(New York) Le gendarme de la Bourse américaine, la SEC, a accusé lundi l’ancien PDG de McDonald’s, Steve Easterbrook, d’avoir menti aux investisseurs et de les avoir trompés sur les conditions de son départ de l’entreprise en novembre 2019.

M. Easterbrook, qui ne reconnaît ni ne nie les conclusions de la SEC,  a accepté la mise en œuvre d’une ordonnance qui lui interdit d’exercer des fonctions dirigeantes pendant 5 ans et lui impose une amende de 400 000 dollars.

La chaîne de restauration rapide est également poursuivie pour ne pas avoir communiqué de manière transparente autour du licenciement de son patron de 2015 à 2019.

L’accord de séparation signé entre la chaîne de restauration rapide et M. Easterbrook indiquait que le départ était sans motif, ce qui avait permis à l’ex-dirigeant de conserver des dizaines de millions de dollars d’indemnités de licenciement.

Or, rappelle la SEC, la décision de congédier M. Easterbrook a été prise car il a entretenu « une relation personnelle inappropriée avec une employée de McDonald’s en infraction avec le règlement de l’entreprise ».

Après la révélation à l’été 2020 d’autres liaisons intimes au travail jusqu’alors dissimulées, le géant du fast-food avait poursuivi son ex-patron. Ce dernier a présenté ses excuses et s’est engagé, fin 2021, à restituer 105 millions de dollars d’indemnités.

« Lorsque des responsables d’entreprise corrompent les processus internes pour préserver leur réputation personnelle ou se remplir les poches, ils manquent à leurs devoirs fondamentaux envers les actionnaires, qui ont droit à la transparence et au traitement équitable des dirigeants », a affirmé Gurbir Grewal, un responsable de la SEC, cité dans un communiqué.

Le régulateur boursier n’a en revanche pas requis de sanction financière à l’encontre de McDonald’s du fait de « la coopération substantielle que [l’entreprise] a fournie au personnel de la SEC au cours de son enquête ».

« L’ordonnance de la SEC réaffirme ce que nous avons déjà dit : McDonald’s a tenu Steve Easterbrook responsable de sa mauvaise conduite », a réagi le groupe dans un communiqué.

« Nous l’avons licencié, puis poursuivi en justice après avoir appris qu’il avait menti sur son comportement », ajoute McDonald’s.

Contactés par l’AFP, les avocats de M. Easterbrook n’ont pas réagi dans l’immédiat.