La Banque Laurentienne a dévoilé jeudi une performance trimestrielle supérieure aux attentes et indiqué que l’examen de ses options stratégiques se poursuit.

La direction de la banque dit simplement n’envisager de faire « aucune autre annonce d’ici à ce que l’examen soit terminé ».

Les dirigeants avaient révélé le 11 juillet qu’une revue des options stratégiques était menée en vue de maximiser la valeur pour les actionnaires.

Une charge de restructuration de 8,2 millions est inscrite dans les résultats financiers pour les mois de mai, juin et juillet. Ce poste comprend une somme de 5,5 millions découlant de la rationalisation des activités de marchés des capitaux et des frais de 2,7 millions attribuables à l’examen des options stratégiques sous la forme essentiellement d’honoraires professionnels.

« L’absence de nouvelles (à tort ou à raison) est considérée comme un signe que les chances d’une vente sont plus faibles que prévu », commente l’analyste Meny Grauman, de la Scotia, dans une note envoyée jeudi à ses clients.

« Bien qu’il soit difficile de prévoir la suite, advenant une transaction je ne m’attends pas à de grandes chances qu’un achat se réalise à un niveau supérieur au prix actuel de l’action », ajoute-t-il.

L’action de la banque avait bondi de près de 30 % en juillet après l’annonce de l’examen des options stratégiques. Le titre a grimpé jusqu’à 43 $ avant de se replier depuis sous la barre des 40 $.

Même si la PDG de la Laurentienne, Rania Llewellyn, a dit jeudi en conférence téléphonique que « les affaires continuaient comme avant [business as usual] » tant que le processus de révision stratégique ne serait pas terminé, plus l’examen des possibilités se prolonge, plus les observateurs risquent de craindre la perte de clients et un impact sur les revenus et les dépenses.

Comme d’autres, l’analyste Joe Ng, chez Barclays, s’est demandé cet été si les efforts déployés pour explorer différentes options stratégiques pourraient signifier que la direction de la Laurentienne doute que son plan d’affaires actuel puisse produire les résultats pouvant ramener la valeur de la banque à un niveau supérieur à sa valeur comptable d’approximativement 59 $ par action.

Le nombre de prétendants potentiels a diminué durant l’été. Joe Ng avait indiqué à la fin de juillet dans une note envoyée à ses clients que les probabilités d’assister à une vente de la Laurentienne diminuaient possiblement de 50 % après que le Globe and Mail eut rapporté que la Scotia et la TD ne soumettraient pas d’offre.

Appelé à se prononcer, mercredi, sur un intérêt pour la Laurentienne, le PDG de la Banque Nationale, Laurent Ferreira, n’a pas voulu offrir de commentaire.

Au Mouvement Desjardins, la direction indique de son côté que pour des « raisons stratégiques et concurrentielles », elle ne commente pas les discussions que l’organisation pourrait avoir ou non avec différents groupes et entreprises.

Outre les grandes banques canadiennes et le Mouvement Desjardins, les noms d’iA Groupe financier et de Power Corporation (Wealthsimple) ont aussi été mentionnés durant l’été à titre de prétendants potentiels.

Revenus et profits

Si les profits ont reculé de 12 % à 49,3 millions à la Laurentienne durant le plus récent trimestre, ils s’élèvent à 1,22 $ par action hors certains éléments et s’avèrent ainsi meilleurs qu’anticipé.

Les analystes prévoyaient des profits par action ajustés de 1,16 $.

Les revenus du trimestre sont demeurés inchangés à 260 millions, ce qui est relativement conforme au consensus des analystes qui s’articulait autour de 263 millions.

Les provisions pour pertes sur créances ont atteint 13,3 millions pour le trimestre, en baisse par rapport à 16,6 millions un an plus tôt.

L’action de la Laurentienne a cédé 4 % de sa valeur jeudi pour clôturer la séance à 36,75 $ à la Bourse de Toronto.

Rania Llewellyn avait présenté en décembre 2021 un plan stratégique de trois ans où elle prévoyait une année d’exécution pour 2022, une année de croissance en 2023 et une année de croissance accélérée en 2024.

Celle qui a succédé à François Desjardins en 2020 à la tête de la Laurentienne soulignait, au moment de présenter son plan triennal, que le moteur de croissance de la banque demeurait les services aux entreprises (financement d’équipement, d’inventaires, etc.).