Tous les vendredis, une personne de la communauté des affaires se dévoile dans notre section. Cette semaine, Ruby Brown, entrepreneure et créatrice de parfums, répond à nos questions.

Quel conseil donneriez-vous à la version plus jeune de vous ?

Être plus patiente et prendre le temps de savourer les bons coups. Une entrepreneure se doit, par définition, d’être ambitieuse, mais il ne faut pas perdre de vue que l’ambition peut rapidement devenir une folle course sans fil d’arrivée.

Votre meilleur investissement ?

Mon premier voyage à Grasse, la capitale du parfum.

Avez-vous un mantra ?

Dans l’allégresse et la bonne humeur. Si un projet ne se déroule pas comme prévu, que nous avons du retard et que le stress nous envahit, je dis souvent : « OK, OK, reste dans l’allégresse et la bonne humeur, s’il te plaît », tout en grinçant fort des dents !

Y a-t-il un moment où votre carrière a basculé ?

J’ai lancé mon entreprise sous le nom d’Essence Workshop. C’est peut-être symbolique, mais la journée où j’ai changé ce nom pour Ruby Brown demeure une date charnière pour moi. Ma personne, ma passion et mon entreprise ne sont devenues qu’une. Il y a une énorme responsabilité à donner son nom à son entreprise, puisque tout devient personnel. Les bons coups et les moins bons se font désormais sans filet de secours. Beaucoup de fierté et de pression que de voir des gens apprécier des produits signés de votre nom.

Quelles sont votre meilleure et votre pire habitudes ?

Ma meilleure habitude est de constamment chercher à améliorer mes produits, mes processus ainsi que mon modèle d’affaires. Ma pire habitude est d’avoir tendance à tout remettre en question continuellement. Bref, le secret ici est de trouver l’équilibre qui me permet d’avancer en confiance.

Êtes-vous perfectionniste ?

Oui ! Et je me suis pris un coach professionnel qui m’apprend ce principe que, moi qui veux toujours être à 110 %, 95 %, c’est correct. Je travaille là-dessus tous les jours [pour y arriver].

Quel conseil êtes-vous heureuse d’avoir ignoré ?

À plusieurs reprises, j’ai pensé ouvrir des boutiques de style flagship ! C’était l’idée de base, le terrain connu où tout le monde m’invitait à aller. C’était un peu le début logique quand j’ai lancé la marque en 2015. J’ai presque cédé, mais j’ai toujours apprécié la liberté que me procurait l’univers du numérique. Cette liberté m’a permis de tester plusieurs concepts et produits qui ont façonné mon entreprise au fil des années. (Il n’est toutefois pas exclu d’ouvrir des boutiques Ruby Brown un jour, confie l’entrepreneure.)

Vous imposez-vous un « code vestimentaire » au travail ?

Non, bien au contraire. Il y a un brin de créativité dans la façon de se vêtir, ce qui fait que j’y retrouve beaucoup de plaisir. La mode est ma deuxième passion. M’imposer un code vestimentaire serait comme m’imposer le même parfum tous les jours. J’ai besoin de m’éclater quelque peu !

Quelle est votre plus belle erreur ?

Une bougie surdimensionnée qui nécessitait un énorme pot artisanal et plusieurs intervenants, qui faisait rapidement fondre la rentabilité du projet… Ces pots sont aujourd’hui mes plus beaux seaux à champagne !

La retraite idéale ?

J’imagine que la satisfaction d’avoir atteint ou même surpassé ses rêves doit être la clé de la retraite idéale. En ce qui me concerne, il est encore très tôt pour y penser, car je rêve grand, très grand !

Qui est Ruby Brown ?

Ruby Brown est devenue entrepreneure très jeune, alors qu’elle lançait en 2011 Essence Workshop, qui proposait au départ des ateliers de création de parfums. En 2015, changement de nom pour adopter un concept homonyme. C’est alors le début des collaborations de fragrances et produits, notamment avec le Cirque du Soleil, suivi du développement de la gamme de produits dans le créneau écoluxe qui portent le nom Ruby Brown. Aujourd’hui encore, ils sont tous faits au Canada et disponibles en ligne, chez Simons et dans les hôtels Le Germain, notamment.

L’année 2024 sera une année importante pour la marque Ruby Brown, avec une percée amorcée sur la côte ouest américaine (une première collaboration avec un hôtel de Palm Springs), mais surtout un élargissement des points de vente sur la côte Est des États-Unis.