Un fonds commun rassemble par définition plusieurs investissements. Dans ce contexte, devrait-on se diversifier encore plus, ou se contenter d’un seul fonds ? Trois experts répondent à la question.

La diversification est essentielle pour les investisseurs, puisqu’elle permet de mieux affronter les turbulences en stabilisant les rendements. C’est pour cette raison qu’un fonds commun peut contenir de 30 à plus de 200 titres, comme le rappelle Jean-François G. Labbé, planificateur financier chez Lafond Services Financiers. « Un seul fonds est donc déjà diversifié », remarque-t-il.

« À la rigueur, un fonds pourrait faire l’affaire pour toute notre vie. Une seule solution bien construite, qui se rééquilibre automatiquement, rend justice au client à long terme », estime d’ailleurs Martin Felton, vice-président national de Banque Nationale Investissements.

Ça ne veut toutefois pas dire qu’on devrait s’en contenter. « La diversification donne une tranquillité d’esprit », précise Martin Felton. D’ailleurs, « si on choisit un seul fonds et qu’il va mal, on risque de vendre au pire moment », prévient pour sa part Jean-François G. Labbé.

Voici quatre façons de diversifier ses fonds.

Varier les catégories d’actifs

Il existe trois principales catégories d’actifs : les titres du marché monétaire, les revenus fixes et les actions. Les fonds dits équilibrés en combinent au moins deux.

Composés de titres de créance à court terme comme les bons du Trésor, les fonds du marché monétaire représentent l’option la plus prudente pour les investisseurs, mais ils offrent un rendement minimal.

On peut aussi opter pour les placements à revenus fixes, qui offrent un taux de rendement fixe pour une période déterminée. « Les obligations gouvernementales, les obligations de sociétés, les obligations à rendement élevé, les débentures convertibles, les actions privilégiées… Tout ça, ce sont des revenus fixes », énumère Martin Felton.

On peut enfin miser sur des fonds d’actions. Ceux-ci sont considérés comme plus risqués parce que leur valeur peut changer rapidement. Ils offrent toutefois un rendement plus élevé. Pour Jean-François G. Labbé, un portefeuille avec des catégories d’actifs variées pourrait être composé de six fonds – quatre fonds d’actions et deux fonds d’obligations –, ce qui réduirait les risques et amènerait une stabilité de rendement.

Investir dans différentes régions

Les épargnants peuvent investir dans différentes régions. Ils peuvent se doter de fonds d’actions canadiennes, de fonds d’actions américaines ou de fonds d’une autre portion du monde.

Quel est l’intérêt de diversifier les régions ? « Si on détient un fonds d’actions canadiennes, on ne profite pas de la croissance du marché américain ou de la vigueur des marchés internationaux », explique Angela Iermieri, planificatrice financière chez Desjardins.

Sur le plan international, on peut aussi miser sur des marchés émergents.

Miser sur plus d’un secteur

Pour éviter que les prix des actions d’un portefeuille varient tous en même temps, on peut également varier les secteurs d’activité, qui vont des services financiers aux soins de santé en passant par l’énergie.

« On ne mettra pas toutes nos actions dans le secteur technologique, parce que s’il y a une correction dans ce domaine, tout va baisser », illustre Angela Iermieri. En accumulant les secteurs, l’un devrait compenser la variation de rendement de l’autre.

Varier les styles de gestion

La dernière diversification possible concerne le style de gestion. « On pourrait avoir un fonds avec une gestion axée sur la valeur, des titres de compagnies déjà établies qui ont atteint leur plein potentiel, et des placements de croissance, des titres de petites entreprises qui sont en pleine effervescence », explique Angela Iermieri. Encore là, la diversification permet d’atténuer les risques et d’accroître le potentiel de rendement.