Un nouveau rapport indique que les deux plus grandes compagnies aériennes du pays se sont classées au dernier rang pour leur ponctualité parmi les grands transporteurs nord-américains le mois dernier.

La société de données aéronautiques Cirium affirme que près de 28 % des vols d’Air Canada, soit plus de 8700, ont atterri en retard en octobre, plaçant la compagnie au neuvième rang sur 10 compagnies aériennes sur le continent.

Le rapport révèle que WestJet arrive en dernière position avec près de 29 % d’atterrissages retardés, soit plus de 15 minutes après l’arrivée prévue.

Le pourcentage de ponctualité des deux compagnies aériennes, d’un peu plus de 70 %, est bien en deçà de la moyenne nord-américaine de 80 % – elle-même la plus basse de toutes les régions du monde – tandis que Delta Airlines, United Airlines, Alaska Airlines et American Airlines se sont toutes classées au-delà de 85 %.

Néanmoins, le résultat d’Air Canada marque une amélioration par rapport à son résultat de 68 % du mois précédent.

Dans le passé, Air Canada a évoqué la pénurie de contrôleurs aériens, les intempéries et un réseau fonctionnant à plein régime dans un contexte de forte demande, ce qui peut entraîner des temps de récupération plus longs après une perturbation, pour justifier ses retards.

Air Canada et WestJet n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.

Le président et chef de la direction Michael Rousseau a récemment reconnu le classement relativement bas d’Air Canada, notamment après une vague de retards de vols en juin et en juillet.

Malgré davantage de personnel et une technologie rénovée, les opérations du transporteur n’ont pas atteint les « niveaux attendus », a-t-il déclaré aux analystes lors d’une conférence téléphonique en août.

Le chef de la direction a identifié les « conditions météorologiques violentes » – les orages en particulier – et les « problèmes de chaîne d’approvisionnement mondiale » parmi les coupables.

« Nous consacrons beaucoup de temps à améliorer notre ponctualité », a-t-il soutenu. M. Rousseau a qualifié les mois d’avril et de mai de « très solides » et les deux mois suivants comme pires, alors qu’environ la moitié de tous les vols étaient en retard.

Il a également reconnu qu’un taux de remplissage élevé – lorsque tous les avions sont presque complets – se traduit par une augmentation du « trafic de déversement » après l’annulation d’un vol, car les passagers se précipitent pour effectuer une nouvelle réservation auprès de concurrents et peuvent arriver des heures, voire des jours, plus tard que prévu.

« Si un avion tombe en panne, pour quelque raison que ce soit – des problèmes mécaniques peuvent se produire – il n’y a pas de secours », a expliqué John Gradek, qui enseigne la gestion de l’aviation à l’Université McGill et qui a travaillé chez Air Canada pendant 18 ans.

« Ils préfèrent que les avions volent plutôt que de laisser les avions traîner au cas où, a-t-il indiqué. Le problème, c’est que lorsque le “juste au cas où” se produit, vous êtes dans le pétrin. »

Le manque de main-d’œuvre aussi à montrer du doigt

La capacité limitée du secteur s’étend également à la main-d’œuvre, passant des pilotes aux bagagistes. En juillet, l’Association du transport aérien international a dénoncé les organismes de contrôle du trafic aérien d’Amérique du Nord, dont Nav Canada, pour des pénuries de personnel qui « continuent de produire des retards et des perturbations inacceptables ».

Nav Canada a reconnu que certains retards dans les plus grands aéroports du pays sont en partie liés à une pénurie de contrôleurs aériens.

Alors que les avions attendent d’atterrir, le temps passé à faire le tour de la piste peut ajouter des heures aux quarts de travail des équipages de conduite chaque semaine, les rapprochant de leur plafond de 28 jours et leur laissant moins de marge de manœuvre pour combler les trous dans le calendrier d’ici la fin du mois.

Parallèlement, les arrivées tardives signifient une fenêtre plus courte pour effectuer une maintenance préventive entre les vols pendant la nuit, ce qui peut entraîner des problèmes mécaniques et davantage de retards à long terme.