L’entreprise montréalaise Lightspeed élimine 300 emplois, mais soutient qu’elle continuera d’embaucher pour des rôles de mise en marché et de développement.

La rationalisation annoncée mardi représente environ 10 % des dépenses d’exploitation liées aux effectifs du fournisseur de solutions technologiques pour commerçants.

L’élimination de postes de cadres doit générer la moitié de la réduction des coûts apportée par cette réorganisation.

Les dirigeants expliquent que cette décision est prise pour aider la société à réaliser une « croissance rentable » dans la foulée des acquisitions réalisées dans les dernières années. Il est précisé que la restructuration vise à unifier l’ensemble des sociétés et produits intégrés après avoir absorbé les employés, les technologies et les processus provenant des acquisitions.

Le nombre d’employés chez Lightspeed est passé de 700 à plus de 3000 depuis l’inscription en Bourse de l’entreprise en 2019.

Ainsi, les compressions annoncées n’ont rien de surprenant aux yeux de l’analyste Richard Tse, de la Financière Banque Nationale, compte tenu du sentiment des investisseurs envers les entreprises non rentables dans le secteur des technologies.

« À l’instar de plusieurs autres [entreprises], Lightspeed [fait] un geste pour l’aider à atteindre la rentabilité plus rapidement, ce qui est positif », souligne-t-il dans une note envoyée à ses clients.

Ceci dit, ça reflète aussi possiblement certains manquements puisque la direction affirme qu’elle réalisera des gains d’efficacité et qu’elle investira pour se concentrer sur une croissance rentable.

Richard Tse, analyste de la Financière Banque Nationale

Cet expert calcule que les licenciements risquent d’aider l’entreprise à s’approcher du seuil de la rentabilité d’ici quelques mois et d’enregistrer un premier exercice financier rentable en 2024.

Son collègue Thanos Moschopoulos, de la BMO, ajoute de son côté que l’incertitude économique pourrait être un facteur ayant joué un rôle dans la décision des dirigeants entourant cette restructuration.

Réorganisation

Cette réorganisation survient alors que Lightspeed a dépensé des millions de dollars durant la pandémie pour rénover et agrandir son siège social qui occupe dorénavant les six étages de la gare Viger.

Un restaurant pour les employés a notamment été ouvert au rez-de-chaussée du siège social durant l’automne dans un effort visant à inciter les employés à revenir travailler en présentiel, attirer de nouveaux talents, et favoriser la rétention.

Avant l’annonce de mardi, l’effectif de Lightspeed s’élevait à approximativement 3500 employés, dont 40 % sont à Montréal. Il n’a pas été possible de savoir combien de postes à Montréal sont directement touchés par la rationalisation annoncée.

La direction dit être actuellement dans une « période de silence » (blackout) puisque Lightspeed se prépare à présenter dans deux semaines sa plus récente performance financière trimestrielle. La direction soutient toutefois que les résultats devraient se situer dans la fourchette établie précédemment pour les prévisions de revenus et dépasser les prévisions de bénéfice d’exploitation ajusté.

Lightspeed estime que les mesures annoncées mardi entraîneront une charge de restructuration supplémentaire de 12 à 14 millions de dollars, principalement constituée d’indemnités de fin d’emploi, d’avantages sociaux et de coûts connexes.

L’action de Lightspeed est en forte baisse depuis un peu plus d’un an. Le titre a gagné 1 % mardi pour clôturer la séance à 22,20 $ à la Bourse de Toronto.