Vous êtes submergé de conseils pour économiser de l’argent à Noël, au point de ne plus y voir clair ? On débroussaille ça pour vous… Suivez le guide ! Mot d’ordre : soyez ouvert et osez modifier les traditions.

Les fêtes

1. Louez votre tenue

Vous souhaitez briller cette année avec une tenue inspirée d’Instagram ? Mais vous n’aurez pas l’occasion de reporter ladite tenue de 2022 ? Ou alors vous vouliez enfiler vos vêtements festifs de 2019, qui semblent avoir rétréci… Sachez que la location de vêtements n’est pas réservée aux galas de vedettes ou aux mariages.

« On sent un regain cette année, les gens veulent fêter, célébrer, et c’est la folie ici pour la location », affirme en entrevue Sarra Ghribi, fondatrice et propriétaire de Loue 1 robe/Loue 1 tux, situé au 3e étage du La Baie au centre-ville de Montréal.

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Sarra Ghribi, fondatrice et propriétaire de Loue 1 robe/Loue 1 tux

« Les hommes comme les femmes ont envie de jouer le jeu dans leur party de bureau, observe-t-elle. J’ai aussi des clients qui ont pris des rendez-vous pour Noël et le jour de l’An. »

Les gens veulent s’habiller beaucoup plus cette année que ce que je voyais de 2012 à 2019. Avant la COVID, je louais des robes pour les partys de Noël de bureau et du jour de l’An, mais ce n’était pas ma grosse saison.

Sarra Ghribi, propriétaire de Loue 1 robe/Loue 1 tux

Loue 1 robe/Loue 1 Tux propose plus de 1300 robes, qui valent de 150 $ à 5000 $, de la taille xxs à xxxl. « Je suis une ancienne obèse, alors c’est important pour moi que tout le monde puisse s’habiller, hommes et femmes, de tout âge et de toutes les tailles », insiste Sarra Ghribi. Le coût : de 50 $ à 500 $, nettoyage inclus, plus 40 $ pour le rendez-vous d’une heure avec un ou une styliste.

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Chez Loue 1 robe/Loue 1 tux, le coût de location d’une robe varie de 50 $ à 500 $, nettoyage inclus.

Pour les hommes, louer un habit coûte 130 $ et un smoking 280 $, ce qui comprend souliers, ajustements, nettoyage, accessoires et assurances.

Autre destination à Montréal ou en ligne, la MAISON LPRN, qui habille la colonie artistique et les participantes d’Occupation double depuis huit ans.

La boutique propose 800 tenues. La location pour cinq jours coûte de 80 $ à 350 $, assurances et nettoyage inclus, plus 35 $ pour une heure avec un ou une styliste. Le forfait voyage permet une location pour 12 jours de 3 morceaux et plus, dont les prix oscillent entre 40 $ et 65 $.

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La MAISON LPRN propose 800 tenues. La location pour cinq jours coûte de 80 $ à 350 $.

« Il y a beaucoup de femmes qui viennent cette année pour les partys de bureau, notamment les courtières immobilières et hypothécaires qui ont de gros galas de Noël. Et il y a des gens qui viennent juste pour leur party de famille », relate en entrevue la copropriétaire Vanessa Lajeunesse, qui remarque un engouement pour l’aspect écologique de la location.

« Avant, je devais éduquer la clientèle, raconte-t-elle. Les gens étaient gênés de louer, ils trouvaient ça “pas propre”. Je leur disais : “Quand tu achètes un vêtement en grande surface, il y a plein de filles qui l’ont essayé. C’est comme si la blouse ou la robe avait été portée 100 fois.” »

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Vanessa Lajeunesse et Mélissa D’Amour, copropriétaires de la MAISON LPRN

Vanessa Lajeunesse ajoute que Julie Snyder et plusieurs actrices québécoises, qui ne portent leur robe qu’une fois, les laissent en location. Si vous louez une Prada ou une Chanel, vous ne le saurez peut-être pas, car toutes les étiquettes ont été retirées des robes. « C’est notre façon de dire : cessez de vous arrêter à la marque, arrêtez-vous au vêtement. »

2. Modifiez le repas traditionnel

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Malgré l’appel de la tradition, osez changer le menu...

Avec la hausse du prix de la dinde, est-ce possible de changer le menu ? De servir à nos invités autre chose que du foie gras, une bûche de luxe et du champagne sans déclencher un conflit familial ?

La spécialiste de l’étiquette Julie Blais Comeau suggère d’utiliser les plateformes électroniques de sondage anonyme pour prendre le pouls de nos proches. Le courriel s’avère, selon elle, le meilleur outil pour proposer un changement dans les traditions.

