L'annonce des 129 000 emplois perdus par le Canada en janvier a poussé les taux des obligations à courte échéance vers le bas hier.

«Ça a aidé le marché surtout sur la partie courte de la courbe, celle qui est influencée par la politique monétaire, explique Benoît Durocher, vice-président exécutif et chef stratège économique chez Addenda Capital. Quand l'économie affiche des signes de faiblesse, ça laisse entendre que la banque centrale va faire ce qu'il faut pour stimuler l'activité économique, c'est-à-dire baisser les taux.»

 

Le taux des obligations canadiennes de deux ans est donc passé à 1,15% hier, en baisse de neuf points sur une journée, et de 26 points sur une semaine.

D'un autre côté, les obligations de plus longue échéance évoluent toujours dans un contexte de pression à la hausse, en raison des emprunts nécessaires pour financer le déficit et la perspective d'abondance d'obligations qui s'ensuit.

Deux nouveautés

Deux nouveautés ont aussi marqué la semaine sur le marché canadien. Avec un grand déficit à financer, la Canada a annoncé une émission d'obligations de trois ans, «ce qu'il n'avait pas fait depuis quelques années», souligne M. Durocher.

Le gouvernement commence aussi à émettre de la nouvelle dette sans racheter de l'ancienne dette. Il a ainsi lancé une obligation de 10 ans de 3,2 milliards, sans en utiliser les produits pour racheter des obligations existantes.

«Auparavant, le gouvernement n'avait pas vraiment besoin d'émettre de la dette car il était en situation de surplus, explique Benoît Durocher. Mais il le faisait quand même pour maintenir de la liquidité dans les échéances de référence (2 ans, 5 ans, 10 ans, 30 ans) et il rachetait alors les anciennes obligations.»

Cette nouvelle donne contribue aussi à garder une pression à la hausse sur les taux à long terme.