisation de la production et le recours à l’intelligence artificielle. On s’attend à ce que les profils d’emploi ne soient plus les mêmes une fois que les usines passeront en mode 4.0 avec des technologies de production avant-gardistes. On parle d’usines « sans murs » où bon nombre d’employés vont travailler à distance, sans être présents dans les installations industrielles.

2 tonnes équivalent en CO2

L’industrie de l’aluminium affirme avoir « la plus faible empreinte carbone au monde », avec 2 tonnes équivalent en dioxyde de carbone (CO2) par tonne d’aluminium produite. À l’opposé, la Chine affiche un bilan beaucoup moins reluisant, avec 17 tonnes. Au Moyen-Orient, c’est 8 tonnes. On aura compris que l’environnement est un enjeu de premier plan pour les alumineries, qui martèlent sans cesse le même message à propos des efforts déployés pour réduire leur empreinte carbone et les gaz à effet de serre. Un projet pour améliorer les « performances » des alumineries est en cours au Saguenay–Lac-Saint-Jean. On parle d’un projet « révolutionnaire » qui éliminera, à terme, les émissions de dioxyde de carbone.

Source : Ces données statistiques et les informations pertinentes proviennent de l’Association de l’aluminium du Canada, avec la collaboration du président et chef de la direction, Jean Simard.