« De cette façon, ça laisse la chance à l’autre de se préparer. Ça ajoute un filtre, une étape qui va permettre d’être moins réactif à ce que l’autre propose. Peut-être que je vais en parler avec mon chum et avec mon autre sœur. Elle va peut-être dire “oui, elle a raison, ça commence à être cher, je la comprends”. Peut-être dira-t-elle : “Moi aussi, je suis tannée de manger de la dinde” ou “Non, ç’a toujours été de la dinde chez nous, mais le champagne, on pourrait le remplacer par du prosecco”. »

Pour ce qui est des aliments à privilégier, sautez sur les produits locaux et ceux en solde. Calculez bien les portions afin d’éviter le gaspillage. Martine St-Germain, directrice des Cuisines collectives Haute-Yamaska, suggère de remplacer une portion de viande hachée dans les tourtières et les petits pains fourrés par de la protéine végétale texturée (PVT) déshydratée, qui est plus abordable.

« On peut remplacer la dinde par des cuisses de poulet braisé, ça fait très chic. On ajoute des canneberges à côté et c’est très joli, poursuit-elle. La laitue coûte cher actuellement, alors on utilise les légumes racines. Cuisiner une tarte ou un gâteau coûte aussi moins cher que de faire plusieurs petites bouchées. On a l’impression que ce sera moins chic qu’à l’habitude, mais tout est dans la présentation. On sort notre belle nappe et on la décore avec des cocottes de nos arbres. »

Découvrez les recettes des Fêtes des Cuisines collectives Haute-Yamaska

3. N’achetez pas de papier d’emballage

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Le papier d’emballage est bien éphémère...

Le bac de recyclage est vite rempli à ras bord après le dépouillement de l’arbre de Noël. Dans certains rassemblements, on marche dans les papiers de soie, d’emballage festifs et les sacs décoratifs pour se rendre au buffet.

Vos rouleaux achetés l’an dernier se sont abîmés ? Votre réserve de sacs des Noëls antérieurs est épuisée ? On ne veut certainement pas se priver de l’excitation qui précède la découverte du cadeau emballé. Or, on peut réinventer la façon d’emballer : circulaires, magazines, papier kraft, ficelle en jute, tranche d’orange séchée, cocotte de votre arbre extérieur et tissus.

La fondatrice d’etiquettejulie.com recommande les linges à vaisselle. « On en a tous besoin. Ouvrez votre tiroir et vous allez sûrement constater que certains pourraient être rafraîchis. Vous seriez donc content d’en recevoir. »

Avec les linges à vaisselle ou d’autres tissus, vous pourriez utiliser la technique de pliage et de nouage japonaise Furoshiki. De multiples tutoriels sont offerts en ligne.

Les cadeaux

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Vous songez à offrir en cadeau un objet d’occasion, mais vous craignez qu’on vous trouve « cheap » ? N’hésitez pas à en discuter pour préparer le terrain.

4. Offrez un objet de seconde main

Patins d’enfants, skis et trottinettes en fort bon état s’entassent dans vos placards ? Idem pour cette montagne de jouets qui n’intéressent plus les enfants devenus grands ? Vous songez à les offrir en cadeau aux cousins et cousines, mais craignez qu’on vous trouve « cheap » ? Peut-on vraiment faire ce geste sans risquer d’être jugé ?

« Tout se fait, mais il faut être préparé à des perceptions qui sont différentes des nôtres et considérer la perception des enfants, affirme au téléphone la spécialiste de l’étiquette Julie Blais Comeau. On est de plus en plus conscient de la surconsommation, dit-elle. Or, dans ma famille, ça peut très bien passer, mais peut-être que dans la belle-famille, ça ne passera jamais. »

Il est donc important d’en discuter avant. Et ça peut même devenir ce que tout le monde va faire cette année.

Julie Blais Comeau, spécialiste de l’étiquette

Julie Blais Comeau suggère d’être transparent à l’avance avec les parents, de vérifier avec eux ce qu’ils en pensent et ce qu’en pensent leurs enfants.

« Parce que l’enfant pourrait dire : “On dirait qu’il y a déjà quelqu’un qui a joué avec”, prévient la spécialiste. Parfois, les enfants peuvent passer des commentaires et la personne qui offre le cadeau de seconde main pourrait être embarrassée. »

« Est-ce que l’enfant va percevoir “je ne mérite pas un cadeau neuf”, poursuit la fondatrice d’etiquettejulie.com. Si les parents sont au courant de la démarche, ils vont pouvoir préparer et accompagner l’enfant là-dedans, dans sa réflexion, en disant par exemple : “Les jouets que tu as aimés, on les donne à d’autres quand tu en as terminé et ils sont contents. C’est la même chose ici. C’est ta cousine ou ton cousin qui t’offre le cadeau.” »

Si vous savez que des proches envisagent d’offrir un cadeau à votre enfant ou à vous-même, faites un effort pour les mettre à l’aise en les encourageant à donner un article de seconde main. « Le château de princesse qui ne sert plus à ta grande fille ferait bien plaisir à ma plus jeune. Idem pour les Lego et le camion de pompier de ton plus vieux qui combleront mon petit dernier. »

Si, après avoir expliqué votre démarche écologique et le contexte actuel, vous sentez qu’un cadeau de seconde main pourrait faire éclater la famille, mettez à vendre vos beaux objets qui s’entassent dans vos armoires sur Marketplace ou ailleurs afin que d’autres puissent en profiter avec joie.

