(Montréal) Après une percée en France, une filiale d’Hydro-Québec spécialisée dans le stockage d’énergie par batterie vient de signer un premier contrat aux États-Unis.

Stockage d’énergie Evlo a remporté un contrat d’une durée de 20 ans pour un projet de stockage d’énergie éolienne par batterie à Troy dans l’État du Vermont. Le projet de 3 MW/12 MWh devrait entrer en service d’ici la fin de l’année 2023. Cela représente la consommation quotidienne de 600 maisons.

Il s’agit d’un jalon important dans la stratégie d’affaires d’Evlo qui veut faire partie des trois plus importantes entreprises de stockage d’ici 2030, souligne en entrevue le vice-président du développement des affaires et des ventes chez Evlo, Martin Rheault. « Les États-Unis, pour nous, c’est 85 % de notre marché adressable. »

Le projet pourra servir de vitrine, car les Américains valorisent le fait qu’un fournisseur ait déjà obtenu des contrats aux États-Unis, ajoute M. Rheault. Comme au Québec, la demande d’énergie aux États-Unis devrait suivre une tendance haussière dans un contexte de transition énergétique.

Le stockage d’énergie par batterie est l’un des moyens de gérer l’augmentation de la consommation. Il permet d’emmagasiner l’énergie en période de forte production pour une consommation en période de pointe.

Les besoins de stockage pourraient atteindre « des dizaines de gigawattheures » d’ici 2030, souligne M. Rheault. À titre d’illustration, cela pourrait représenter un peu moins de la production totale d’Hydro-Québec qui avoisine les 40 gigawattheures.

La firme BloombergNef estime que la capacité de stockage mondial pourrait atteindre 441 gigawattheures en 2030. C’est 15 fois la capacité mondiale en 2021. La firme estime que les États-Unis et la Chine seront les plus importants marchés.

Evlo ne dévoile pas les revenus tirés de son premier contrat américain, mais le vice-président évoque des revenus dans une fourchette d’entre 3 millions US et 6 millions US.

En septembre dernier, la filiale d’Hydro-Québec avait obtenu un premier contrat à l’international, en France, en collaboration avec le producteur d’énergie québécois Innergex. La société a également obtenu des contrats en Ontario et en Colombie-Britannique.

Les discussions vont rondement pour l’obtention d’autres contrats, assure M. Rheault. « On a six contrats à annoncer prochainement, dont une majorité aux États-Unis. Le projet Troy, c’est le premier de plusieurs projets aux États-Unis. »