Qu’elles soient petites ou moyennes, les entreprises du Québec y vont d’innovations technologiques qui passent parfois sous le radar. En voici quatre susceptibles d’améliorer leur champ d’activité.

Passer au moteur hybride

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La technologie d’Effenco, développée par Benoît Lacroix et ses deux partenaires, permet de réduire de 40 à 60 % le gaspillage d’essence des camions lourds.

Convertir les moteurs à essence des véhicules lourds en moteurs hybrides : c’est la mission d’Effenco, dans le sud-ouest de Montréal. L’entreprise commercialise une technologie baptisée « Active-Stop-Start » qui permet de couper le moteur d’un véhicule à l’arrêt tout en maintenant ses équipements électriques fonctionnels grâce à une batterie. Greffé à un camion à ordures, le système permet d’opérer le lève-bec et le chauffage, notamment. Effenco a d’ailleurs en poche un contrat pour équiper 1100 camions à ordures du parc de la Ville de New York avec sa technologie. Elle vient également de décrocher un contrat pour équiper 57 camions de l’opérateur portuaire Termont Montréal.

Reproduire le soleil en serre

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Louis Brun, président de Sollum Technologies, prévoit commercialiser sa technologie dans les serres avant de l’intégrer à des solutions d’éclairage intérieur.

Les plantes ont mis des millions d’années à trouver la recette gagnante pour tirer le maximum d’énergie du soleil. C’est en partant de cette idée que les ingénieurs derrière Sollum Technologies ont développé un éclairage artificiel qui reproduit celui du soleil tout au long d’une journée. La technologie de lumière « intelligente » de Sollum repose sur des algorithmes qui modifient l’intensité des diodes électroluminescentes (DEL), offrant aux serres une solution de rechange aux éclairages à spectre fixe. L’entreprise est sur le point de boucler une phase de financement de plus de 2,5 millions de dollars afin de s’attaquer en 2020 à des projets de plus grande envergure.

Deuxième percée dans le monde pharmaceutique

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Hugo St-Laurent, président de Silicycle, prévoit doubler son chiffre d’affaires avec son innovation.

Silicycle s’apprête à commercialiser une cartouche, la SiliaMetS E-PAK, qui permet aux entreprises pharmaceutiques de retirer plus efficacement les métaux utilisés lors du processus de fabrication des médicaments. « On en a vendu pour 1 million de dollars juste en prélancement », lance fièrement son président, Hugo St-Laurent, qui s’attend à des ventes de plusieurs dizaines de millions d’ici quelques mois. L’entreprise de Québec est d’ailleurs née d’une innovation connexe en 1995 en proposant une stratégie pour nettoyer les gels de silicium utilisés dans le secteur pharmaceutique pour séparer et purifier les molécules.

Circuits électroniques et 5G

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Varitron a mis au point une technologie d’impression de composantes électroniques qui accélère la fabrication de cartes électroniques.

Varitron a mis au point une technologie d’impression de composantes électroniques sur substrats flexibles, similaire à l’impression à jet d’encre, qui lui permettra notamment de fabriquer des antennes cellulaires pour la 5G. L’entreprise a d’ailleurs inauguré en mai dernier le premier centre de fabrication au pays consacré entièrement à l’assemblage de cartes électroniques et à l’électronique imprimée afin de mettre en application son innovation. Située à l’intérieur même du centre de recherche du C2MI à Bromont, elle permettra aussi à Varitron de mettre à profit sa technologie de refroidissement des composantes électroniques basée sur l’immersion dans un liquide qui ne conduit pas l’électricité.