À la veille de la saison estivale qui s’annonce occupée, OWG cherche de nouveaux partenaires après avoir vu son entente avec Caribe Sol se terminer à la fin d’avril. Malgré tout, le transporteur aérien québécois voit le verre à moitié plein, puisque la tournure des évènements n’a pas eu pour effet de clouer ses avions au sol.

« Ils effectuent des vols nolisés, explique Marco Prud’Homme, président de Nolinor Aviation, société mère d’OWG. Au Canada, il y a moins d’offres qu’il y en avait. Des compagnies aériennes nous contactent pour que l’on effectue des vols de remplacement. Il n’y a pas une journée où l’on ne reçoit pas des appels. »

L’homme d’affaires dit ignorer la raison précise ayant incité Caribe Sol à opter pour Transat A.T., avec qui le spécialiste des forfaits pour Cuba a déjà fait affaire par le passé avant de faire appel à OWG à l’été 2020. Cette décision semble toutefois avoir pris de court la compagnie aérienne qui a vu le jour en pleine pandémie de COVID-19.

Il y a déjà des démarches dans le but de « développer de nouvelles destinations » avec différents types de clients potentiels, dont des voyagistes, précise M. Prud’Homme, avant d’ajouter que cela ne se fait pas du jour au lendemain.

« Quand on a reçu un avis de fin de contrat, développer une nouvelle destination, cela ne se fait pas en 15 jours, lance-t-il. Il faut prendre des ententes avec le pays à destination et conclure des ententes avec des hôtels, par exemple. Tout cela prend du temps. »

Solution de rechange

À l’heure actuelle, OWG exploite une flotte de trois Boeing 737-400 et un Boeing 737-800. Nolinor se spécialise dans les vols nolisés vers le Grand Nord. Sa filiale compte tirer profit de cette expertise pendant l’été en plus d’incarner une solution de rechange pour les compagnies aériennes aux prises avec des imprévus comme un avion immobilisé en raison d’un problème mécanique ou un manque de personnel.

Dans ce créneau, OWG a déjà tissé des liens d’affaires avec Sunwing, WestJet et Flair Airlines, notamment. Le transporteur québécois avait aussi été appelé à la rescousse en décembre dernier, dans le temps des Fêtes, lorsque les activités avaient été fortement perturbées dans plusieurs aéroports du pays – dont Montréal-Trudeau – en raison d’une tempête hivernale.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Marco Prud’Homme, président de Nolinor Aviation, société mère d’OWG

C’est le calme avant la tempête. De façon réaliste, entre l’été passé et cet été, est-ce qu’il y a vraiment eu beaucoup de changements ? Je ne pense pas. Il manque encore du personnel dans l’industrie. Je pense qu’on va être occupés cet été.

Marco Prud’Homme, président de Nolinor Aviation, société mère d’OWG

Faisable, pour l’instant

Mehran Ebrahimi, professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et directeur de l’Observatoire de l’aéronautique et de l’aviation civile, estime qu’OWG sera en mesure de tirer son épingle du jeu au cours des prochains mois, d’ici à ce qu’elle déniche de nouveaux clients réguliers.

Selon l’expert, les imprévus seront inévitables pendant l’été. De plus, ce ne sont pas tous les transporteurs qui planifient leur calendrier de vol avec une marge de manœuvre suffisante, ajoute-t-il.

« Pendant la saison haute, toutes les compagnies aériennes vont au maximum de leur capacité, mais certaines ne planifient pas d’imprévus, souligne M. Ebrahimi. Elles exploitent l’ensemble de la flotte et n’ont pas de marge de manœuvre, si, par exemple, un appareil tombe en panne. C’est là qu’OWG risque d’avoir du travail. »

La période de transition dans laquelle se trouve OWG devrait aussi lui permettre de repenser sa flotte. M. Prud’Homme aimerait miser davantage sur des Boeing 737-800, qui peuvent accueillir jusqu’à 189 voyageurs en plus de parcourir de plus longues distances (5765 km) plutôt que les 737-400, qui peuvent accueillir 156 passagers chacun.

Le transporteur vient par ailleurs de mettre en vente l’un des trois modèles de cette plus petite version de la famille 737.

En savoir plus
  • 75 000 personnes
    C’est le nombre de passagers qu’OWG estime avoir transportés depuis l’an dernier.
    Source : owg