(Montréal) Le Groupe WSP Global prévoit de poursuivre sa vague d’acquisitions cette année après avoir acheté plusieurs autres sociétés au cours de la première partie de l’année.

Depuis la mi-mars, la société d’ingénierie a mis la main sur quatre firmes de services-conseils dans quatre pays – le Canada, la Finlande, l’Espagne et les États-Unis –, ajoutant plus de 800 employés à son effectif.

Ces achats suivent cinq autres acquisitions depuis septembre 2022, lorsque WSP a absorbé les activités d’environnement et d’infrastructure du groupe britannique John Wood pour 1,81 milliard US.

L’effectif de l’entreprise montréalaise s’élevait à 67 200 au 31 mars, en baisse de 100 par rapport à l’année précédente, malgré la frénésie d’achats alors que WSP tente de « livrer plus avec moins », a déclaré le président et chef de la direction, Alexandre L’Heureux.

Cette baisse reflète la vente de l’entreprise d’ingénierie et de conception Louis Berger, qui compte 1400 personnes, en août, mais ce nombre a depuis dépassé les niveaux de 2023, selon WSP.

Après une année de « consolidation », les éléments sont en place pour que l’entreprise continue de croître à travers ses activités existantes ainsi que celles à acquérir, a indiqué M. L’Heureux.

« Tous les ingrédients sont désormais en place pour que nous puissions continuer à croître de manière inorganique et organique », a-t-il affirmé lors d’une conférence téléphonique avec les analystes jeudi.

« Avec les fusions et acquisitions, nous avons un très bon départ », a-t-il ajouté, disant avoir confiance que le reste de l’année porte ses fruits.

Depuis 2012, l’entreprise montréalaise, alors connue sous le nom de Genivar, est passée d’une firme comptant 15 000 travailleurs à un géant de l’ingénierie présent dans environ 60 pays.

La société affirme qu’une saine croissance organique des revenus a contribué à une hausse de 13 % de son bénéfice net à 126,8 millions au premier trimestre. Son carnet de commandes a augmenté de 3 % pour atteindre 14,23 milliards.

« WSP a poursuivi sa tradition d’exécution solide […] avec une croissance solide dans toutes les régions », a écrit l’analyste de la Banque Nationale Maxim Sytchev dans une note aux investisseurs.

« Même si certains pourraient souligner une stagnation du carnet de commandes au Canada et un déclin dans la région Asie-Pacifique, nous rappelons aux investisseurs que le contexte des infrastructures au Canada reste solide », a-t-il ajouté.

Les États-Unis, un moteur d’activité

Aux États-Unis – le segment le plus important de WSP avec des revenus nets dépassant le milliard de dollars au dernier trimestre – l’entreprise a récemment signé un contrat de gestion de programme de 100 millions US pour un prolongement de 24 kilomètres du train léger sur rail dans la région de Los Angeles, a évoqué M. L’Heureux.

Celui-ci a dit constater une croissance entre autres dans les secteurs des transports, de l’immobilier et de l’environnement.

L’entreprise a déjà souligné que la vague de dépenses déclenchée par le projet de loi d’infrastructure de 1000 milliards US du gouvernement américain adopté en novembre 2021 était un moteur d’activité.

La Chine, où le déclin du marché immobilier continue de peser sur l’économie, constitue l’un des rares points sombres dans le compte des résultats de WSP. La croissance organique de son segment Asie-Pacifique a été effectivement stable d’une année sur l’autre au premier trimestre.

« L’Asie est un défi, cela ne fait aucun doute, a reconnu M. L’Heureux. Cela a été un défi et je pense que cela continuera à l’être pendant un certain temps. Cela dit, la Chine continentale pour nous, c’est 300 personnes sur 67 000. »

Les revenus pour le trimestre clos le 31 mars ont augmenté de 3 % à 3,58 milliards, dépassant de 30 % les attentes des analystes, selon LSEG Data & Analytics.

Sur une base ajustée, le bénéfice net a augmenté à 1,55 $ par action contre 1,37 $ par action l’année précédente.