La caméra d’inspection ZIPCAM 360 de l’entreprise québécoise Can-Explore vient de faire son entrée sur le territoire américain.

Le petit appareil à quatre roues, muni d’une caméra 360°, explore les égouts municipaux et transmet les images en temps réel pour la détection des défauts et détériorations.

Les dirigeants de la petite entreprise de Québec ont convaincu un important constructeur américain de camions de récurage d’égouts d’ajouter ce dispositif inédit à leur gamme.

« On s’est alliés à ce joueur-là parce qu’il veut se distinguer par les innovations qu’il propose sur son camion de nettoyage », explique le président de Can-Explore, Louis Légaré-Lapointe. « On est arrivés avec l’outil et ils ont tout de suite vu une connexion naturelle entre nos deux entreprises. »

Savoir dresser l’oreille

Can-Explore a été fondée en 2014 par deux amis d’enfance. Louis Légaré-Lapointe et Olivier Lefebvre étudiaient respectivement en génie des eaux et en génie civil à l’Université Laval quand une professeure leur a signalé le fort déséquilibre entre l’offre et la demande pour des services d’inspection d’égouts.

« Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd », relate Louis Légaré-Lapointe.

Ils ont creusé la question, ont bâti un plan d’affaires, puis ont lancé leur entreprise aussitôt leurs études terminées. Dix ans plus tard, Can-Explore compte près de 150 employés et offre ses services dans tout le Québec et ailleurs dans l’est du pays.

Dès 2016, les deux fondateurs avaient mis sur pied une équipe de recherche et développement pour mettre au point des outils qui rendraient leurs interventions plus efficaces.

« Après de multiples innovations, on a décidé en 2020 d’en prendre une, la ZIPCAM, et de mettre les bouchées doubles pour la rendre non seulement utilisable à l’interne, mais commercialisable », poursuit le président.

Ils avaient constaté que l’inspection des égouts municipaux s’effectuait généralement en deux étapes. La canalisation était d’abord récurée avec une buse à jets d’eau, alimentée par un tuyau déroulé à partir d’un camion de récurage. Une fois la buse retirée, une seconde équipe munie d’une caméra robot intervenait pour inspecter la canalisation.

Pourquoi ne pas profiter plutôt de la présence du camion ?

Can-Explore a mis au point une caméra montée sur un petit chariot à quatre roues libres, qui s’attache à la buse de nettoyage.

Cette buse se propulse dans la canalisation par la force de ses jets d’eau, puis rebrousse chemin avec l’enroulement de son boyau d’alimentation. En y adjoignant une caméra, une seule équipe, en une seule intervention, pouvait faire le récurage et l’inspection des canalisations.

« On a simplement besoin de brancher notre outil à l’extrémité de la buse de nettoyage, décrit Louis Légaré-Lapointe. C’est le même camion qui est déjà sur place et qui a déjà ouvert la bouche d’égout. Il branche notre équipement et il s’en va faire une seconde passe dans la conduite. »

La caméra sur 360° effectue son repérage en un seul passage et sous tous les angles de vue, sans s’arrêter pour cadrer un défaut spécifique.

Le petit appareil est alimenté par une pile rechargeable pour soutenir son électronique embarquée. Il est doté de roues conçues par l’entreprise, largement ajourées pour éviter que les débris s’y accumulent. Un bras ajustable permet de placer la caméra et son système d’éclairage au centre de la canalisation, en fonction de son diamètre.

Une application mobile pour cellulaire permet de contrôler l’appareil, lancer les enregistrements et vérifier la qualité de l’image. La gestion et l’analyse des données sont ensuite effectuées sur une application web.

La ZIPCAM est la seule sur le marché à réunir ces caractéristiques, estime l’entreprise. « Tout est fait chez nous, tout a été conçu chez nous », informe Louis Légaré-Lapointe.

Des étoiles dans les yeux

La ZIPCAM 360 a été introduite au Québec en 2022. Nos spécialistes de l’exploration d’égouts ont rapidement tourné leur regard vers les États-Unis, où leurs contacts ont porté GapVax à leur attention. Les discussions ont été entamées à l’automne 2023 avec un enthousiasme bilatéral.

« J’ai l’expression “étoiles dans les yeux” en tête », assure Louis Légaré-Lapointe – une évocation peu courante dans le secteur des égouts.

« Il y avait beaucoup d’excitation, parce qu’ils voyaient la même chose que nous : c’est une innovation qui venait vraiment révolutionner les façons de faire de l’industrie. Ils sont venus nous voir rapidement à Québec. Ils ont voulu visiter nos installations, voir où ça avait été conçu, confirmer le sérieux aussi de l’entreprise. »

Les gens de Can-Explore leur ont rendu la pareille.

