La famille dirigeante de l’entreprise de portes de garage Garaga, d’origine beauceronne et devenue d’envergure nord-américaine, acquiert Novatech, qui est un important fournisseur québécois de composantes pour l’industrie des portes et fenêtres au Canada et aux États-Unis.

Avec cette acquisition, la famille Gendreau se retrouve à la tête d’un duo d’entreprises dont le chiffre d’affaires cumulatif touche le milliard de dollars, avec un effectif total de 3000 employés répartis parmi une soixantaine de sites d’activités manufacturières ou commerciales au Québec, au Canada et aux États-Unis.

Pour réaliser cette acquisition, la famille Gendreau s’associe pour la première fois avec le Fonds de solidarité FTQ et la société d’État Investissement Québec. Ces deux investisseurs de calibre dans le milieu entrepreneurial au Québec deviendront actionnaires minoritaires chez Novatech, aux côtés de la famille Gendreau.

Aussi, le Fonds de solidarité et Investissement Québec prendront la relève de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui se retire après 12 ans au capital-actions de Novatech.

Le président de longue date de Novatech, Harold Savard, demeure en poste à titre de coactionnaire minoritaire de l’entreprise.

Pourquoi ce changement d’actionnariat chez Novatech ?

« Son fondateur, Raymond Ouellette, qui aura bientôt 80 ans, cherchait le moyen d’assurer la bonne continuité de l’entreprise en l’absence de relève familiale. Aussi, nous n’avons jamais voulu vendre cette entreprise à des fonds américains, malgré les nombreuses sollicitations à cet effet au fil des ans », relate Harold Savard, lors d’un entretien avec La Presse.

« Par ailleurs, M. Ouellette et le fondateur de Garaga, Michel Gendreau [le père de ses deux coprésidents actuels], se connaissaient en affaires depuis longtemps. Ils se sont parlé de relève d’affaires il y a un peu plus d’un an, ce qui a rapidement lancé le processus d’acquisition directement avec Maxime Gendreau [fils du fondateur et coprésident de Garaga avec son frère jumeau Martin] sans que nous ayons besoin d’aller sur les marchés financiers. »

Pour sa part, Maxime Gendreau indique à La Presse « s’être rapidement intéressé à l’opportunité d’acquérir Novatech après que [son fondateur] M. Ouellette a fait part à [son] père de son intention de passer le flambeau ».

« On connaît cette entreprise depuis une trentaine d’années en tant que fournisseur de composantes et développeur de produits pour notre marché des portes de garage. On connaît aussi la culture d’entreprise chez Novatech et la compétence de ses dirigeants qui l’ont amenée au premier rang des fournisseurs de composantes de l’industrie des portes et fenêtres en Amérique du Nord. »

Autonomie

D’ailleurs, après la clôture du changement d’actionnaires chez Novatech, prévue ces jours-ci, les deux entreprises contrôlées par la famille Gendreau, Garaga et Novatech, conserveront leur autonomie d’affaires dans leur secteur respectif.

Ce qui ne les empêchera pas de partager des priorités d’affaires semblables à court et à moyen terme : accentuer l’expansion de leurs marchés respectifs au Canada et aux États-Unis, où la construction et la rénovation résidentielles demeurent favorables, afin de compenser le « ralentissement cyclique » de ces secteurs au Québec.

Entre-temps, chez Investissement Québec, la présidente et directrice générale, Bicha Ngo, se réjouit de se « joindre à l’actionnariat [de Novatech] et de soutenir la famille Gendreau dans ce projet qui, nous en sommes persuadés, contribuera à la croissance et la pérennité de Novatech et de ses artisans en sol québécois ».

« Le maintien de la propriété québécoise de nos fleurons est d’une importance clé pour conserver des expertises stratégiques et propulser le développement économique dans chacune de nos régions », indique Mme Ngo dans un communiqué diffusé ce mercredi matin.

Au Fonds de solidarité, qui devient investisseur chez Novatech aux côtés de la famille Gendreau et d’Investissement Québec, la présidente et cheffe de la direction, Janie C. Béïque, estime pour sa part que « toutes les conditions sont réunies pour la croissance de Novatech » avec la « longue feuille de route de la famille Gendreau dans le secteur manufacturier et la présence de Harold Savard à la tête de l’entreprise ».