Les résultats d’un récent sondage indiquent clairement que les Canadiens deviennent plus conscients des liens entre les changements climatiques et leur alimentation. Les catastrophes naturelles qui frappent régulièrement notre pays font réfléchir, et les préoccupations environnementales influencent davantage nos choix alimentaires.

Les incendies qui ravagent Maui, à Hawaii, les pluies diluviennes qui s’abattent sur plusieurs localités du Québec et les incendies de Kelowna qui menacent les fermes, vergers et vignobles de la vallée de l’Okanagan font les manchettes cet été. Les médias nous inondent d’images de catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes et dévastatrices, faisant des changements climatiques un élément important de notre réalité. Mais en quoi cela influe-t-il sur nos choix alimentaires ?

En partenariat avec Caddle, notre laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire a mené une étude nationale auprès de 5450 Canadiens sur leurs habitudes alimentaires pendant l’été et a mesuré l’effet des changements climatiques sur leurs perceptions de la sécurité alimentaire. Les résultats de ce sondage réalisé il y a quelques semaines sont révélateurs et posent la question de l’influence croissante des changements climatiques sur le contenu de nos assiettes.

Le sondage révèle que 52 % des Canadiens sont très inquiets ou extrêmement inquiets des changements climatiques. Une préoccupation fondée, car 73 % des Canadiens croient que les changements climatiques affectent les schémas météorologiques, entraînant des températures plus élevées au Canada.

En ce qui concerne la production alimentaire, 61 % des Canadiens estiment que les changements climatiques ont un effet sur la capacité du pays à produire de la nourriture. Cependant, il est encourageant de noter que malgré ces préoccupations, 60 % des Canadiens croient que nous continuerons d’avoir accès aux mêmes aliments, indépendamment des changements et des schémas climatiques. Cela suggère une certaine confiance dans la résilience de notre système alimentaire.

Pourtant, les Canadiens se soucient de la disponibilité des aliments. Près de la moitié d’entre eux, soit 47 %, craignent que les changements climatiques ne nuisent à la disponibilité des aliments. Certains ont déjà constaté ces changements, puisque 40 % des gens sondés affirment avoir remarqué des variations dans la disponibilité ou la variété de certains aliments pendant l’été au cours des dernières années.

D’ailleurs, les préoccupations environnementales influencent désormais les choix alimentaires de certaines personnes. Près de 38 % des Canadiens tiennent souvent ou toujours compte de l’effet environnemental dans leurs choix alimentaires pendant l’été. Cela démontre une modulation progressive vers une alimentation plus durable et consciente de l’impact environnemental.

Cependant, il existe des disparités régionales à travers le pays. Le Québec présente le pourcentage le plus élevé (48 %) de gens qui tiennent compte de l’effet environnemental dans leurs choix alimentaires pendant la période estivale, tandis que les Saskatchewanais présentent la proportion la plus basse, avec 26 %. Ces différences peuvent s’expliquer par divers facteurs, notamment les habitudes alimentaires régionales et la sensibilisation aux enjeux climatiques. En outre, la proximité des citadins avec les agriculteurs varie énormément d’une province à l’autre.

En somme, les résultats de cette étude indiquent clairement que les Canadiens prennent conscience des liens entre les changements climatiques et leur alimentation. Les catastrophes naturelles qui frappent régulièrement notre pays font réfléchir, et les préoccupations environnementales influencent davantage nos choix alimentaires.

Toutefois, la prise de conscience croissante des enjeux climatiques dans notre alimentation ne signifie pas nécessairement qu’il faille paniquer et abandonner complètement la viande, par exemple. La transition vers une alimentation plus durable peut se faire de manière progressive, en faisant des choix plus respectueux de l’environnement lorsque cela est possible, tout en continuant à apprécier les aliments que nous aimons.

De petites actions, comme acheter des produits locaux et de saison ou réduire le gaspillage alimentaire, peuvent avoir un effet important sur la réduction de notre empreinte écologique. L’important reste d’être informé, de faire des choix éclairés et de soutenir des pratiques agricoles et alimentaires plus durables, ce qui profite à la fois à notre santé et à la planète.