« On est très similaires comme entreprises, constate son président. Le fondateur de GapVax, qui a plus de 80 ans, n’arrêtait pas de nous dire qu’il voyait en nous ce que lui avait dans les yeux quand il l’a lancée dans sa jeune trentaine. Bref, on dirait qu’on était faits pour se rencontrer et bien s’entendre. »

GapVax, qui jouit d’un solide réseau de distribution aux États-Unis, propose la caméra à ses clients comme accessoire pour ses camions de nettoyage.

« On s’est donné le temps d’observer la réaction du marché, parce que c’est un changement qu’on propose », déclare Louis Légaré-Lapointe.

« On y va avec une première année en mode observatoire et on n’a pas d’objectif autre que quelques dizaines d’unités. Mais je vous dirais que ça regarde très bien pour l’atteindre. »

Innodal lauréate du Prix du gouverneur général pour l’innovation

PHOTO ALEX BRISSON, RIDEAU HALL, FOURNIE PAR INNODAL

François Bédard, directeur scientifique d’Innodal, la gouverneure générale du Canada, Mary Simon, et Laurent Dallaire, président-directeur général d’Innodal, entreprise lauréate du Prix du gouverneur général pour l’innovation 2024.

Ses dirigeants ont reçu leur trophée en mains propres – c’est leur spécialité. Innodal était au rang des six lauréats du Prix du gouverneur général pour l’innovation 2024 pour son produit antimicrobien INNEO. Laurent Dallaire, président-directeur général de l’entreprise de Lévis, et François Bédard, son directeur scientifique, ont reçu leur prix des mains de la gouverneure générale du Canada, Mary Simon, lors d’une cérémonie tenue à Rideau Hall. Première protéine antimicrobienne approuvée par Santé Canada, INNEO agit comme un bouclier pour procurer une protection microbiologique à tout un éventail d’aliments. À base d’acides aminés naturels, elle prévient notamment la contamination à la Listeria monocytogenes. Fondée en 2017, Innodal détient un laboratoire à Lévis et des installations de production à Longueuil. Les Prix du gouverneur général pour l’innovation, lancés en 2016, récompensent les innovations exceptionnelles qui sont des vecteurs de changement et ont une incidence positive sur la qualité de vie au Canada. Le projet INNEO d’Innodal avait été mis en candidature par l’ADRIQ.

Ecocuisine Design rehausse ses ambitions

PHOTO FOURNIE PAR REHAUSS

Ecocuisine Design s’appelle désormais ReHauss. Spécialisée dans le réaménagement des armoires de cuisine et de salle de bains, la chaîne de sept boutiques remplace les portes et surfaces apparentes tout en conservant les caissons en place.

Le spécialiste du resurfaçage d’armoires de cuisine a appliqué sa recette à son enseigne : Ecocuisine Design s’appelle désormais ReHauss. Les sept boutiques du réseau québécois adopteront ce nouveau visage. L’entreprise fondée en 2015 par le couple d’entrepreneurs Isabelle de  Montigny Gendron et Robert de Montigny se spécialise dans le réaménagement des armoires de cuisine et de salle de bains sans le coût et le tracas d’un remplacement complet. Elle conserve les caissons existants et remplace les portes et les surfaces apparentes par des produits fabriqués au Québec. Plus qu’une transformation de surface, la transition vers ReHauss constitue une étape significative dans son histoire, soutient l’entreprise, qui envisage de mener sous cette nouvelle enseigne une expansion au Canada et aux États-Unis. Bref, c’est une porte ouverte sur l’avenir.

Une relève pour 57 PME

Ce sont des fonds qui relèvent. Au cours de l’exercice 2023-2024, le réseau des 17 Fonds régionaux de solidarité FTQ (FRS) a investi 221,3 millions de dollars auprès de 128 entreprises à travers la province. De cette somme, un peu plus de 98 millions ont été consacrés au repreneuriat. Les FRS ont ainsi soutenu la relève de 57 PME – une année record pour l’organisation. Deux exemples. Les FRS Montréal ont investi plus de 1,3 million pour l’acquisition du Groupe Magellan avec Nicolas Pallares, son nouveau président. Il a pris la relève de Robert Favreau, Sonia Riverin et Claude Béliveau en février dernier. Spécialisée dans le recrutement de professionnels, de cadres et d’exécutifs, l’entreprise avait été fondée en 1975 sous le nom de St-Amour. Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, les FRS de la région ont investi 2,4 millions pour assurer la relève de la chaîne de magasins de meubles Gagnon Frères, fondée en 1904 à Chicoutimi. Frédéric Gagnon et Virginie Théberge ont vendu une partie de leurs actions dans l’entreprise familiale à trois employés.

69 %

Selon une enquête d’ADP Canada, 69 % des propriétaires de petites entreprises au pays qui ont du mal à attirer et à retenir les talents prennent des mesures pour y remédier : 29 % ont proposé des salaires plus élevés, 26 % ont offert des modèles de travail flexibles, et 20 % ont accru les avantages sociaux.