La situation

La situation

Une réservation à l'aide d'une carte de crédit pour une chambre d'hôtel de 450$.

Le hic

Même si la cliente a payé comptant, le montant de la transaction préautorisée, mais non facturée, est resté plus d'une semaine sur la carte, limitant ainsi le crédit disponible.

«J'aurais pu avoir un besoin urgent de ma carte. Le crédit n'aurait pas été disponible. Et j'aurais eu la honte de voir la transaction refusée.» - Gisèle Gauthier

Au bout du compte

La pré-autorisation peut rester jusqu'à huit jours, si le commerçant n'avertit pas l'émetteur de la carte que la transaction a été complétée.

Les clients qui réservent une chambre d'hôtel avec leur carte de crédit ont parfois une mauvaise surprise. Leur crédit peut rester «endormi» jusqu'à huit jours si l'hôtelier n'annule pas la pré-autorisation.

Le détenteur de la carte risque alors de se retrouver sans crédit disponible, à son insu, une situation que Gisèle Gauthier aurait trouvée bien frustrante.

Au début de septembre, la dame a réservé une chambre au Mont-Tremblant, à l'aide de sa carte Visa Desjardins. Mais à la fin du séjour, elle a payé comptant.

Une semaine plus tard, elle s'est aperçue, en visualisant son relevé de compte sur l'internet, que la transaction pré-autorisée, mais non facturée, réduisait encore son crédit disponible d'environ 425$.

«Est-ce normal qu'une transaction payée comptant ne nous soit pas créditée au même moment sur notre carte Visa?» se demande Mme Gauthier.

Réponse: tout dépend du commerçant. Normalement, lorsque le client règle la facture finale avec la même carte de crédit, «nos systèmes se parlent, on annule automatiquement la pré-autorisation, et on charge le montant réel de la transaction», explique Nathalie Genest, porte-parole de Visa Desjardins.

Ainsi, dès que le client quitte l'hôtel, la pré-autorisation disparaît... sauf si le client n'a pas pris le temps de régler la note personnellement et que l'hôtelier complète la transaction plus tard.

Par contre, lorsque le client paie comptant, «la transaction pré-autorisée peut rester de cinq à huit jours sur la carte si le commerçant ne fait rien», dit Mme Genest.

Le détenteur de la carte risque alors de dépasser sa limite de crédit. Les transactions subséquentes peuvent être autorisées ou refusées, selon le profil du client. Mais une chose est claire: depuis l'entrée en vigueur des nouvelles règles fédérales en matière de crédit, le 1er janvier 2010, l'émetteur ne peut plus imposer des frais si le client a dépassé sa limite de crédit parce qu'un commerçant a retenu un montant sur sa carte. Cela se produit aussi lors du «paiement à la pompe» dans les stations-services.

Dans d'autres circonstances, les émetteurs continuent d'imposer des frais de dépassement de limite de crédit qui oscillent entre 20 et 35$. Mais quelques émetteurs n'en réclament pas du tout, notamment Desjardins, la Banque Nationale et la Banque Laurentienne, selon les registres de l'Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC).

L'ACFC encourage les consommateurs qui ont le nez collé sur leur limite de crédit à être très vigilants. «Vous pouvez demander à l'émetteur de votre carte de crédit de bloquer toute opération qui dépasse votre limite», conseille l'Agence. Mais certains émetteurs n'offrent pas ce service. Et ceux qui l'offrent ne protègent pas entièrement les clients, car les petites transactions sont parfois acceptées sans que l'autorisation de l'émetteur, note l'ACFC.

Cependant, plusieurs émetteurs qui imposent des frais de dépassement de crédit font l'objet d'un recours collectif de la part d'Option consommateurs. À suivre...

Fini le liquide à la SAQ!

Passons du crédit au débit... de boisson. Depuis quelques mois, la Société des alcools du Québec (SAQ) ne remet plus d'argent liquide aux clients qui paient à l'aide de leur carte de débit en demandant au caissier d'ajouter un montant au total de leurs achats.

Une partie de la clientèle est déçue, comme Louis Langelier qui a voulu retirer des sous à la SAQ récemment. La caissière, désolée, lui a dit que c'était l'institution financière qui avait installé le nouveau système transactionnel à la SAQ qui ne permettait plus les retraits.

«Il serait vraiment odieux que les banques commencent à utiliser cette tactique pour faire augmenter l'achalandage à leurs guichets», dit-il.

Un retrait au guichet automatique peut coûter jusqu'à 1,50$ à sa propre institution financière, jusqu'à 5,60$ au guichet d'une autre institution, et jusqu'à 8,60$ chez un exploitant privé, selon l'ACFC.

Chez les commerçants, les retraits sont gratuits. Même si cette option est avantageuse, «les transactions avec retrait d'argent représentaient moins de 1% de toutes nos transactions», explique la porte-parole de la SAQ, Linda Bouchard.

C'est pourquoi la société d'État n'a pas cru bon de développer la fonction de retrait en argent lors du renouvellement de ses terminaux de paiement.