5. Remettez tout de suite la facture avec le cadeau

Il y a 20 ans, c’était peut-être un geste destiné aux personnes qui avaient l’habitude de manifester à haute voix leur déception d’un cadeau reçu. Mais qu’en est-il en 2022, à l’heure où les commerces physiques et en ligne offrent des factures cadeaux ?

« Oui à la facture cadeau, c’est gracieux, ça dit : “Je comprends, peut-être que tu en as un, peut-être que ce n’est pas ta couleur favorite, peut-être qu’il est trop petit, trop grand, peut-être aimerais-tu autre chose”, c’est la façon de faire et c’est facile », affirme la spécialiste de l’étiquette.

Par contre, il y a un pas à ne pas franchir, soit de demander sans gants blancs la facture à l’offreur du cadeau. « Encore ici, il s’agit de la fameuse perception, souligne la spécialiste de l’étiquette. Et ma recommandation est non, ne demandez pas le reçu. Mais on peut se débrouiller autrement. »

« Si la belle-mère ouvre la porte en disant : “As-tu eu l’occasion de porter le chandail ?”, vous pourrez répondre : “Malheureusement, belle-maman, c’est un peu trop petit pour moi.” Ou encore : “Je l’aime beaucoup, il est douillet, mais je n’arrive pas à trouver quelque chose pour porter avec cette couleur.” Probablement que la belle-mère va vouloir essayer de faciliter l’échange. »

Sinon, retournez rapidement le cadeau au magasin. Sans facture, dans les grands magasins du moins, vous aurez une note de crédit s’élevant au prix affiché lors du retour. Le risque, c’est que le chandail à 100 $ soit maintenant en solde à 50 $. Autre option : vendez-le sur Marketplace en bloquant la publication de votre vente à vos amis.

« L’important, faut-il se le rappeler, c’est l’intention qui compte », souligne Julie Blais Comeau.

En recevant la facture avec le cadeau, vous pourrez appliquer le concept « en as-tu vraiment besoin », retourner le cadeau et garder la carte-cadeau ou la note de crédit pour un moment où vous aurez réellement besoin de quelque chose.

6. Déclarez qu’on ne donne pas de cadeau cette année sauf aux enfants

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Pourquoi ne pas limiter le nombre de cadeaux en en offrant uniquement aux enfants ?

Pensez-y, êtes-vous vraiment à l’aise à ce qu’un proche ou un ami s’endette pour vous offrir un cadeau ? Un objet dont vous n’avez probablement pas vraiment besoin ? Ces dépouillements de l’arbre de Noël avec surenchère de grosseur, de valeur et de nombre de cadeaux vous procurent-ils un réel bonheur ? Est-ce toujours les mêmes qui profitent de Noël pour impressionner la galerie ? Osez changer la tradition !

Il faut vraiment faire un pacte. C’est important de l’annoncer à tout le monde et à l’avance et que tout le monde s’engage à le respecter. Parce que si quelqu’un ne le respecte pas et décide d’offrir quand même un ou des cadeaux, les autres se sentiront mal à l’aise et coupables.

Julie Blais Comeau, spécialiste de l’étiquette

Cependant, si quelqu’un veut absolument souligner le geste d’un proche qui lui a prêté main-forte au cours de l’année à la suite d’une rupture ou d’une mort par exemple, Julie Blais Comeau conseille de reconnaître cette bienveillance en privé. À l’extérieur du grand déploiement de cadeaux.

Si, au lieu d’acheter des cadeaux à tous les adultes, votre groupe opte pour un échange avec un prix fixe, tout le monde doit respecter le prix. « C’est un jeu et on respecte les règles. Sinon, c’est gênant, embarrassant, ça devient une compétition. »

Lorsque quelqu’un propose une nouvelle tradition ou une nouvelle façon de faire et sollicite notre accord, il est important d’en discuter et d’émettre au besoin nos conditions, précise-t-elle.

« Si on annonce qu’on ne fait que des cadeaux aux enfants, on peut ajouter : “Ma zone de confort cette année, c’est 25 $ par enfant.” »

Les trucs entendus partout… les utilisez-vous ?

  • Prévoyez 2 % maximum de votre salaire net.
  • N’oubliez pas les dépenses de déplacements (essence, hôtel).
  • Pensez au coût des cadeaux d’hôtesse.
  • Achetez seulement ce qui est en (vrai) solde.
  • Fuyez les « acheter maintenant, payer plus tard ».
  • Offrez du temps en cadeau (ménage, travaux).
  • Donnez une carte-cadeau d’épicerie ou d’essence.
  • Utilisez vos cartes de fidélité ou cartes-cadeaux reçues l’an dernier.
  • Demandez à chacun sa liste de souhaits pour éviter d’acheter n’importe quoi.
  • Ne dînez pas au centre commercial ou apportez votre lunch.
  • Oubliez les fraises et le homard en décembre.
  • Buvez un verre d’eau pour chaque verre d’alcool.