Go Rampe a mis au point une rampe d’accès pour fauteuil roulant qui se monte sans outils. D’abord destinée aux domiciles et aux petits commerces, elle s’installe aisément par deux personnes de l’entourage de la personne handicapée.

Qui ?

Go Rampe a été fondée dans la région de Lévis en 2013 par Marc Lacasse, après qu’un problème de santé l’eut éveillé aux difficultés des personnes qui peinent à entrer dans leur domicile et à en sortir et à « profiter de la vie » en raison d’un handicap de mobilité.

Fort d’une expertise en approvisionnement stratégique dans le secteur aéronautique, il a fait décoller une petite entreprise de 15 employés qui fabrique et installe de robustes rampes d’accès en aluminium pour les fauteuils roulants.

PHOTO FOURNIE PAR GO RAMPE

Marc Lacasse a fondé Go Rampe en 2013.

Mon objectif, c’est de démocratiser l’utilisation et l’approvisionnement de ce produit-là, même dans une région éloignée, même quand il n’y a pas d’équipe spécialisée à proximité. C’est une question de disponibilité de main-d’œuvre, mais de coût également.

Marc Lacasse, président de Go Rampe

Comment monter la rampe

Dans cet objectif d’accès et d’accessibilité, Go Rampe a donc mis au point une rampe qui s’installe sans outils spécialisés par le citoyen lambda.

Fabriqué en aluminium, l’élément modulaire standard mesure 3 pieds de large sur 4 pieds de long, mais d’autres dimensions peuvent être produites sur demande.

La section supérieure de la rampe est dotée d’une lame qui prend appui sur le seuil de l’entrée ou la plateforme du perron. Son autre extrémité est munie de deux pieds qui se règlent en hauteur pour lui imprimer la pente voulue.

Munie d’une large semelle pour répartir la pression au sol, la tige de chaque pied coulisse dans un manchon, où une vis de réglage à poignée ergonomique est serrée à la main pour la bloquer à la hauteur désirée.

PHOTO CAROLINE GREGOIRE, FOURNIE PAR GO RAMPE

Les rampes sont constituées d’extrusions, de tubes et de feuillards en aluminium.

La section suivante s’accroche à la première à l’aide des cornières qui courent le long de leurs extrémités. À la manière de deux petites gouttières, l’une est ouverte vers le haut comme un « u », l’autre vers le bas comme un « n ». Elles s’engagent l’une dans l’autre pour assembler deux sections.

La pente de la seconde section se règle à son tour avec ses deux pieds ajustables.

Trois sections standard de 4 pieds composent une rampe de 12 pieds.

Pour créer un changement de direction, un plateau rectangulaire de 4 pieds sur 5 pieds peut s’intercaler entre deux rampes qui s’y accrochent à angle droit.

La rigidité de l’assemblage est assurée par les garde-corps en tubes d’aluminium, eux aussi retenus avec des vis de réglage à poignée ergonomique.

« Ça va faire office de contreventement, donc ça va se tenir comme un bloc », décrit Marc Lacasse.

Le prix

Une courte rampe d’environ cinq pieds de long, garde-corps compris, revient à moins de 1500 $, nous informe le président de Go Rampe.

Le Programme d’adaptation du domicile, géré par la Société d’habitation du Québec, offre dans son volet Besoins et travaux autodéterminés une aide pouvant atteindre 12 000 $ pour des travaux d’adaptation qui facilitent l’accès extérieur.

« La subvention couvre souvent la totalité du prix de la rampe », fait valoir Marc Lacasse.

Notons que même si le choix des travaux est effectué par la personne admissible (à partir d’une liste établie par la SHQ) et qu’il s’agit d’une rampe installée sans outil, le PAD ne subventionne que les travaux réalisés par des entrepreneurs possédant les licences appropriées de la Régie du bâtiment (RBQ).

Approvisionnement local

Plus de 90 % des 400 projets réalisés par Go Rampe chaque année sont de nature résidentielle. L’entreprise assemble dans son usine les pièces extrudées par un fournisseur de la région. Les poignées des vis, gravées à son logo, sont produites par fabrication additive (impression 3D) chez un sous-traitant de Lévis.

« J’ai des ambitions nationales, voire internationales, mais mon approvisionnement, je le veux local », insiste Marc Lacasse.

L’avenir

Sur une pente ascendante, Go Rampe a maintenu une croissance annuelle de plus de 30 % depuis trois ans.

« Il s’agit de maintenir cette croissance de façon réaliste autour de 20 ou 25 %, et aussi d’augmenter mon bassin d’employés », indique Marc Lacasse.

La commercialisation de la rampe sans outils a débuté.

« On est en train de bâtir notre site web en fonction d’une vente en ligne pour ce produit-là, informe-t-il. Mon marché, actuellement, c’est le Québec, mais j’ai une jeune dame qui est en train de faire du démarchage pour moi en Ontario et dans l’ouest du Canada. »

Des demandes apparaissent déjà aux États-Unis, « mais on veut y aller graduellement », nuance l’expert en montée.