(Calgary) L’élargissement de l’oléoduc Trans Mountain est terminé et la Régie de l’énergie du Canada a donné son feu vert pour démarrer ses opérations.

La régie a annoncé mardi qu’elle avait approuvé les dernières demandes d’autorisation avant le lancement soumises par Trans Mountain Corp., la société d’État à l’origine du projet. L’approbation de ces demandes était requise avant que l’oléoduc élargi puisse commencer à expédier du pétrole.

Mardi également, Trans Mountain a confirmé que le mercredi 1er mai marquerait le début de la mise en service commerciale du projet élargi.

Cependant, pour des raisons liées à la logistique et au calendrier maritime, le premier navire de transport ne devrait pas charger le pétrole de la nouvelle ligne pour l’exportation avant la mi-mai, a déclaré un porte-parole de Trans Mountain Corp.

L’annonce de la régie marque la fin d’un parcours de 12 ans. Proposé pour la première fois en 2012 par Kinder Morgan Canada, l’élargissement du pipeline a été l’un des projets d’infrastructure les plus coûteux et les plus controversés de l’histoire du Canada.

Un projet massif

Le projet jumelle le système d’oléoduc Trans Mountain existant de l’Alberta jusqu’à la côte de la Colombie-Britannique. Il a été acheté par le gouvernement fédéral en 2018 après que Kinder Morgan a menacé de le saborder en raison de l’opposition persistante des communautés autochtones et des défenseurs de l’environnement.

Il augmente la capacité de transport du système de 300 000 barils par jour à 890 000 barils par jour et contribuera à ouvrir les marchés d’exportation mondiaux au pétrole canadien. Cela devrait à son tour contribuer à améliorer le prix que les sociétés pétrolières canadiennes reçoivent pour leurs produits.

Mais la construction du pipeline a été entachée de retards et de dépassements de coûts, celle-ci ayant finalement pris quatre ans et accumulant un coût total de plus de 34 milliards.

Le gouvernement fédéral, qui a acheté l’oléoduc pour seulement 4,5 milliards, a déclaré qu’il n’avait pas l’intention d’être propriétaire à long terme du projet. Il sera fort probablement déprécié en cas de vente.

Le projet d’élargissement a également permis à l’industrie pétrolière canadienne d’augmenter sa production en prévision d’une capacité de transport supplémentaire.

Un récent rapport de TD Economics suggérait que la production pétrolière canadienne en 2024 pourrait croître de 6 à 10 % sur un an, l’équivalent de 300 000 à 500 000 barils par jour.