La hausse des prix alimentaires est devenue une préoccupation majeure pour les consommateurs canadiens, suscitant des inquiétudes quant à ses conséquences sur leur santé et leurs habitudes d’achat. À quelques jours de l’Action de grâce, une enquête menée en septembre 2023 par notre Laboratoire en collaboration avec Caddle a permis d’explorer les réponses des consommateurs à cette réalité économique en constante évolution.

Ce rapport présente les analyses et les conclusions essentielles de cette enquête, mettant en lumière les stratégies adoptées par les consommateurs, leurs préoccupations et leurs sentiments alors qu’ils font face aux défis d’un paysage alimentaire en mutation.

Changements d’habitudes d’achat

Les résultats de l’enquête révèlent que plus de 64 % des consommateurs canadiens ont considérablement modifié leurs habitudes d’achat à l’épicerie en réponse à la hausse des prix alimentaires. La grande majorité d’entre eux (86,4 %) sont désormais plus attentifs aux prix qu’il y a un an. Pas surprenant. Cette prise de conscience accrue s’est traduite par l’utilisation de mécanismes d’économie tels que l’utilisation de coupons, d’applications en ligne, de programmes de fidélisation et la consultation de circulaires pour 55,1 % des consommateurs. Les programmes de fidélisation (79,2 %) et les coupons (74,8 %) sont les moyens les plus populaires pour économiser sur les achats alimentaires. De plus, près de la moitié des consommateurs (49,7 %) ont envisagé de cultiver leur propre nourriture pour contrer l’impact de l’inflation alimentaire sur leur budget. Le jardinage a toujours la cote.

Magasiner à différents endroits

Les consommateurs ont également diversifié leurs destinations d’achat en réponse aux prix alimentaires plus élevés. Une proportion importante (59,3 %) fréquente désormais des magasins au rabais plus souvent qu’il y a un an, tandis que 47 % augmentent leurs visites dans les magasins à un dollar. Les marchés publics ont également gagné en popularité, avec 18,5 % des consommateurs visitant ces marchés plus fréquemment. De plus, 17 % des consommateurs ont adopté les transactions en ligne pour leurs achats alimentaires depuis plus d’un an.

Montée des marques privées

Les marques privées, moins coûteuses que les marques nationales, sont devenues une option privilégiée pour 63,8 % des consommateurs en quête d’économies. Cette préférence pour les marques privées est en hausse par rapport à l’année précédente.

Modification des habitudes d’achat à l’épicerie

Au cours des 12 derniers mois, les consommateurs ont adopté des pratiques d’approvisionnement alimentaire plus stratégiques. Environ 41,2 % d’entre eux visitent moins fréquemment les épiceries et achètent uniquement ce dont ils ont besoin pour deux ou trois jours, tandis que 26,5 % augmentent leurs visites en magasin pour profiter des offres. Cette tendance s’accompagne d’une réduction significative du gaspillage alimentaire, 79,1 % des consommateurs déclarant avoir considérablement réduit le gaspillage alimentaire au cours de la dernière année.

Compromis nutritionnels

La hausse des prix alimentaires a conduit les consommateurs à faire des compromis en matière de nutrition. Près de la moitié d’entre eux (49,2 %) ont réduit la quantité de viande ou de sources de protéines qu’ils achètent en raison des coûts alimentaires plus élevés. De plus, 45,5 % privilégient le coût plutôt que la valeur nutritionnelle lors de leurs achats d’épicerie. Cependant, 63,3 % des consommateurs craignent que ces compromis sur la nutrition aient des effets néfastes à long terme sur leur santé.

Répartition régionale, par âges et par revenus

L’enquête a révélé des variations régionales, générationnelles et liées au revenu dans les préoccupations des consommateurs. Par exemple, les habitants du Nouveau-Brunswick et de l’Alberta sont plus enclins à privilégier les économies de coûts par rapport à la valeur nutritionnelle. Le Québec est au troisième rang. Pour les conséquences à long terme, l’Alberta et la Colombie-Britannique sont plus préoccupées par les implications potentielles de ces choix sur leur santé. Les milléniaux sont la génération la plus préoccupée par les effets sur la santé résultant des compromis sur la nutrition en raison des prix élevés des aliments. De plus, il existe une corrélation entre un revenu élevé et une moindre préoccupation pour le coût par rapport à la valeur nutritionnelle, suggérant que les personnes à revenu élevé sont moins susceptibles de faire des compromis sur la qualité nutritionnelle de leurs achats alimentaires.

L’inquiétude est palpable

La hausse des prix alimentaires a eu un impact significatif sur les habitudes d’achat des consommateurs canadiens, les poussant à adopter des stratégies d’économie, à diversifier leurs destinations d’achat et à faire des compromis en matière de nutrition. Cette situation souligne l’importance de comprendre les défis auxquels doivent faire face les consommateurs dans un paysage alimentaire en évolution constante. Mais les choses se calment peu à peu. Alors, bon courage puisque de meilleurs jours sont à l’horizon.