(Ottawa) Des commerces du centre-ville d’Ottawa ont déjà hâte au retour au bureau des fonctionnaires fédéraux. Avec la mise en place d’un système de travail hybride pour ces travailleurs, les commerçants espèrent constater une hausse de l’achalandage dans leurs boutiques.

« Personnellement, je suis juste content de voir plus de gens autour. J’ai l’impression que nous revenons enfin à notre ancienne réalité », a souligné Kyle Macleod, le gérant du café Manhattan’s.

La décision du Conseil du Trésor de passer vers un mode hybride signifie que les fonctionnaires seront de retour au travail en personne deux à trois jours par semaine à partir du début de l’année prochaine. Le plan de retour au bureau doit s’échelonner jusqu’au mois de mars.

Les ministères ont pu prendre leurs propres dispositions pour un modèle de travail hybride pendant la pandémie, mais le Conseil du Trésor appliquera désormais une politique commune.

La réaction des fonctionnaires a été mitigée, les syndicats faisant part de leurs inquiétudes concernant la communication et la logistique. Le président national de l’Alliance de la fonction publique du Canada, Chris Aylward, a notamment dénoncé le fait qu’il n’y a eu « absolument aucune consultation » lors du processus qui a mené à cette décision.

La présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, a indiqué que le gouvernement avait communiqué la décision aux syndicats et que c’est à l’employeur que revient le droit de décider du lieu de travail.

Bonne nouvelle

La nouvelle du retour au bureau des fonctionnaires a toutefois reçu un accueil plus chaleureux de la part de la Ville d’Ottawa et du milieu des affaires. Ceux-ci voient déjà des effets positifs pour les entreprises locales et pour l’achalandage dans les transports en commun.

M. Macleod ne sait toutefois pas quand il recevra plus de clients dans son café, étant donné que le retour se fera progressivement. Il croit malgré tout qu’un retour des fonctionnaires est important pour maintenir l’essor du centre-ville de la capitale fédérale.

« Je ne pense pas que les gens se rendent compte que si personne ne vient au centre-ville, on n’en aura plus besoin, a-t-il rappelé. Et donc le centre-ville deviendrait une ville fantôme. »

Dans un communiqué de presse, jeudi, le maire d’Ottawa, Mark Sutcliffe, a affirmé qu’il était « essentiel » pour l’économie locale d’obtenir des précisions du gouvernement fédéral concernant l’avenir de ses bureaux.

Quant à lui, le président de la zone d’amélioration commerciale de la rue Sparks, Kevin McHale, a souligné que les propriétaires d’entreprise sont « prudemment optimistes ».

« Il y a un climat d’incertitude dans le centre-ville », a-t-il relaté en entrevue.

Selon lui, la circulation des passants sur la rue Sparks veut tout dire pour les commerçants. Cependant, beaucoup de propriétaires de commerces sont impatients de savoir ce que le gouvernement fédéral prévoit de faire avec ses espaces de bureau et s’il envisage de réduire ses effectifs.

« La prochaine question est : à quoi ressemblera l’occupation dans les bâtiments du centre-ville ? Plus nous avons d’informations, plus c’est facile pour nos membres. »